Sahara: L’Algérie tente un rapprochement infructueux avec le Sénégal de Bassirou Faye

L’Algérie tente de se rapprocher du Sénégal suite à l’élection du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, et de profiter de la préparation de la réunion du C10 pour tenter son rapprochement insidieux. Mais Dakar vient d’infliger un camouflet aux dirigeants d’Alger…

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, se trouve depuis mercredi soir, à Dakar, porteur d’un message écrit président algérien Abdelmadjid Tebboune. Il s’y trouve « en tant qu’envoyé spécial du président de la République, Abdelmadjid Tebboune », indique un communiqué du département d’Ahmed Attaf.

L’Algérie tente manifestement de brouiller les cartes continentales et a jeté son dévolu sur le nouveau président sénégalais dans l’espoir de le faire changer de position sur le Sahara. L’occasion rêvée pour cela c’est la prochaine tenue de la 12e réunion ministérielle du Comité des dix (C10) de l’Union africaine sur la réforme du Conseil de sécurité que l’Algérie abritera en juin prochain.

Alger tente de prendre le leadership de cette réunion afin de faire peser la balance de son côté. En effet, la diplomatie algérienne a tout intérêt à renverser l’équilibre en faisant son possible pour octroyer plus de droits à la « république » fictive de la rasd (polisario) qu’elle a introduit en tant que membre de l’Union africaine en 2002.

Cette réunion du C10 compris dix pays de l’Union africaine, à savoir l’Algérie, le Congo, l’Ouganda, la Namibie, le Sénégal, la Guinée équatoriale, la Libye, le Kenya, la Zambie, et Sierra Leone.

Les dix pays doivent s’accorder sur une position africaine commune et sont en charge de négocier la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies.

Ahmed Attaf qui s’est rendu au Sénégal mercredi soir et doit rencontrer également son homologue sénégalais n’a pas fait le même effort pour les autres pays du C10. Le diplomate algérien a simplement parlé au téléphone avec ses autres homologues africains membres du Comité.

Le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères ne cache pas les ambitions algériennes avec le Sénégal qui vient de changer de président. Le texte indique que la visite s’inscrit dans le cadre des « efforts visant à insuffler une nouvelle dynamique aux relations historiques entre les deux pays et les deux peuples ».

Et d’ajouter qu’un autre objectif serait de « consacrer un engagement commun pour contribuer à relever les défis de l’heure sur les plans régional et continental et à répondre aux aspirations et ambitions de l’Afrique en matière de sécurité, de stabilité et de développement ».

Le même jour de l’arrivée d’Attaf à Dakar, le Sénégal a rappelé une constante de sa politique étrangère au sujet du Sahara, ce qui a douché les espoirs algériens. Le Sénégal reconnaît la marocanité du Sahara et a ouvert un Consulat dans les provinces du sud en 2021.

Lors du séminaire régional du C24 de l’ONU tenu à Caracas au Venezuela, le Représentant permanent adjoint du Sénégal auprès de l’ONU à New York, l’ambassadeur Diamane Diome, n’a pas hésité à soutenir et appuyer le Maroc et son initiative d’autonomie.

« Le Sénégal voudrait saisir l’opportunité de ce séminaire pour réitérer son soutien constant à l’initiative marocaine d’autonomie, qu’il estime sérieuse, crédible et conforme au droit international, à la Charte des Nations unies, ainsi qu’aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale », a déclaré l’ambassadeur Diamane Diome.

Yasmine Saih