Sommet 2024 du G20 : L’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, une priorité (Auteur : Karim Badolo)
La ville pittoresque de Rio de Janeiro au Brésil est l’hôte du Sommet 2024 du G20. Les dirigeants du G20 se réunissent les 18 et 19 novembre autour du thème « Construire un monde juste et une planète durable ». Durant ces deux jours de travaux, trois sessions principales vont plancher sur l’inclusion sociale et la lutte contre la faim et la pauvreté, la réforme des institutions de la gouvernance mondiale et le développement durable et la transition énergétique.
Sur la question de l’inclusion sociale et la lutte contre la faim et la pauvreté, les dirigeants du G20 ont échangé sur des thématiques clés telles que la lutte contre les inégalités, l’inclusion sociale et financière, la coopération fiscale internationale et la sécurité alimentaire.
Dans ce volet précis, il y a lieu de créer une véritable synergie dans l’élimination des inégalités, la lutte contre la pauvreté, le combat contre la discrimination et l’exclusion sociale. En tant que pays hôte du présent sommet, le Brésil met un point d’honneur à ce que le projet d’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, proposé par le président brésilien Lula, soit une réalité. Comme il l’avait mentionné, la faim n’étant pas « un phénomène naturel », il faut « une décision politique » pour l’éradiquer de la planète. Pour joindre l’acte à la parole, le Brésil s’engage à financer la moitié des coûts administratifs de l’Alliance jusqu’à 2030. Sur cette lancée, tous les pays du monde et les organisations internationales devront mobiliser les efforts nécessaires pour bouter la faim et la pauvreté hors de notre planète d’ici à l’horizon 2030. À l’ouverture du G20, l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté a été lancée, avec 82 pays signataires.
Au sein de cette Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, la Chine a une grande expérience à partager, d’autant plus qu’elle a contribué à près de 75 % à la réduction de l’extrême pauvreté dans le monde au cours des quatre dernières décennies et sorti 800 millions de Chinois de la pauvreté, selon les statistiques de la Banque mondiale. En 2021, la Chine a éradiqué l’extrême pauvreté sur son territoire. Dans le cadre de la coopération Sud-Sud, la Chine est également engagée aux côtés de l’Afrique qui concentre le plus grand nombre de pays en développement pour lutter contre la pauvreté à travers des initiatives majeures dans divers secteurs comme l’agriculture et la formation professionnelle. Les succès engrangés par la Chine dans la lutte contre la pauvreté sonnent donc comme une note d’optimisme dans la mise en place de cette nouvelle initiative mondiale. Comme le président chinois Xi Jinping a déclaré lors de la première session du 19e sommet du G20 sur la lutte contre la faim et la pauvreté : « Le chemin que la Chine a parcouru démontre que les pays en développement sont en mesure d’éliminer la pauvreté et que les oiseaux faibles peuvent s’envoler tôt et haut, tant qu’ils ont la ténacité, la persévérance et l’esprit entreprenant qui font que l’eau creuse goutte à goutte la pierre et que les perspectives deviennent réalité. Si la Chine peut le réussir, les autres pays en développement le peuvent aussi. Voilà ce que la lutte chinoise contre la pauvreté apporte au monde. »
L’autre enjeu de ce sommet est de voir dans quelle mesure l’actionnariat du FMI et de la Banque mondiale devrait être davantage ouvert aux pays émergents. Il faut le dire, l’avènement d’une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive est l’alternative crédible pour un développement durable profitable à tous. La multipolarité du monde, chère au Sud global, passe également par une réforme de la gouvernance économique mondiale. La lutte contre les inégalités appelle nécessairement à une inclusion sociale et financière. Dans ce nouveau contexte où se dessinent à l’horizon de probables tensions géopolitiques, les dirigeants du G20 devront s’accorder un certain nombre de priorités communes pour un monde juste.
Une planète durable suppose la prise en compte de la transition écologique pour un développement durable. Le sommet du G20 devra sonner encore la mobilisation du changement climatique, l’efficacité énergétique et la transition vers les énergies renouvelables. La mise en œuvre du Programme de développement durable d’ici 2030 mérite une attention particulière à mesure que l’échéance approche. Il faudra donc s’accorder sur certains points. Sur le défi du changement climatique, le G20 avait annoncé en octobre dernier sa volonté d’abandonner les énergies fossiles en vue de l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2050. Vivement que les bonnes intentions convergent dans le sens des meilleures décisions, puisqu’il y va de la sauvegarde la planète.
Le G20 est un forum international de coopération économique qui se réunit une fois par an, au cours d’un sommet des chefs d’État et de gouvernements. À cette occasion, ils échangent sur les orientations économiques des membres. Le G20 comprend 19 États membres, l’Union européenne (UE), et l’Union africaine (UA).