Simaro Ngongo et la CASE invitent Fatshi à bien gérer la nervosité de fin mandat constitutionnel pour éviter la sénégalisation de la Rdc

Simaro Ngongo Mbayo, président de la Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) estime que si le tribalisme politique gagne du terrain, c’est essentiellement à cause du triomphalisme à forte connotation tribale qui caractérise les bénéficiaires des attributs du pouvoir. Il n’est pas rare de suivre des vidéos et audios sur les réseaux sociaux qui proclament le pouvoir du Président de la République comme système à prédominance ethnique. S’ajoutent à cela une culture de l’insulte facile contre des personnalités politiques, religieuses et autres. Ces faits ont dangereusement affaibli le prestige du régime à telle enseigne que le peuple s’en trouve sérieusement embarrassé.

1. La Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) invite le Président Félix TSHISEKEDI à construire des conditions d’apaisement politique et de confiance à six mois des élections du 20 décembre 2023. L’amplification des milices anti-population, les enlèvements ciblés, le musellement de l’opposition, et les attaques orientées contre des personnalités ne partageant pas la vision du Président de la République plongent le pays dans l’incertitude vitale.

2. Le virus du tribalisme politique qui ronge le régime du Président Félix TSHISEKEDI ne peut être efficacement combattu que par les gouvernants eux-mêmes d’autant plus que les autres catégories des populations subissant les effets de la suprématie politique des dirigeants, adoptent le réflexe défensif susceptible d’envenimer la situation géopolitique du pays.

Si le tribalisme politique gagne du terrain, c’est essentiellement à cause du triomphalisme à forte connotation tribale qui caractérise les bénéficiaires des attributs du pouvoir. Il n’est pas rare de suivre des vidéos et audios sur les réseaux sociaux qui proclament le pouvoir du Président de la République comme système à prédominance ethnique. S’ajoutent à cela une culture de l’insulte facile contre des personnalités politiques, religieuses et autres. Ces faits ont dangereusement affaibli le prestige du régime à telle enseigne que le peuple s’en trouve sérieusement embarrassé.

3. Le tribalisme politique en République Démocratique du Congo se vit également dans les plus hautes sphères de gestion de l’Etat. Les différentes mises en place n’obéissent pas toujours aux exigences d’équité géopolitique de préservation de l’unité nationale.

4. La CASE invite le Président de la République, Monsieur Félix TSHISEKEDI à moraliser la vie politique des gouvernants en exhortant chaque leader politique à adopter des attitudes conciliantes de fraternité irréprochable envers le peuple et leurs semblables

5. Recommandation est également faite au pouvoir judiciaire de reconquérir toute son indépendance en résistant à toute forme de manipulation, de pression et de corruption. La lutte contre les antivaleurs doit commencer par nos propres instruments de justice dont la réputation s’est envolée laissant place à des parodies de procès qui n’incriminent que les innocents à faible bourse et innocentent les coupables politiquement et financièrement hauts placés.

6. L’acharnement qui s’observe sur certains compatriotes pour leurs avoirs personnels convoités par les tenants du pouvoir désarticule fondamentalement les valeurs du vivre-ensemble. Là aussi il y a lieu de rectifier nécessairement avant la tenue des scrutins électoraux de décembre 2023 afin de minimiser l’impact négatif sur le phénomène de contestation des résultats.

7. L’animosité très accentuée, développée et militarisée envers et contre les candidats à l’élection présidentielle ne fait que renforcer le sentiment divisionnisme au sein de la société. Cette fixité désobligeante empoisonne le climat politique à la veille des élections générales de décembre prochain.

8. La CASE apprécie les efforts de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) qui a montré son souci pour le respect des libertés publiques à l’issue de la marche de l’opposition du 20 mai dernier. Elle invite cette structure nationale à intensifier son plaidoyer à l’attention des institutions politiques du pays et des personnalités du système politique.

9. La CASE invite le Président de la République Démocratique du Congo à requalifier les missions du Conseil National de Suivi de l’Accord de la Saint-Sylvestre (CNSA), institution d’appui à la démocratie en ce qui concerne ses missions consistant à veiller au suivi ainsi que l’évaluation de l’organisation des élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées. Car rien ne sert de s’accrocher à une CENI nauséabonde qui ne fait qu’enfoncer la Nation dans un gouffre.