Présidence de l’An: La voie balisée pour VK
Président national de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) et membre du présidium de l’Union sacrée de la Nation (USN), Vital Kamerhe l’a emporté haut la main devant Modeste Bahati et Christophe Mboso. Il est ainsi désigné officiellement le candidat de la majorité au pouvoir à l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale. C’était lors des primaires organisés mardi 23 avril 2024 par l’USN au Palais du Peuple.
Fini le suspens, Kamerhe revient à l’Assemblée nationale plusieurs années après son règne sous Joseph Kabila (2006-2009). Sur les 372 votants, constitués essentiellement des élus de l’Union sacrée, Vital Kamerhe l’emporte avec 183 voix, devant Christophe Mboso 113 voix et Modeste Bahati 69 voix. 7 bulletins ont été déclarés nuls.
Kamerhe veut redorer l’image de l’Assemblée nationale
Dans son intervention avant le vote, Vital Kamerhe qui affirme que l’Assemblée nationale lui a manquée, insiste sur le fait qu’à son époque, tous les députés parlaient sans restriction, arguments contre arguments pour que chaque Congolais soit éclairé sur la gestion de la chose publique.
Parlant de son allié Félix Tshisekedi, le Président national de l’Union pour la Nation congolaise (UNC) salue l’ingéniosité du Chef de l’État qui, sans majorité est arrivé à convaincre tous les autres pour créer l’union sacrée.
“Notre mission est de redorer l’image de l’Assemblée nationale, lui redonner sa lettre de noblesse. Ça part par la façon de conduire les débats”, a-t-il déclaré, avant d’insister sur l’irresponsabilité du président de la République devant la chambre.
Par ailleurs, Vital Kamerhe veut que les rapports de l’Inspection Générale des Finances soient aussi déposés à l’Assemblée nationale.
“L’Assemblée nationale doit être un lieu de débats”, a lancé celui qui était également VPM de l’économie nationale.
Chaque mercredi, a-t-il martelé, l’Assemblée nationale convoquera chaque membre du gouvernement secteur par secteur pour faire le point.
Au sujet de la protection des députés, il promet que les immunités des députés nationaux ne seront plus arrêtés comme un vulgaire citoyen”.
L’optimisme de Bahati et Mboso arrêté
Très confiant avant le vote, Modeste Bahati Lukwebo déjà sur place a déclaré que : “les députés de la majorité vont nous faire confiance, ils savent qui je suis, ils savent qu’est-ce qu’ils veulent attendre de moi, qu’est-ce que le peuple et le pays peuvent attendre de moi”.
A la tête du bureau d’âge, Christophe Mboso qui a également dirigé l’ancien bureau définitif de l’Assemblée nationale au premier quinquennat de Félix Tshisekedi, voulait briguer un autre mandat.
Il a tenu un discours-bilan lors de ces primaires organisés par l’Union sacrée de la nation pour le départager avec Kamerhe et Bahati.
“A mon arrivée, les députés nationaux touchaient environ 4.000 USD. Maintenant chaque député sait ce qu’il touche aujourd’hui… Sous mon mandat les honorables députés ont acquis des jeep palissades”, a-t-il lancé.
Successeur de Jeanine Mabunda, ce membre du présidium de l’Union sacrée de la nation revient sur ce qu’il a trouvé à son arrivée.
“A mon arrivée, j’ai trouvé des dettes. Les dossiers existent. Je ne veux pas citer les différents bureaux qui se sont succédés, mais j’ai tout payé”, a-t-il dit, avant d’affirmer avoir mis en place la sécurité sociale pour les députés.
En outre, Christophe Mboso dit avoir amélioré les conditions des veuves des anciens élus, “les preuves sont là”.
“A mon arrivée, j’ai trouvé deux véhicules pour l’administration et le bureau en a acheté 47″, ajoute-t-il.
Dans son franc-parler, Mboso a fait savoir qu’il n’a pas l’intention d’utiliser les fonctions du président de l’Assemblée nationale dans l’intérêt de ses ambitions personnelles”. Et de poursuivre que c’est sous sa présidence à l’Assemblée nationale que le monde entier a su que Kagame était l’agresseur : “Comme vous le savez, il est difficile pour certains de condamner nommément Paul Kagame et son gouvernement. A ces gens-là nous disons : “quittez les groupes armés”, a-t-il dit haut et fort.
Il était important de les départager
L’Union sacrée de la nation voulait à tout prix, départager Vital Kamerhe, Modeste Bahati et Christophe Mboso pour la présidence de l’Assemblée nationale.
Ayant convoqué cette rencontre, Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’UDPS a éclairé en affirmant que : “Je suis ici pour aider à départager trois membres éminents de notre présidium qui aspirent à diriger notre Assemblée nationale. Malgré une rencontre samedi dernier avec notre Autorité morale, le président Félix Tshisekedi, qui a tenté de les pousser à un consensus, aucun accord n’a été atteint.”
Face à l’impasse, Augustin Kabuya a révélé que les candidats ont suggéré au Chef de l’Etat une primaire pour résoudre le dilemme.
“Félix Tshisekedi les a reçus individuellement le dimanche, et personne n’était prêt à céder sa place. En conséquence, une primaire semblait la seule solution viable. Et l’idée est venue des candidats eux-mêmes”, a ajouté le SG du parti au pouvoir qui a obtenu sans bruits, la Primature.
Et d’ajouter : “Lorsque j’étais candidat à la première vice-présidence, j’ai choisi de me retirer pour le bien de tous, affirmant à mes partisans que je ne pouvais pas être juge et partie.”
Et de conclure : “Il est impératif de maintenir la cohésion au sein de notre famille politique, malgré les discours qui cherchent parfois à semer la discorde.”
Chaque candidat a eu droit à 5 minutes pour présenter son programme et motiver ainsi les électeurs, constitués de 372 députés de l’Union sacrée de la nation. Pour la prochaine étape, il revient au bureau d’âge dirigé par Christophe Mboso de publier la date pour la tenue de l’élection des membres du futur bureau définitif de l’Assemblée nationale dont Vital Kamerhe est le ticket gagnant de l’Union sacrée. Les discussions vont se poursuivre au sein de la famille politique du Chef de l’Etat pour que l’ossature du prochain bureau affiche complet.
Bernetel Makambo