Prophète, un nouveau statut social ! (André-Alain Atundu Liongo)
Je suis chrétien catholique de l’Eglise romaine, c’est-à-dire de l’Eglise des Cardinaux MALULA, ETSHOU, MOSENGWO et AMBONGO.
Je saisis cette occasion pour saluer l’inspiration divine de Jean XXIII et du Concile de Vatican II d’avoir proclamé l’équivalence de toutes les Eglises dans la quête du salut de l’âme et de Dieu.
Ainsi, fut mis fin à la guerre entre les différentes religions pour donner naissance et lieu à un nouveau comportement religieux connu sous le vocable « ŒCUMENISME ».
Si aujourd’hui, réunir dans une même séance de prière Catholiques, Protestants, Musulmans et autres Eglises chrétiennes est un fait banal, tel n’a pas toujours été le cas jusqu’à un passé pas si lointain.
Tous mes respects donc à tous ceux qui consacrent leurs vies à Dieu pour le salut des Ames.
Dans son désir insatiable de scruter et de maitriser l’avenir c’est-à-dire la part de l’éternité qu’il croit à sa portée, l’Homme a fait un périple alambiqué et malaisé, passant de l’art divinatoire, à l’oracle et à la prophétie.
D’où la naissance de la classe de prophète jouissant d’un statut social particulier et à laquelle une frange de croyants accordent foi et confiance aveugle pour des solutions aux problèmes individuels, voire personnels. Il n’est pas nécessaire d’être particulièrement doué pour constater que toutes ces prophéties proclamées avec autorité ex cathedra ne se réalisent pas.
En faisant une critique historique ou tout simplement une lecture analytique de la Bible, il s’avère que la prophétie est une inspiration divine contraignante, au-delà de la connaissance et de la volonté de celui qui porte une mission essentiellement prémonitoire et de mise en garde.
A l’instar de Jean-Baptiste, le prophète prêche dans le désert alors que ses contemporains sont obnubilés par les délices du moment, au lieu d’être attentifs à l’admonition divine.
Quoiqu’il en soit, le héraut d’une prophétie n’a aucune emprise sur les évènements pour précipiter, retarder ou empêcher la survenance de l’objet de l’avertissement divin.
Telle est la nature authentique et profonde de la prophétie biblique, alors que les prophètes actuels prédisent et programment des miracles avec la prétention d’avoir la force de changer le cours des choses pour empêcher à l’admonition divine de s’accomplir.
Une telle attitude est une distorsion théologique et une imposture par lesquelles ils s’arrogent indument le droit de commander le Saint Esprit dans un sens ou dans un autre, pour une chose ou une autre, selon leur bon vouloir.
Car des simples vecteurs et hérauts, ces prophètes se proclament, sans humilité, auteurs de ces prophéties avec capacité de modifier le message prophétique de Dieu.
Une telle attitude est une aberration.
En effet, connue, inconnue, méconnue ou ignorée, la prophétie se réalise quand même.
Que ces prophètes statutaires prédisent à quelqu’un de devenir Ministre, Président ou d’avoir un enfant, n’arrivera que ce qui est dans la volonté et le dessein de Dieu.
Il n’est donc pas possible de se transformer proprio motu de héraut en maitre des horloges.
Toute religion doit, bien entendu, œuvrer pour le salut des âmes selon le plan de Dieu, au lieu de s’évertuer à garantir quelques bienfaits terrestres qui n’entrent pas, nécessairement et de ce fait, dans le dessein de Dieu.
Bref, les Hommes de Dieu ne sont pas des oracles mais des serviteurs de la volonté de Dieu.
Le prophète est un élu de Dieu. Il ne peut y avoir une multitude ni dans une période ni dans un Pays. Dans toutes les façons, comme disent les écritures saintes « MULTI VOCATI, PAUCI ELECTI » Beaucoup sontappelés, peu sont élus.