Prétendu soutien de Joseph Kabila à l’AFC/M23: Christophe Lutundula : ”Ancien Chef de l’État ou non, il y a les lois de la République”
Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a réagi à la question sur une relation qui lierait l’ancien président congolais, Joseph Kabila et la rébellion dans l’Est de la RDC. Sans affirmer cette révélation, le chef de la diplomatie congolaise a seulement rappelé que le code pénal condamne la rébellion ou toute collision avec toute puissance étrangère.
“Nous ne sommes pas des dupes, nous connaissons tout, il y a des formations qui se passent maintenant, il y a des armes qui sont achetées, et nous nous préparons en conséquence”, a-t-il fait savoir de prime à bord.
Ainsi, avec l’adhésion massive des cadres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila à l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23) de Corneille Nangaa, le patron de la diplomatie congolaise affirme que les services de sécurité travaillent pour déceler les collisions et trahisons internes.
“Il est curieux de voir que les partisans de l’ancien chef d’Etat adhèrent à un mouvement rebelle, et ils ne se cachent pas, ils le disent. Les services de sécurité ne sont pas pour rien, ils travaillent, et il y a des informations que nous avons, que nous sommes en train de vérifier. Il y a des éléments qui sont même en termes techniques des renseignements qu’il faut croire, qu’il y a quand même des collisions internes, des trahisons par rapport à ce mouvement que le Rwanda est en train de monter”.
Les lois de la République existent
Quant à la prétendue complicité de l’ancien président de la République, comme l’a dit Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’Udps, Lutundula brandit les lois du pays.
“Que ça soit le président Kabila, j’ai beaucoup du respect pour lui, que ça soit tout autre congolais, chacun sait ce qu’il fait. La rébellion, il y a le Code pénal. L’alliance Fleuve Congo a fait alliance avec le M23, qui est soutenu, connu par tous, par un pays étranger, le Rwanda, c’est une trahison, il y a des lois de la République pour ça… Ancien Chef de l’Etat ou non, il y a les lois de la République… Il n’y a que lui qui peut confirmer l’information. Nous nous sommes en train d’enquêter et il y a déjà les éléments des services”, a-t-il martelé.
Quid des travaux préparatoires de Luanda
Quant aux travaux préparatoires de Luanda, en perspectives de la rencontre Tshisekedi-Kagame, où il est prévu une seconde rencontre avec la partie rwandaise, le VPM Christophe Lutundula a fait savoir que “c’est une rencontre préparatoire qui donnera de la matière au têtê-à-tête entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame”. Ainsi pour lui, la condition pour la RDC reste la même : “le retrait des troupes rwandaises sur le sol congolais”.
« Nous avons privilégié la cessation des hostilités qui globalement comprennent la fin de la guerre et surtout le rrtrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Pour nous c’est un élément essentiel pour un dialogue constructif, et qui ne sera pas superficiel, mais qui va nous ramener par la suite à attaquer les questions qui sont dans le cahier des charges », souligne-t-il.
Félix Tshisekedi exige le retrait des forces rwandaises sur le sol congolais. Christophe Lutundula a précisé que : « ce que nous disons, ce n’est pas que les deux chefs d’Etat ne peuvent pas se rencontrer, mais cette rencontre aura comme matière prioritaire la question du retrait. Le président Tshisekedi l’a dit, nous n’accepterons pas l’infamie de négocier sous occupation. Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que le Rwanda a la plus grande responsabilité dans la crise sécurité et que les troupes rwandaises sont au Congo. Donc si on veut créer les conditions nécessaires à un dialogue constructif qui va mettre fin à la crise, il faut que le Rwanda se retire de la RDC”.
Bernetel Makambo