Procès « Coup d’état manqué>> La peine de mort requise contre plusieurs prévenus 

Le procès sur les 51 prévenus à la tête desquels se trouvait Christian Malanga, tué lors de raids au Palais de la nation, poursuivi pour tentative de coup d’état dans la nuit du 18 au 19 mai dernier en République Démocratique du Congo qui se déroule au Tribunal militaire, garnison de Kinshasa siégeant en chambre foraine à la prison militaire de Ndolo tend lentement mais sûrement vers sa fin. L’audience d’hier mardi 27 août 2024 était consacrée à la poursuite de la plaidoirie des parties concernées par ce procès.

Après la partie civile, les avocats de la défense et de la République, c’était le tour du Ministère public pour son réquisitoire. L’organe de la loi a dans son réquisitoire exigé la peine de mort contre une dizaine des prévenus accusés notamment d’infractions d’attentat et de terrorisme, association des malfaiteurs dans cette affaire dont le but était de renverser le régime en place et d’attaquer la résidence de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale.

Dans ce réquisitoire, le Ministère public a requis la peine de mort pour tous les prévenus sauf Faustin Egwake, Alain Tikimo, René Mbayo, Bienvenu Mavungu pour ne citer que ceux-là à la peine capitale pour attentat. Tandis que d’autres sont condamnés, selon le réquisitoire de l’organe de la loi, à la peine capitale pour terrorisme, attentat et meurtre sauf Jean Jacques Wondo, Bienvenu Mavungu, Faustin Egwake, Ephraim Mungangu, Maguy Mata, Ange Luyindula, Judith Mukeba, René Kunda et Adolphe Mbayo.

Et la peine de mort a été requise pour tous les prévenus pour association des malfaiteurs excepté le prévenu Alain Tikimo. Quant à Youssouf Ezangi, Marcel Malanga, Tyler Thompson, Zalman Pollum Benjamin, Nkele Mbuela Rufin, Albert Malanda Vangila, une peine de 20 ans leur a été requise pour détention illégale d’armes de guerre. Aussi, le Ministère public a également demandé la confiscation des véhicules et des éléments ayant servi à la commission de l’infraction et que soient brûlés les drapeaux de leur mouvement « New Zaïre ».

Dans son exposé, l’Auditeur militaire a soutenu que les prévenus étaient constitués en une bande organisée avec comme membre de l’équipe d’attaque Youssouf Ezangi qui avait pris le pouvoir à la mort de Christian Malanga, Marcel Malanga qui était coordinateur des opérations, Tyler Christian Thomson, Zalman Pollum Benjamin, Nkele Mbuela Rufin. Toujours selon le Ministère public, ces prévenus ont été en possession des armes de guerre AK47, sans avoir reçu l’autorisation. Il a aussi soutenu que les responsables de l’auberge « Chez Momo » auraient financé les actes terroristes en donnant des logements aux assaillants, en les nourrissant et en leur fournissant un lieu de réunion.

Plaidoiries des parties civiles et de la République

La République Démocratique du Congo a été la première partie civile à prendre la parole. Soutenant qu’elle aurait subi des dommages moraux et matériels, puisque c’est le sommet même de l’État qui était attaqué. De ce fait, elle a sollicité un montant de 250 millions de dollars américains de dommages-intérêts. Le Tribunal a également reçu les demandes de Mme Stephie Elonga, veuve de Kevin Tamba et ses enfants qui ont sollicité 20 millions de dollars de dommages-intérêts. Constitués également en parties civiles, Ephraïm Mugangu, Maguy Mata et plusieurs autres personnes ont aussi sollicité la condamnation de Marcel Malanga et de ses amis aux dommages-intérêts.

Plusieurs autres parties civiles ont également demandé réparation, comme par exemple Faustin Egwake, Kadima Franck et Kalala Ilunga, ami du défunt Kevin Tamba. Certaines parties civiles font également partie des prévenus. Elles entendent obtenir la condamnation de leurs co-prévenus aux dommages-intérêts ou encore celle de la République, pour des tortures qu’auraient exercées les agents de l’ordre durant leurs détentions.

RSK