Sama Lukonde veut une évaluation du code minier de 2018
Faisant référence à la corrélation entre le secteur minier et le secteur agricole, le Premier Ministre Sama Lukonde a évoqué l’évaluation du Code minier de 2018, cinq ans après, pour dire que les taxes du secteur minier peuvent, sans être alourdies, par rapport à l’état actuel, aider à booster le secteur agricole grâce à une bonne orientation ou une bonne affectation.
” Aujourd’hui, je crois qu’il faut, dans le cadre de l’évaluation qu’il faut faire, vous savez que nous avons un Code minier, qui va totaliser ses 5 ans cette année depuis 2018. Et donc qui nécessite une revue. Et dans le cadre de cette revue, il y avait déjà des améliorations qui avaient été données, de 0,3% aux entités de base, qui pourraient aussi servir à l’agriculture. Mais voir aussi ce qui pourrait être fait sans alourdir les taxes que nous avons déjà dans le secteur minier. Et peut-être en termes d’orientation de ces taxes”, affirme-t-il.
Le Chef du Gouvernement a également rappelé la réflexion sur la nécessité de la transformation locale en vue de la valeur ajoutée, sur les moyens à mettre pour propulser le secteur agricole, et la protection du marché local face à la concurrence extérieure.
” Je pense que c’est deux réflexions à faire. La première, c’est que nous voulons plus de valeur ajoutée au niveau local. C’est cela qui va nous permettre de bénéficier de plus de ressources ici sur place, augmenter nos revenus. Et là, nous appelons les miniers à développer les chaines de valeur ajoutée des produits que nous avons. Aujourd’hui, nous parlons de la batterie. C’est en marche. Nous avons toute une stratégie, d’ailleurs à côté avec notre voisin, la Zambie, de manière à avoir la valeur ajoutée dans ce secteur et avoir plus de ressources. Mais nous devons faire la même réflexion pour tous les autres métaux que nous produisons. Ensuite, à côté de cette production et de sa valeur ajoutée, j’ai parlé de l’agriculture et j’ai dit qu’à côté, il y a l’industrie. C’est vrai qu’aujourd’hui, nous avons déjà des zones économiques spéciales dans le cadre de l’industrie. Mais nous voulons plus d’industrialisation dans le pays. C’est important que nous puissions orienter les ressources, que nous allons avoir sur cette valeur ajoutée, vers le secteur de l’industrie et avoir plus de transformation à côté de la production minière. Je veux aussi mentionner qu’à côté de tous ces facteurs, nous devons également protéger notre marché. Aujourd’hui, on parle de production agricole. Mais si nous mettons le cadre dont j’ai parlé, nous voulons plus d’incitation dans le secteur agricole. Mais nous devons faire face à la concurrence extérieure. C’est important de protéger notre propre production de manière à avoir plus d’incitations à plus d’investissements. Les moyens à mettre dans le secteur agricole, parce que le gouverneur du Kongo central en a parlé, c’est beaucoup plus pour accompagner. Mais c’est le cadre que nous mettons, c’est-à-dire ces routes et cette énergie dont on a parlé, qui va permettre aux investisseurs de venir dans ce secteur-là. Ce sont eux qui sont de véritables producteurs dans le secteur agricole. Et donc, je crois que tous ces défis sont présents là devant nous. Aujourd’hui, nous travaillons avec tous ces programmes dont j’ai parlé à mettre en place tout ce cadre nécessaire”, a conclu le Premier Ministre.
Il est important de souligner que bien avant le Premier Ministre, au cours d’un panel, trois Gouverneurs de province, savoir celui, du Haut-Katanga, du Kongo central, et du Tanganyika, avaient donné chacun les stratégies de son entité par rapport à la question de l’industrialisation et de l’agriculture pour assurer la sécurité alimentaire.
Précisons également qu’avant d’entrer dans la salle, le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde s’était premièrement entretenu avec le patronat congolais, dont les patrons des grandes entreprises minières, bancaires, et autres sur toutes les questions liées à la collaboration entre les investisseurs et le Gouvernement notamment sur le climat des affaires. Et après, il a visité les différents stands érigés par les différentes entreprises qui ont exposé à ce forum.
Il sied aussi mentionner que plusieurs opérateurs miniers, les directeurs généraux de grandes entreprises du pays ont pris part à cette conférence qui a abordé plusieurs thématiques.
A noter que l’affectation aujourd’hui des fonds venant du secteur minier pour booster le secteur agricole est un retour de l’ascenseur au regard de la contribution de ce dernier dans le passé pour la construction de l’Union Minière du Haut Katanga (UMHK), l’ancêtre de la Gécamines.