Rose Mutombo participe au 1er Forum de Coopération sud-sud sur la Justice des pays africains de l’Atlantique

En séjour officiel à Rabat, au Maroc, la Ministre d’État en charge de la Justice, Rose Mutombo, a pris part, lundi 22 avril 2024 au « premier Forum de coopération Sud-Sud sur la Justice des pays africains de l’Atlantique ».

Ce forum qui se tient du 22 au 24 avril 2024, vise à promouvoir la collaboration et le partenariat entre les États Atlantiques africains et à renforcer dans un cadre holistique mettant au premier plan le rôle de la justice.

Servant de plate-forme pour activer le processus Atlantique Africain, ce forum permettra d’unifier les efforts des États aux fins de promouvoir la culture de la paix et de sécurité au sein des États concernés. D’où, l’enjeu de la participation de la RDC, pays en proie à l’insécurité, particulièrement dans sa partie Est.

Prenant la parole au nom de la RDC, Rose Mutombo a tenu à féliciter et remercier Sa Majesté, Mohammed VI, Roi du Maroc et son collègue marocain de la Justice pour l’avoir conviée à cet important forum qui traduit la volonté des Etats à œuvrer pour la coopération en matière de justice et le renforcement des rapports de coopération en faveur de la paix, de la sécurité, de la stabilité et du développement.

“Depuis quelques décennies, l’Afrique est de plus en plus exposée à la montée des nouveaux types de criminalité qui menacent sa survie et compromettent ses efforts pour le développement. Il s’agit, notamment du terrorisme, de la traite des personnes, de la piraterie maritime et d’autres crimes transnationaux organisés qui ont des ramifications complexes. Dans plusieurs pays de la région, leurs effets nocifs sont à la base de l’insécurité, du ralentissement économique et de l’instabilité politique”, a dit la ministre congolaise de la Justice.

Elle a fait savoir à cet effet que des efforts pour mettre fin à ces fléaux ne suffisent pas. “Pour les endiguer, chaque Etat mobilise ses ressources disponibles mais ne parvient pas à trouver seul des solutions idoines et durables. Cette évidence a milité en faveur de la coopération bilatérale juridique et judiciaire.

Malheureusement, pour elle, les accords bilatéraux n’apportent pas aussi des résultats escomptés, car ces phénomènes dépassent de loin le champ et la capacité de deux Etats.

“C’est donc pour suppléer à cette faiblesse qu’il convient d’envisager une coopération régionale qui va fédérer les acteurs et les moyens de lutte les plus élargis. Pour être efficace, cette coopération régionale devra se fonder sur les législations nationales et sur les accords bilatéraux en la matière”, a-t-elle déclaré.

Aussi, poursuit- elle, il serait judicieux que les accords régionaux de coopération prévoient des mécanismes de leur contrôle ; la République Démocratique du Congo est prête à déployer ses efforts aux côtés des autres Etats en vue de relever ce défi.

Ainsi, pour y parvenir, la ministre congolaise de la Justice a affirmé ceci: “nous devons veiller à ce que nos efforts ne soient pas effrités par l’activisme belliqueux de certains États africains. A ce sujet, la République Démocratique du Congo relève le terrorisme et les crimes transnationaux organisés auxquels elle est confrontée par suite de la guerre lui imposée par l’un de ses voisins immédiats, le Rwanda, à travers ses supplétifs terroristes du M23. Cette situation déplorable ne favorise pas un climat propice à la paix dans la sous-région”.

Et d’ajouter : “S’agissant de la lutte contre les crimes susmentionnés, je fais remarquer que l’arsenal juridique de la République Démocratique du Congo dispose des lois qui répriment notamment le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme ainsi que la traite des personnes. Mon pays a développé la coopération bilatérale judiciaire avec la quasi-totalité de ses voisins à travers les Grandes Commissions Mixtes.

Cette coopération s’effectue dans le cadre des Organisations d’intégration régionale, dont elle est membre, telles que la SADC, le COMESA, le CEEAC et autres.”

Il sied de signaler que plusieurs axes font l’objet d’une analyse sans complaisance par les ministres de la Justice représentant 19 États africains Atlantiques. Parmi ces axes, il faut noter la lutte contre le terrorisme et les crimes organisés, la lutte contre le piratage maritime, la coopération judiciaire internationale, le développement durable et la protection de l’environnement, l’attractivité de l’investissement et la protection de l’économie ainsi que le renforcement de la culture des droits de l’homme.

Bernetel Makambo