Soyons sérieux : USD 4 milliards pour balkaniser le Congo via les élections de 2023 ? On est où là !
L’info commence par un audio d’un congolais qui réside dans la 25ème commune de Kinshasa, 27ème province du pays : GOMBE !
Un compatriote fait état d’une confidence recueillie d’une citoyenne allemande installée dans ce périmètre névralgique de la RDC.
A l’en croire, les Américains et les Européens ont mis à la disposition d’un candidat à la présidentielle une enveloppe de USD 4 milliards. But : mener une campagne électorale tout feu, tout flamme, mais avec consigne précise de susciter des troubles qui conduiraient à l’éclatement du Congo !
Suivez mon regard.
Sur ces entrefaites, Kwebe Kimpele (ancien de la Voix du Zaïre), en exil en Europe depuis une trentaine d’années, vient se rappeler au bon souvenir des Congo-Zairois avec un ” Message envoyé à un aîné (…) Mbuta Gaby “.
Voici ce qu’il lui dit dans un premier temps : “Pendant que les Congolais sont fascinés, excités et distraits par la campagne électorale et l’approche de la date du 20 décembre 2023, personne ne remarque la sombre silhouette inquiétante de la guerre civile qui projette son ombre tragique au-dessus de la République démocratique du Congo. Pour moi, quel que soit le nom du vainqueur du scrutin présidentiel prévu dans une vingtaine de jours à dater de ce vendredi 1er décembre, notre pays échappera difficilement à une déflagration généralisée, à sa dislocation dans un affreux bain de sang et donc à sa balkanisation, but ultime du déplorable spectacle que nous offrent les acteurs politiques congolais mais à leur insu, depuis une dizaine de jours.
Lui aussi évoque cette affaire de 4 milliards.
Mais, auparavant, il avance des facteurs déterminants de nature à précipiter cette balkanisation à partir des élections actuelles qui, selon ses termes “ont été délibérément planifiées, programmées et calculées de longue date…”.
– premier facteur : retrait des observateurs de l’Union européenne du processus électoral en cours ;
– deuxième facteur : message officiel de l’Union européenne adressé au gouvernement congolais de Brazzaville pour héberger les Occidentaux devant traverser le fleuve Congo, fuyant Kinshasa ;
– troisième facteur : ” guerre civile entre les Balubas (appelés de façon impropre « Kasaïens”) et les Katangais” ;
– quatrième facteur : ” conflit ethnique qui oppose depuis des mois les Bateke et les Bayaka, à la porte de Kinshasa ;
– cinquième facteur : ” soudaine et incompressible éruption des violences ethniques ” ;
– sixième facteur : ” Au nord Kivu, phénomène de la milice ethnique bantoue appelée Wazalendo et incendies allumés par les tueries ravageant le Nord-Kivu depuis septembre 1996 ” ;
– septième facteur : ” sentiment de colère exacerbée, de frustration et de soif de vengeance contre les Balubas” ;
– huitième facteur : ” formation par l’Udps de sa milice, possession par Moïse Katumbi de sa propre milice, réactivation par Jean-Pierre Bemba de son Mlc, pendant que Delly Sessanga, transfuge du RCD/Goma affûte aussi ses armes, au sens propre. Idem pour Vital Kamerhe” ;
– neuvième facteur : ” montée en puissance et généralisation de discours clivants, extrémistes, appels à la violence, aux meurtres, distribution ostensible des machettes aux Talibans de l’Udps et aux partisans de Moïse Katumbi ” ;
– dixième facteur, bien entendu : USD 4 milliards remis par la “communauté internationale via Emmanuel Macron pour, paraît-il, le financement de la campagne électorale ” d’un candidat.
Kwebe Kimpele y met toutefois un bémol en admettant que “Même aux USA, depuis sa création il y a 3 siècles, aucun candidat à l’élection présidentielle n’a jamais mobilisé un budget aussi colossal. Jamais”.
Et de conclure : “Telle est ma lecture, certes pessimiste mais argumentée, du spectacle qui se déroule en ce moment, sous nos yeux au Congo. Prends bien soin de toi. Bonne journée. Bien fraternellement. N’leki”.
Pour la petite histoire, journaliste longtemps proche de Mobutu, Kwepe Kimpele a découvert dans ses investigations les origines togolaises du maréchal ! Depuis, il est personna non grata dans les milieux mobutistes…
A supposer que cette affaire de milliards de dollars américains soit vraie, la déduction explique alors la cause première du déchaînement à présenter certains adversaires en candidats de l’étranger!
Qu’à cela ne tienne ! L’autre dirait que c’est de bonne guerre.
Seulement voilà : à quoi assiste-t-on, côté pouvoir organisateur des élections, en l’occurrence la Ceni ?
Pour la première fois depuis l’accession du pays à l’indépendance, est délivrée aux électeurs une carte électorale biométrique d’une défectuosité inouïe, jetant en toute logique le doute sur la fiabilité et la viabilité du fichier électoral.
Malgré toutes les plaintes et craintes, la Céni nous dit : “Tout va bien, Madame la Marquise ! “.
Pour la première fois également depuis l’indépendance, à désormais deux semaines de la fin de la campagne électorale, on ne voit pas le déploiement du matériel et des accessoires électoraux s’opérer avec tant de tâtonnements. Malgré toutes les observations et interrogations, la Céni nous dit : “Tout va bien, Madame la Marquise “.
Pour la première fois encore, à une quinzaine de jours du scrutin, le Gouvernement continue de verser au compte-goutte les fonds dont la Céni a besoin, fonds chiffrés à près d’un milliard et demi de dollars américains pendant qu’une bonne partie d’équipements laissés par l’équipe sortante est utilisable ! Malgré toutes les sonnes d’alarme tirées, la Céni nous dit : “Tout va bien, Madame la Marquise ! “.
Dernière initiative en date, la Céni – par son dernier communiqué – impose quasiment à l’électorat national la consultation des listes électorales par voie électronique, tout en sachant que des millions d’électeurs ne peuvent pas le faire. Et même là, elle va bientôt nous dire : ” Tout va bien, Madame la Marquise ! “.
Pourtant, les choses se passent comme si le report du scrutin est déjà planifié quelque part avec, éventuellement, possibilité d’une contestation et d’une déflagration générales qui seraient fatales au pays !
A partir de ce moment, que valent les USD 4 milliards auxquels allusion est faite lorsque des preuves, sur le terrain, suscitent et entretiennent le doute quant à la bonne tenue des élections !
En toute logique, la planification de la balkanisation du pays est plus liée à la mauvaise organisation des élections qu’à la fameuse enveloppe ! Et si la balkanisation a déjà été décidée quelque part, on n’a besoin de quelqu’un à qui faire porter le chapeau !
Aussi, a-t-on comme impression de l’existence, quelque part, d’un agenda sous forme de chantage du genre “Retenez moi, sinon je fais des dégâts “. C’est-à-dire, agenda du genre “Ou je passe, ou je casse ! ” à la place de “Ou ça passe, ou ça casse !”.
Ce qui reduit cette affaire de 4 milliards à un prétexte.
Après tout, ce montant, c’est tout de même les recettes budgétaires consolidées de l’Etat congolais jusqu’il n’y a pas longtemps.
Concluons en rappelant que des Congolais à connaître l’histoire des conflits intercommunautaires en RDC depuis l’indépendance ne sont pas surpris.
En effet, à chacun des grands rendez-vous décisifs du pays avec lui-même, surgit toujours de quelque part le spectre des rivalités katango-kasaïennes.
Moralité : les dés sont pipés !
Omer Nsongo die Lema