Production locale des médicaments en RDC : la réflexion du docteur Glorry Panzu, président du conseil national de l’ordre des pharmaciens 

La production locale des médicaments en République Démocratique du Congo constitue le socle de la couverture maladie et garantit la souveraineté pharmaceutique d’une nation.

Seulement, il faut y aller progressivement, en 10 ans, le Maroc et l’Algérie ont su faire des progrès considérables sur cette matière en prenant des mesures courageuses favorisant la promotion de leurs producteurs locaux. Ce qui leur a permis d’atteindre un taux de couverture de plus de 70% de leus besoins en médicaments.

 

La stratégie consiste à réduire progressivement les importations des médicaments au profit des producteurs locaux.

 

Au Maroc, ils sont allés produit par produit et non par liste des produits à interdire dimportation.

 

Ceci semble se justifier car chez nous en RDC, toutes les décisions basées sur les listes des produits interdits d’importation ont toujours du mal à faire effet, et ce, depuis 2006.

 

S’il faut être pragmatique, il suffira qu’une seule unité de production garantisse sa capacité de produire un seul produit en garantissant la qualité et la quantité fixées ou requises pour qu’on lui accorde cette opportunité.

 

Pour la quantité, au Maroc, quand une seule unité de production parvenait à donner les assurances requises, on lui accordait 50% de la part du marché de ce produit. Bien entendu, en veillant à ce que la concurrence extérieure ne puisse pas l’étouffer.

 

Lorsque deux unités de production parviennent à donner des garanties sur la fourniture de ce produit retenu, on leur accorde automatiquement le 100% de la part du marché de ce produit. Ce produit est définitivement interdit d’importation au Maroc.

 

C’est de cette façon, palier par palier, que le Maroc a su relever ce défis.

 

Sans oublier que tout celà ne vaudra rien si nous ne maîtrisons pas notre besoin réel en médicaments ou notre consommation durant une période donnée.

 

C’était juste pour nous dire que c’est aussi possible pour nous en RDC car d’autres nations ont pu le faire.

 

C’est juste question de temps et de volonté car les moyens suivent toujours.

 

Dr Glorry PANZU,

Président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens/RDC