Realpolitik de Fatshi : Le quota de la femme en augmentation dans Sama2
Dans neuf mois, conformément à la Constitution, la République démocratique du Congo est sensée tenir les élections générales le 20 décembre 2023. Le jeudi 23 mars 2023, le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi a rendu public l’ossature du nouveau gouvernement, Sama Lukonde2. Un gouvernement dont la publication tombe en plein mois dédié à la femme et marqué par une révision à la hausse du taux de participation de la femme tant en quantité qu’en préséance.
Des douze femmes qui faisaient partie de l’équipe gouvernementale sortante, Sama Lukonde I, 11 conservent leurs portefeuilles, ce qui représente 91,67% de conservation du pouvoir dans le gouvernement. Cette performance inédite dit tout le bien du leadership féminin, alors que le gouvernement a pu dégraisser son effectif qui passe de 66 à 52 membres.
L’Attente aura été très longue dans la nuit du 23 au 24 mars 2023. Finalement, le Gouvernement Sama Lukonde 2 est sorti, avec une particularité inédite : forte participation de la gente féminine qui a atteint le taux le plus élevé de l’histoire de la femme dans un gouvernement depuis l’accession de la Rdc à la souveraineté internationale avec un pourcentage s’élevant à 30,77% soit 16 femmes sur 52 membres du gouvernement.
Quant aux départs, une seule femme de l’équipe Sama Lukonde 1 quitte le gouvernement, la désormais ex-ministre du Genre, famille et enfant, Gisèle Ndaya.
Cinq femmes font leurs entrées dont 3 ministres et deux vice-ministres à savoir: Judith Tuluka (ministre du plan); Anne-Marie Kalume (ministre en charge des relations avec le Parlement); Nana Kiyumba (ministre près le Président de la République); Wivine Moleka (vice-ministre des Hydrocarbures) et Séraphine Kilubu (vice-ministre des Transports).
Outre la présence en nombre, la qualité de la femme congolaise au gouvernement transparaît également dans le rang et la préséance. Certes, il n’y ait plus de femme Vice-Premier ministre au Gouvernement mais, sur un effectif de 11 ministres d’Etat, 4 sont des femmes, ce qui représente 36%. Un taux supérieur au seuil constitutionnel pour la représentation féminine dans des institutions nationales.
Il s’agit de:
Ève Bazaïba Masudi (ministre d’Etat de l’environnement et développement durable); Rose Mutombo (Justice et garde des Sceaux); Adèle Kahinda (Portefeuille) et Judith Tuluka (Plan).
Et au rang des ministres, on en compte 7 dames, à savoir Claudine Ndusi ( Emploi, travail et prévoyance sociale); Antoinette Samba (Mine); Antoinette Kipulu (Formation professionnelle et métiers), Catherine Furaha Kathungu (Culture, art et patrimoines); Anne-Marie Kalume (Relations avec le Parlement); et un Ministre près le Président de la République Nana Kiyumba, ainsi qu’un ministre délégué près la Ministre des affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale chargé des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables, Irène Esambo .
Et pour clôturer les effectifs des femmes au gouvernement, cinq femmes sont membres du gouvernement en qualité de vice-ministres dont deux nouvelles qui font leurs entrées. On a ainsi, Elysée Bakumwana (Budget); O’Neige Nsele (Finances) Aminata Namasia (Enseignement Primaire secondaire et Techniques); Wivine Moleka (Hydrocarbures) et Séraphine Kilubu (Transports).
Comme on peut le constater, le leadership féminin gagne petit à petit ses lettres de noblesse non pas par faveur, mais grâce à la compétence de la congolaise.
Cette performance ‘féminine’ ne peut que donner raison au Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a émis le vœu de faire la remise et reprise avec une ‘Cheffe de l’Etat’ qui sortira des urnes à la fin de sa magistrature suprême.
Félix Tshisekedi, assaut ultime contre le M23
La publication du gouvernement Sama Lukonde 2 est intervenue le 23 mars 2023 en plein mois de mars dédié à la femme. Hasard de calendrier ou choix symbolique, ce jour coïncide exactement avec la date anniversaire de la création du mouvement terroriste M23 qui sème horreurs et atrocités dans l’Est de la Rdc.
Eradiquer depuis 2013, il y a donc dix ans, le M23 qui fait du viol massif comme arme de guerre au point de faire de la RDC « capitale mondiale du viol », avec plus de 6 millions de femmes violées, ce groupe terroriste a été remis en sellette par Kigali dans le but de pérenniser la prédation des richesses naturelles du Congo. La principale stratégie du Rwanda se reposant sur l’infiltration via réinsertion, réintégration, et démobilisation après négociations. Ayant très bien compris le jeu de Kagame l”ubwengiste’ (adepte de l’ésotérisme ubwenge qui est l’art de la diversion et du mensonge), Kinshasa s’est montré intransigeant et ferme dans sa décision et refuser toute négociation avec « l’unité spéciale » de l’armée rwandaise déguisée en M23.
Mis à découvert, Kagame est désormais aux abois, et tout porte à croire qu’en remaniant l’équipe Sama Lukonde, Félix Antoine Tshisekedi a pris l’option d’assommer les velléités expansionnistes du maître des mille collines Paul Kagame et les pillages des richesses naturelles de la RDC via le M23. Ce qui permettra à la RDC de laver l’affreuse image de la capitale mondiale du viol.
Willy Makumi Motosia