Procès singerie à Goma*

Je suis malheureusement obligé d’introduire mon article de ce jour par cette pensée de Karl MARX : *l’ignorance apportera encore beaucoup de maux à l’humanité.* Goma est devenue le théâtre d’une justice à l’emporte-pièce.

Comment peut-on juger un dossier de l’extermination d’un peuple en procédure de flagrance, sans commencer par une instruction qui devrait d’abord procéder à une enquête pour déterminer les présumés coupables et leurs éventuels complices à déférer devant la justice ? Ne fallait-il pas connaître avant-tout les circonstances qui entourent le crime afférent ? En France, l’instruction est obligatoire pour toute procédure criminelle.

 

C’est du jamais vu ce qui se passe à Goma. Même si le droit pénal congolais ne sépare pas le crime du délit, mais il y a lieu de considérer la gravité des faits pour un traitement sur mesure. Sauf si on pense éviter la CPI avec ce genre de procédé. Ils sont à plaindre ! C’est peine perdue.

 

Voici quelques réponses que devraient d’abord apporter l’enquête, avant de fixer l’affaire et de l’examiner sur le fond.

 

1. Parmi les militaires de la garde présidentielle qui ont mené cette opération d’extermination des gomatraciens, combien ont tiré sur les victimes et qui les ont atteintes ? II y a bien nécessité de connaître leurs identités au préalable et le nombre de victimes à imputer à chaque militaire défaillant.

 

2. Pourquoi la garde républicaine a-t-elle pris la place de la police ? Avaient-ils un renseignement qui peut motiver leurs actes criminels impardonnables ? Et si oui, qui est l’auteur de ce renseignement ?

 

3. Les images qui ont fait le tour du monde montrent les militaires de la garde présidentielle entrain de ramasser leurs trophées, qui s’avèrent être des personnes qu’ils ont massacrées. Où les ont-ils acheminés ? Tous ces militaires devraient-être entendues séparément sur PV dans un régime de garde-à-vue. Au besoin, certains parmi eux devraient-être en détention provisoire, le temps que l’ enquête obtienne les réponses nécessaires à la manifestation de la vérité.

 

4. Tous les membres de cette église qui sont encore en vie ainsi que les témoins de la scène de cette extermination devraient-être entendus sur PV pour connaître avec précision le nombre des fidèles qui ont disparu.

 

En tout état de cause, toutes ces questions et tant d’autres, déduites ou à déduire et à suppléer, ne peuvent-être instruites en plein procès. Les magistrats des sièges devraient avoir tous les éléments dans l’ordonnance de renvoi ou de mise en accusation les saisissant. Faute de le faire, comme c’est le cas, on ne peut pas s’attendre à quelque chose de sérieux dans ce machin politique qui ne vise vraisemblablement qu’à purifier Fatshi de cette extermination. Malheureusement pour eux, la nature du procès singerie qu’ils organise à Goma ne saurait arrêter la machine d’une vraie justice à l’international.

 

Si je suis d’avis que nul ne peut-être jugé deux fois pour les mêmes faits, les juristes savent néanmoins qu’un procès qui n’est pas équitable est cassable, pour laisser place à un procès équitable. Donc à Goma, ils jouent à *Frère Jacques, Dormez-vous* *Sonnez les matines !*

*Ding, daing, dong*

 

Ceci rappelle l’affaire du juge Borel à Djibouti qui n’a pas empêché à la justice française d’enquêter, alors qu’elle était pourtant jugée au Djibouti. C’est la compétence universelle.

 

Sur ces entrefaites, si un membre de famille de premier degré des victimes de cette extermination vit en France ou si une association rattachée aux victimes peut ester en justice depuis la France, je les conseille vivement à faire un dépôt de plainte avec constitution de partie civile *par devant le doyen des juges d’instruction au palais de justice de Paris et non au parquet*. J’insiste : au doyen des juges d’instruction et non au parquet. Il arrivera quelque part que la justice internationale et celle de Paris se rencontreront pour ne constituer qu’un seul dossier. Ne faites aucun cas au procès singerie de Goma. C’est une insulte portée à l’endroit des victimes

 

*Actus dicitur bonus qui est conformis legi et rationi.* Comprendre qu’un acte est dit bon lorsqu’il est conforme à la loi et à la raison.

 

Depuis le paradis,

 

L’archange Papy TAMBA,

Le Papy le plus célèbre de la RDC