Qui n’avait pas signé le contrat ?

Les choses se sont bien passées, très bien même. Et tout le monde a vu et suivi en direct la cérémonie. Celle relative à la signature, nous dit-on, du contrat de mandat entre l’Etat congolais comme actionnaire et l’ensemble des mandataires publics dans les entreprises du portefeuille. Cette grande messe, présidée par la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, s’est déroulée mercredi 24 juillet 2024 à Kinshasa.

Jusque-là, les choses ont leur sens. Car, l’organisateur de cette cérémonie juridico-administrative, Jean-Lucien Bussa, ministre du Portefeuille, a tôt fait de remonter les bretelles à ses invités, dont les responsables des entreprises publiques, en leur brandissant l’article 17 de la loi n° 08/010 du 17 juillet 2008 fixant les règles relatives à l’organisation et la gestion du portefeuille de l’Etat. Ces derniers sont donc tenus au respect. La bonne gouvernance en lieu en place de détournements ; de tremper ses mains dans les caisses communes. Un mandataire averti en vaut deux-cents fonctionnaires de l’Etat.

En retour, l’Etat congolais doit aussi de la réciprocité aux mandataires, leur assurant leurs droits. Comme on dit chez nous « kif-kif », en lieu et place de « fithy-fithy ». Un arsenal juridique renfermant 23 articles, comme pour dire : « faites-en usage ». Ainsi, le document signé par les parties, fixe la durée du mandat et détermine les droits et les obligations de chaque partie contractante. Donc, l’Etat-actionnaire a ses droits et obligations vis-à-vis des mandataires et vice-versa.

Jusque-là aussi, les choses se comprennent aisément car il s’agit d’une question de survie ou de mort. De la vie ou de la liquidation de toute Nation. De toute la société congolaise qui veut voir ses ressources, maigres soient-elles, être gérées parcimonieusement. En lieu et place des satans économiques, pas ceux qui ont tenté Eve, la première dame que Dieu créa ou celui qui avait osé tenter Jésus, le Fils de l’Homme sur le Mont des Oliviers. Mais ceux porteurs de deux cornes et d’une queue et qui viendraient hanter les parties contractantes à ne pas honorer leurs engagements. Ce qui mettrait en mal la rationalité de la gestion et la dynamique de développement économique, social et politique de la République Démocratique du Congo.

C’est seulement à ce titre que l’opinion salue la signature de ce contrat, qui n’apparaitra nullement, dans un avenir proche, comme c’était une occasion pour saupoudrer les yeux de Congolais. Comme du théâtre du fait que les ministères et d’autres Institutions viendront donner des injonctions aux entreprises, leur obligeant de « pomper » l’argent des Congolais pour leurs intérêts. Des intérêts personnels comme on en connaît dans ce pays.

Le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Busa doit donc y veiller pour ne pas permettre aux Congolais de lui poser la question du genre : « qui n’avait pas signé ce contrat ? »

Willy Kilapi