Retour triomphal à Kinshasa: Martin Fayulu prône le dialogue
Après son séjour américain, l’opposant congolais Martin Fayulu Madidi a regagné Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo, samedi 31 août 2024. Un retour triomphal pour celui que ses militants appellent “commandant du peuple”, avec des foules à sa sortie de l’aéroport international de N’djili jusqu’au lieu où il a tenu son meeting.
L’homme qui appelle à “un dialogue entre congolais” pour faire face aux multiples crises que connaît le pays, est très vite récusé par ses pairs de l’opposition politique.
Toujours critique envers le régime Tshisekedi, le président de l’Ecide affirme que le pays est plongé dans une situation “chaotique, marquée par la misère généralisée, les conflits ethniques, la corruption, les détournements de deniers publics ou encore les violences dans l’Est et même aux portes de Kinshasa”. C’est ainsi qu’il appelle à la consolidation de la “cohésion nationale”, qui constitue à ce jour une réponse efficace à ces défis.
« Avec l’Union sacrée au pouvoir, plus de 100 localités congolaises sont actuellement sous le contrôle du Rwanda via le groupe rebelle M23. La persistance des activités des Mobondo, la montée de l’insécurité, la criminalité urbaine à Kinshasa et dans d’autres régions, ainsi que la misère et la souffrance généralisées de la population. L’Union sacrée ne représente pas les intérêts de la population congolaise dans sa gestion du pays », a affirmé Martin Fayulu devant plusieurs milliers de ses sympathisants.
Martin Fayulu a souligné l’importance de prendre en compte les questions relatives aux droits de l’homme lors des discussions entre responsables politiques. Il a notamment cité les cas de Jean-Marc Kabund et Mike Mukebayi, deux opposants politiques toujours détenus à la prison centrale de Makala pour avoir exercé leur liberté d’expression.
« Kabund et Mukebayi se retrouvent à Makala. Alors que des gens qui ont volé des millions de dollars sont en liberté », a-t-il dénoncé.
Vivement un dialogue
Pour Martin Fayulu, il est essentiel que toutes les parties prenantes s’unissent pour surmonter ces crises ; c’est dans ce cadre qu’il propose ce dialogue qui va réunir toutes les tendances sous la facilitation des chefs religieux. Ainsi, il préconise des concertations sous le thème « Vérité – Réconciliation – Cohésion nationale ».
« Les questions que nous devons nous poser sont bien plus profondes et pertinentes. Comment faire face à l’agression rwandaise et ougandaise dans l’Est ? Comment éradiquer la mauvaise gestion et les détournements de fonds qui se répètent sans cesse ? », a-t-il déclaré.
Pour Fayulu, il est donc impératif d’engager des discussions sérieuses sur les réformes institutionnelles, notamment électorales pour s’assurer que les prochaines élections soient crédibles, transparentes, impartiales et apaisées.
Ensemble pour la République dit non au dialogue
Pour Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, il n’existe aucune équivoque. Sur son compte X, Me Hervé Diakiese, porte-parole de l’opposant Katumbi se questionne : « A quoi servira-t-il de dialoguer si nos compagnons de lutte restent emprisonnés par un régime issu de la tricherie ? A quoi servirait-il de dialoguer si aucune enquête sur la mort de Chérubin Okende n’a désigné les auteurs et les commanditaires de ce crime crapuleux ? A quoi servirait-il de dialoguer si les auteurs des tueries de Luilu, Kilwa, Kilobelobe n’ont pas été poursuivis ? A quoi servirait de dialoguer alors que les services de sécurité, transformés en police politique, kidnappent et gardent en détention secrète quiconque déplaît à un régime qui ne masque plus ses tendances dictatoriales ?»
De son côté, Olivier Kamitatu reste également catégorique.
« Ceux qui s’accrochent à l’idée que le regretté Chérubin Okende a mis fin à ses jours de lui-même, ceux qui croient fermement en la culpabilité de Mukebayi, ceux qui acceptent sans sourciller que le coût réel d’un forage d’eau est de 370.000 dollars, et que le vieux Samih Jamal a vraiment livré toutes ses maisons low cost, ces âmes candides peuvent tout aussi croire que Moïse Katumbi est concerné par une prétendue table ronde ! Rien n’est plus faux ! Quoi qu’on en dise, dialogue, négociations ou table ronde, ces attrape-nigauds lancés par le pouvoir ont pour seul but de leurrer une opposition dont certains membres semblent déjà essoufflés », a-t-il lâché.
Bernetel Makambo