Suite à la dépréciation du franc congolais : Les fonctionnaires de l’Etat perdent près de 30% de leur pouvoir d’achat
Les agents et fonctionnaires de l’Etat congolais se plaignent de la perte de leur pouvoir d’achat estimé à près de 30% depuis l’année 2020 occasionné par la dépréciation de la monnaie nationale en l’occurrence le Franc congolais.
Soucieux de l’amélioration du social de l’agent public de l’Etat, l’intersyndicale nationale de l’administration publique (INAP) tire la sonnette d’alarme en demandant la révision de l’enveloppe salariale des fonctionnaires de l’Etat congolais.
” Lorsque nous nous sommes entendus avec le gouvernement congolais sur l’enveloppe salariale des agents et fonctionnaires de l’Etat, le huissier touchait 220.000 Francs congolais, l’équivalent de 120 dollars américains qui représentent aujourd’hui plus de 300.000 francs congolais. Le fonctionnaire a donc perdu de façon dramatique son pouvoir d’achat de près de 30% entre 2020 et 2023″, a expliqué Fidèle Kiyangi, président de l’INAP.
Dans l’objectif de couvrir ce manque à gagner, l’intersyndicale nationale de l’administration publique propose au gouvernement congolais de convoquer la commission paritaire afin d’évaluer et proposer des solutions pour palier à cette situation.
Interrogés sur cette question relative à la dépréciation du Franc congolais par rapport au dollar, certains Congolais de Kinshasa n’ont pas gardé leurs langues dans des poches.
“Si le gouvernement n’arrive pas à trouver la solution sur cette question de la dépréciation de notre monnaie locale, je préfère qu’on puisse supprimer le Franc congolais et payer désormais les fonctionnaires de l’Etat en monnaie étrangère qui est ce fameux dollar car tout en République démocratique du Congo se fait en référence aux billets verts américains”, a proposé Hermes Lokombe, citoyen congolais.
Même les commerçants, souffrent de cette dépréciation du franc congolais.
“Je n’ai pas pu faire les achats aujourd’hui suite à cet état de choses. Le taux de change qui ne fait que galoper me coûte les yeux de la tête. Mon grossiste a refusé de me livrer la marchandise et n’a même pas voulu percevoir mon argent”, s’est indigné M. Matulu, opérateur économique œuvrant à Kinshasa.
Qu’est-ce qui fait que même nos mamans qui vendent des légumes à même le sol, s’interroge Mado, une fonctionnaire de l’Etat, soient poussées à majorer le prix de leurs marchandises?
J’estime, poursuit-elle, que les Congolais devraient avoir une dose d’amour et de patriotisme pour ne pas trouver d’alibi sur le dollar. Depuis plusieurs années, le Franc congolais connaît une dépréciation qui ne dit pas encore son nom.
Serge Musene