Priorisation des actions du PURUK en 2024
Les interventions du PURUK en 2024 s’appuient sur l’importance que le gouvernement national, les autorités locales et les organisations communautaires accordent aux solutions apportées par le projet dans la lutte anti-érosive. En effet, pour rendre la ville de Kananga résiliente aux impacts du changement climatique, le Projet d’Urgence et de Résilience Urbaine de Kananga combine simultanément deux phases: Les travaux de stabilisation des pentes sur les sites critiques; ils sont conduits en régie et en urgence. Mais ils ne résoudront que temporairement les problèmes sur un nombre restreint de sites. C’est ainsi que, parallèlement, d’autres activités du PURUK s’attaquent aux causes réelles de l’érosion par des mesures préventives.
L’on se souvient que des investissements publics importants ont été, dans un récent passé, mis dans la construction des caniveaux pour traiter quelques têtes. Cela n’a pas eu beaucoup d’incidence sur l’émergence de nouvelles ravines dans la ville. Ce qui a conduit le gouvernement national à muscler son intervention en activant un deuxième levier, qui consiste à agir sur les causes racines, dont: (i) Susciter un changement de comportement par l’engagement citoyen; (ii) poursuivre la sensibilisation et l’incitation en faveur des solutions fondées sur la nature dans la lutte contre l’érosion du sol. Il a été en effet démontré que les racines des arbres, des arbustes et des plantes herbacées, comme la pelouse, empêchent le sol d’être emporté, d’être érodé; (iii) Doter Kananga des documents de planification urbaine pour une occupation rationnelle des sols, et renforcer les capacités des acteurs de cette urbanisation réfléchie; (iv) Doter Kananga d’un Schéma directeur de drainage des eaux. Le Plan d’Action Opérationnel 2023 avait déployé une première vague d’investissement qui a financé les travaux de génie civil sur trois sites érosifs jugés prioritaires, à savoir : SNCC, PK 706 et MONUSCO (Voir photos ci-dessous)
A la suite de la réévaluation des risques d’instabilité des pentes, effectuée en novembre dernier, et l’implication des parties prenantes dans le choix des sites additionnels, lors de la première session du Comité de Pilotage Provincial, tenue le 12 décembre 2023, dix-neuf sites érosifs ont été retenus afin de bénéficier de la deuxième vague d’investissements.
Il s’agit de: Musumbu, Kanyuka, Universite du kasayi , Njanja, Méthodiste, Néo apostolique, Brasserie-hygiène, Mabondo, Tshiamandiba, Saint joseph, Kamulumba Misasa, les érosions du bassin versant de l’aéroport, Azda, Sainte Thérèse, Signal, Kamuandu,Tshibashi, Émission, Abattoir. Le choix final de ces sites a été fait sur base des prises d’images aériennes, de descentes sur terrain, et des impacts sur les infrastructures critiques d’importance nationale, régionale, provinciale, urbaine et locale. C’est le cas de la voie ferrée, menacée par plus de dix-sept têtes d’érosion, réparties sur cinq sites, qui doivent être traités de manière intégrale afin de protéger la superstructure du rail. L’aéroport est également menacé par six sites érosifs.
Il en est de même de la station de traitement d’eau potable de la REGIDESO qui est menacée par trois sites érosifs. Les édifices d’intérêt public et les équipements sociocommunautaires sont également exposés au risque de destruction sur plusieurs sites. Il sied de noter que la plupart de ravines présentes sur ces sites ont une pléiade de causes : le non achèvement des ouvrages d’assainissement, le manque d’entretien, le sous dimensionnement des ouvrages existants, la construction anarchique, l’instabilité des pentes des talus, le bouchage du système d’assainissement, le manque de gestion des eaux pluviales au niveau de chaque parcelle, le déboisement, la négligence et l’absence de système d’alerte précoce. L’approche du PTBA 2024 opte pour traiter en urgence l’ensemble des sites érosifs menaçant les principales infrastructures de la ville, par la réalisation des travaux urgents conservatoires, qui permettront de stopper la progression des têtes d’érosion sur les sites sélectionnés afin d’éviter les impacts négatifs sur les infrastructures et les personnes. Ce qui limitera, entre autres, le coût d’investissement futur.
Les travaux définitifs seront, quant à eux, exécutés au courant du deuxième semestre 2024. Dans le même temps, d’autres activités seront appuyées. Il s’agit notamment du reboisement. PURUK a prévu de travailler avec les ONG et /ou associations/entreprises du secteur privé qui ont des expériences en matière de production de jeunes plants dans des sites pépinières pilotes et en matière d’accompagnement des communautés locales dans le processus de réhabilitation et de revégétalisation des sols pour éviter l’érosion et réduire les impacts du changement climatique sur les personnes et les infrastructures essentielles. L’élaboration des documents de planification urbaine et celle du schéma directeur de drainage des eaux de pluie seront finalisées et soumises aux discussions et à l’adoption de l’Assemblée provinciale du Kasaï Central.
(PURUK : octobre, novembre et décembre)