Selon les experts des Nations unies : Thomas Lubanga, Makanika et le groupe armé Twiraneho de nouveaux alliés de M23
La révélation vient des experts des Nations Unies dans leur dernier rapport publié le mercredi 8 janvier 2025 sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il s’agit de Thomas Lubanga Dyilo, président de l’Union des patriotes congolais et le tout premier pensionnaire de la Cour Pénale Internationale accusé des crimes de guerre et crime contre l’humanité, qui est épinglé comme un autre acteur dans la déstabilisation de l’Est de la RDC.
Dans ce rapport, les experts des Nations Unies accusent ce leader iturien d’avoir rejoint le groupe armé « Zaïre/ADCVI », un des groupes armés très actifs dans cette région qui, par sa facilitation, devient un allié de la coalition AFC -M23. Selon ces experts, Thomas Lubanga, accompagné d’Yves Khawa Panga Mandro, un autre chef milicien opérant en Ituri et également visé par des sanctions internationales, a joué un rôle important dans la mobilisation, le recrutement et la formation de milliers de combattants dans cette région.
Agissant comme « Autorité morale » du groupe Zaïre/ADCVI, l’ancien pensionnaire de la CPI aurait facilité des transferts d’armes, des formations dans des camps à Tchanzu au Nord– Kivu et en Ouganda, ainsi que le redéploiement des combattants pour des offensives contre les Forces armées de la RDC (FARDC). Et la rencontre entre Thomas Lubanga et Corneille Nangaa, un des leaders de la coalition AFC-M23 s’est déroulée à Kampala en Ouganda où il est installé et la ferme de Yves Khawa située en Ouganda a été identifié comme lieu de transit des combattants et des armes. Ces activités incluent des formations militaires, dispensées par des instructeurs ougandais et rwandais, et l’organisation de mouvements logistiques à travers le lac Albert, soulignent les experts onusiens.
Les experts rapportent que Lubanga a envoyé des émissaires pour réconcilier différentes factions armées en Ituri, notamment le groupe MAPI et le Zaïre/ADCVI. Bien que le MAPI ait choisi de maintenir son indépendance, il a accepté de collaborer avec la coalition AFC-M23. Ce rapprochement a permis de structurer une stratégie offensive commune visant les FARDC et de coordonner des activités dans les territoires de Djugu, Mahagi et Aru.
Les Nations unies soulignent que cette mobilisation, facilitée par des réunions régulières en Ouganda et le soutien logistique des réseaux régionaux, constitue une menace majeure pour la stabilité de l’Ituri et du Nord-Kivu. Le rapport met également en lumière le rôle d’Innocent Kaina, alias India Queen, un commandant influent du M23, qui collabore étroitement avec Lubanga depuis Kampala pour coordonner les activités des groupes armés. Interrogé par les experts des Nations unies, les autorités ougandaises ont nié être au courant des contacts entre Corneille Nangaa, Thomas Lubanga et Yves Khawa sur leurs sol.
Makanika et le groupe armé Twiraneho dans les bras de AFC- M23
Toujours dans le rapport des experts des Nations unies, l’on révèle une alliance de facto entre les groupes armés Twirwaneho et RED Tabara, soutenus par Kigali, et leur intégration comme supplétifs de la coalition AFC-M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo. Cette collaboration marque une nouvelle escalade dans les conflits armés qui ravagent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Selon les experts onusiens, les Twirwaneho, dirigés par Michel Rukunda, alias « Makanika », et RED Tabara, un groupe armé burundais qui bénéficient d’un soutien logistique et militaire du Rwanda, ont rejoint la coalition AFC-M23 pour mener des offensives coordonnées contre les Forces armées de la RDC. « Ces groupes agissent désormais comme des forces supplétives, renforçant les capacités militaires et stratégiques de l’AFC-M23 », précise le rapport.
RSK