Reçu par Mbusa Nyamwisi : L’Ambassadeur suédois conseille de ménager le bâton et la carotte contre le M23

Antipas Mbusa Nyamwisi, ministre d’État en charge de l’Intégration régionale, a accordé une audience à l’ambassadeur de Suède en RDC, Henric Rasbrant,  qui s’est dit très inquiet de la situation humanitaire dans l’Est de la RDC, avec plus d’un million des déplacés.

Selon une dépêche parvenue à L’Avenir, le ministre d’État congolais s’est dit réconforté par l’intérêt porté par la Suède à la crise de l’Est. Mbusa Nyamwisi a rassuré l’ambassadeur suédois qu’il remuerait ciel et terre, s’il le faut, pour ramener la paix et la sécurité des personnes et de leurs biens dans les régions en proie aux menaces subversives des groupes armés. Pour le diplomate suédois, il faut s’employer à ménager le bâton et la carotte dans la crise du M23. L’option militaire seule ne suffirait pas à ramener la paix.

Henric Rasbrant est, en effet,  d’avis que Mbusa Nyamwisi devrait user de toute son influence pour ramener tous les groupes armés de la région dans la voie du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion sociale.

À propos, le ministre d’État en charge de l’Intégration régionale a indiqué que la question du mécanisme du désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation a été au centre d’un entretien qu’il a eu avec le 1er ministre, Jean-Michel Sama. Le ministre d’État en charge de  l’Intégration régionale a également manifesté toute sa disponibilité à un dialogue dans le cadre des organisations régionales dont la Communauté des États de l’Afrique de l’est mieux connue sous son sigle anglais EAC. Mbusa Nyamwisi a rappelé toutes les initiatives antérieures auxquelles s’est  engagé le gouvernement rdcongolais pour mettre fin à l’instabilité dans les régions orientales du Congo. Il s’agit notamment de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ou encore les Accords de Nairobi et  de Luanda.

Mbusa Nyamwisi a, pour ce faire, annoncé à son hôte, la tenue d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement à Bujumbura, au Burundi, le 6 mai 2023,  dans le cadre de  l’EAC. Début février, à l’occasion du 20ème Sommet extraordinaire de l’EAC , les chefs d’État de 7 pays membres de l’organisation avaient fait une évaluation de la feuille de route du mini-sommet de Luanda qui recommandait  le retrait effectif et définitif des rebelles du M23 et leurs alliés de RDF des zones occupées du Nord-Kivu, au plus tard le 15 janvier 2023. Le Sommet extraordinaire de Bujumbura avait recommandé un cessez-le-feu immédiat, qui malheureusement n’a jamais été respecté.

La Suède, convient-il de le rappeler, s’est employée à ramener la paix au Congo, en 1960, au lendemain de l’indépendance. Des casques bleus suédois étaient déployés notamment au Katanga entré en sécession sous la conduite de Moïse Kapend Tshombe.  Le 18 septembre 1961, le Secrétaire général de l’ONU, de nationalité suédoise, Dag Hammarskjold, déterminé à obtenir un cessez-le-feu entre troupes onusiennes et sécessionnistes katangais,  meurt dans un crash à Ndola, sur la frontière zambienne. Soulignons aussi que la Suède contribue ponctuellement au budget de l’État congolais dans le cadre de recettes extérieures de financement des investissements.