Publication de bulletin de santé de Tshisekedi: Erreur de communication ou devoir de transparence ?

C’est la ville de Kisangani dans la province de la Tshopo qui a été choisie par les autorités de la République démocratique du Congo pour abriter les cérémonies relatives à la commémoration de Genocost. Le choix de cette ville n’est pas un fait de hasard, car c’est là où plusieurs congolais ont été tués à la suite des affrontements en pleine ville des armées ougandaises et rwandaises, toutes venues à la rescousse des mouvements politico- militaires, à savoir le Mouvement de libération du Congo et le Rassemblement congolais pour la démocratie combattaient contre le régime de Laurent Désiré Kabila en l’an 2000 dans la guerre dite de 6 jours.

C’est à ce titre qu’un mémorial a été érigé dans cette ville pour honorer la mémoire des victimes de ces atrocités. Et pour marquer d’une pierre blanche cette cérémonie cette année où la République démocratique du Congo est victime de l’agression rwandaise, le Président de la République avait prévu de faire le déplacement de la ville de Kisangani. Et faisant d’une pierre deux coups, Félix Tshisekedi devrait aussi procéder à l’inauguration de l’aéroport international de Bangoka dont les travaux de la réhabilitation modernisation avaient déjà pris fin.

Malheureusement, c’est à la veille de cette commémoration qu’un communiqué de la cellule de communication de la Présidence de la République a annoncé l’indisponibilité de Félix Tshisekedi de faire le déplacement de Kisangani comme prévu. Et pour cause, son état de santé ne le lui permet pas. «  Le chef de l’Etat séjourne actuellement en Belgique pour un suivi médical préalablement programmé pour soigner une hernie discale qui était jusqu’à son déplacement pris en charge par des équipes médicales à l’hôpital militaire du camp Tshatshi »,  peut-on lire dans ce communiqué de la cellule de communication de la Présidence de la République.

Une première dans l’histoire de la RDC, car jamais la population n’a été mise au courant au moindre détail sur l’état de santé de son Président de la République. De Kasa-Vubu à Joseph Kabila, aucune fois les détails sur la santé du Président de la République n’ont été portés à l’intention de sa population. Toujours dans le même communiqué, il est mentionné que le chef de l’Etat se rendra à Kisangani, après son retour au pays pour inaugurer une série d’ouvrage récemment achevés, notamment l’aéroport de Bangoka, marquant ainsi sa détermination continue pour le développement et le progrès de la RDC.

Il s’agit d’une communication qui est venue couper court aux folles rumeurs devenues persistante sur l’état de santé du Chef de l’Etat. Plusieurs sources annonçaient que Félix Tshisekedi n’est pas au point pour bien exercer ses fonctions et qu’il se trouvait déjà à l’étranger pour des soins appropriés et cela lui demanderait un long moment de repos médical pour se remettre au travail. Et des supputations sont allées dans tous les sens dans l’opinion publique. Le fait que la cellule de communication ait été claire en informant la population congolaise sur non seulement l’état de santé de chef de l’État, mais surtout la nature de sa maladie est à ce jour au centre d’un débat toujours dans l’opinion publique.

Les uns estiment que le service de communication de la présidence a joué à la transparence au lieu de laisser les supputations mensongères aller dans tous les sens au risque d’induire la population en erreur. Voilà pourquoi il était temps d’agir et d’apaiser la population et de balayer d’un revers de la main ces allégations qualifiées de mensongères. Par contre, une autre opinion estime qu’il s’agit là de l’amateurisme dans le chef de la cellule de communication de Président de la République car communiquer au monde les détails sur le bulletin de santé du « Chef » c’est l’exposer au public et à ces détracteurs.

Et surtout que si cela peut avoir un impact sur la suite de son mandat à la tête du pays. Le contexte dans lequel cette communication a été faite est très mal choisi car le pays est en pleine agression rwandaise et celle communication peut prêter le flanc aux agresseurs. Aussi, le chef de l’Etat est à l’aube de son deuxième quinquennat à la tête du pays. De quoi à faire paniquer la population. Dans un sens ou dans un autre, l’état de santé d’un Président de la République, d’un Roi, d’un Empereur etc… a toujours constitué une question hautement sensible et communiquer là-dessus nécessite de tact pour ne pas alerter ou paniquer la population. Surtout il faut tenir compte de l’opportunité, de la nécessité et de son urgence pour se prononcer là-dessus.

 

RSK