Selon la BAD : La croissance économique devrait atteindre 3,7 % en 2024 et 4,3 % en 2025
Le thème de l’édition 2024 des Perspectives Economiques en Afrique est Impulser la Transformation de l’Afrique par la Réforme de l’Architecture financière Mondiale.
Malgré de solides performances économiques et une résilience remarquable, la transformation structurelle en Afrique a été lente et inégale, et pour y remédier, il faudra des réformes audacieuses de l’architecture financière mondiale afin de répondre aux besoins de financement du développement de l’Afrique.
Au moment où est publié le rapport 2024 des Perspectives économiques en Afrique, les pays africains continuent de faire face à d’importants défis structurels et à de multiples chocs sévères, notamment la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie provoquée par des tensions géopolitiques telles que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les problèmes climatiques qui affectent l’agriculture et la production d’énergie, et une instabilité politique persistante.
Cet environnement contraignant a entraîné un ralentissement de la croissance du PIB réel de l’Afrique, qui est passée de 4,1 % en 2022 à 3,1 % en 2023. Toutefois, les perspectives économiques sont positives, avec une croissance qui devrait atteindre 3,7 % en 2024 et 4,3 % en 2025, ce qui souligne la forte résilience des économies africaines. Ce rebond de la croissance sera soutenu par l’amélioration attendue des conditions économiques mondiales et par des mesures politiques efficaces. Avec ces résultats, l’Afrique restera la deuxième région à croissance la plus rapide au monde, avec 40 pays qui devraient atteindre des taux supérieurs à ceux de 2023.
Malgré ces tendances positives, l’Afrique doit encore relever des défis pour parvenir à une transformation économique et sociale durables. Les taux de croissance historiques ont été insuffisants pour contrebalancer l’augmentation de la population, ce qui s’est traduit par des gains minimes en termes de PIB par habitant. La transformation structurelle s’est avérée limitée, les économies étant fortement tributaires, pour leur croissance et emploi, de secteurs traditionnels à faible productivité tels que l’agriculture ou les services peu qualifiés. Pour parvenir à une transformation structurelle substantielle, l’Afrique doit se concentrer sur des investissements stratégiques dans des domaines clés des objectifs de développement durable tels que l’éducation, l’énergie, les technologies et l’innovation favorisant la productivité, et les infrastructures de transport productives.
Le déficit de financement pour ces investissements est important, estimé à environ 402 milliards USD par an jusqu’en 2030, et nécessitera d’accroître la mobilisation des ressources intérieures et d’encourager les investissements du secteur privé. Cependant, étant donné l’ampleur des ressources, il est crucial d’augmenter les flux financiers externes comme sources de financement complémentaires. À cet égard, le rapport souligne l’urgence de réformer l’architecture financière mondiale pour faciliter une allocation équitable, durable et inclusive des ressources, essentielle au financement des objectifs de développement de l’Afrique.