Selon la CASE : Le syndrome électoral de la RDC affecte dangereusement le Gabon et le Zimbabwe

La Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) condamne les violations graves de la loi et des règles régissant le processus électoral en République du Gabon et en République du Zimbabwe à l’issue des deux scrutins présidentiels organisés la semaine dernière.

La CASE note que les gabonais ont droit à une démocratie juste et équitable qui mette chaque candidat dans les conditions requises pour battre campagne et vérifier démocratiquement les détails des résultats électoraux. En privant le candidat de l’opposition de ses droits civiques et politiques pendant la campagne; en décrétant un couvre-feu inattendu et en coupant la connexion internet, le régime du Président Ali Bongo Ondimba a prouvé qu’il était en situation électorale inconfortable face à ses adversaires.

L’incapacité du régime au pouvoir à désigner un candidat de rechange en remplacement du Président de la République Ali Bongo Ondimba dont la santé demeure visiblement précaire, constitue un recul pour la démocratie gabonaise. 4. La CASE dénonce tout autant l’absence des observateurs et des journalistes internationaux tout au long du processus électoral et s’inquiète quant à la qualité de la démocratie gabonaise.

D’autre part, la reconduction très autoritaire du Président Emnerson Mnangagwa à l’issue du scrutin du samedi 26 août 2023 est une surprise de mauvais goût. La très forte militarisation des opérations de vote et les menaces de mort proférées contre les opposants viennent de sacrifier tant d’efforts de renouveau démocratique dans le pays.

Se référant aux analyses recueillies en République du Gabon, en République du Zimbabwe et en Afrique de l’Ouest, la CASE constate que le mauvais traitement infligé au Président Joseph Kabila Kabange de la République Démocratique du Congo après la passation pacifique des pouvoirs, interpelle les Chefs d’Etat en fonction à travers le continent. Cette situation pousse les dirigeants actuels à adopter une attitude de « j’y suis et j’y reste », en foulant aux pieds les véritables choix des peuples.

La CASE invite particulièrement le Président Ali Bongo Ondimba du Gabon à respecter la volonté du Peuple et à se plier démocratiquement aux résultats véritables des scrutins électoraux. Fait à Chicago (Etats-Unis d’Amérique), le 29 Aout 2023.