Rond-point Huileries : l’inconscience étatique !
« Omia fiunt », disent les Latinistes. En français facile, de chez nous en République Démocratique du Congo, cela veut tout simplement dire : « Tout est accompli ».
Ainsi, comme la pièce est jouée, la messe dite sur la place dite rond-point des Huileries, dans la commune de Linguala, à quelques encablures de la commune de la Gombe, centre des Institutions politiques et économiques du pays, nous ne pouvons que dire : « amen ». Cet endroit, jadis aire de divertissement pour la jeunesse, présente, ces jours-ci, l’image d’une décharge publique où tout y est.
On est quel que peu abasourdi d’y fouler ses pieds et son nez au rond-point des Huileries, où l’autorité de la ville de Kinshasa, semble bien se rincer l’œil, à ses heures perdues. Cet endroit devient polluant avec la présence des marchés-pirates où tout se vend sur la crasse causée par les eaux de pluie stagnantes, des tas d’immondices, la présence suffocante des motocyclistes et leurs engins, le brouhaha des badauds qui n’hésitent pas à haranguer des rombières fauchées qui infestent à la tombée de la nuit.
Pourtant, André Kimbuta, alors gouverneur de la ville de Kinshasa, avait semblé prendre de l’élan pour réhabiliter cet espace. Malheur à lui, car il s’est buté aux appétits gloutons de son équipe qui aurait empoché la pactole mise à la disposition des travaux de réfection de cet espace récréatif. Puis vient Gentiny Ngobila. Sans une politique publique efficace, cet autre gouverneur de la ville, s’est amusé à organiser des matinées politiques pour faire les yeux doux à l’UDPS, parti au pouvoir qui l’a porté au perchoir pour diriger la capitale que d’assainir la ville en général et cet espace en particulier.
Non sans marcher sur des cadavres de Ngobila, son vice-gouverneur, Gecoco Mulumba, qui assumera l’intérim du titulaire pendant un mois, avant que celui-ci ne revienne après sa suspension par le ministre de l’Intérieur, Gecoco Mulumba, disais-je, a, au moins, eu le « culot » de chercher à moderniser cet endroit. Après quelques coups de peinture, de pelle et de lampadaires qui ont redonné éclats au rond-point Huileries, ses efforts se sont vites effrités, l’espace ayant repris son visage d’antan. Chassez le naturel, il revient au galop !
A ce jour, immondices, marchés-pirates, vagabonds sociaux et sexuels, motocyclistes, automobilistes et autres chantres des mœurs perverses s’y mêlent sans recours à la loi. Le rond-point Huileries est assiégé par une saleté qui ne dit pas son nom, mais qui semble satisfaire les appétits du pouvoir glouton des actuelles autorités de la ville de Kinshasa. Qui, disons-le, ne savent plus par où commencer, tant le mal est déjà profond sur toute la ville de Kinshasa.
Jadis Kin-la-belle, la capitale congolaise pue l’insalubrité chronique presque partout. Aucun coin de la ville n’est épargné. Avec ce visage, le rond-point des Huileries qui donne désormais de la nausée, du dégoût et de la révolte pour fréquenter ce coin de Kinshasa.
Willy Kilapi