Tentative d’évasion à Makala : Tshisekedi n’exclut pas l’hypothèse d’une main noire tendant à saper les efforts du Gouvernement

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi a présidé, à la Cité de l’Union Africaine, la première réunion extraordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce lundi 09 septembre 2024.

Le Président de la République a exprimé sa profonde tristesse pour les vies perdues et adressé ses sincères condoléances aux familles des victimes à la suite la tentative d’évasion d’une gravité extrême au Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa (CPRK), ex. Prison Centrale de Makala, la nuit du 1er au 02 septembre 2024.

Il a condamné cet événement inacceptable tout en rappelant que toute vie humaine est sacrée et mérite toute son attention.

Ainsi, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, et le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, ont été chargés de :

– Prendre toutes les dispositions nécessaires pour parachever le rétablissement complet de l’ordre au Centre Pénitentiaire de Rééducation de Kinshasa (CPRK). Les forces de défense et de sécurité, en association avec les équipes régulières de la prison, doivent assurer un contrôle total et permanent de la situation afin de prévenir toute nouvelle tentative du genre.

– Lui soumettre, endéans une semaine, les conclusions de l’enquête en cours, qui devrait déterminer les causes exactes de cet incident. Cette enquête devra aussi établir les responsabilités, et des sanctions appropriées seront appliquées aux fauteurs de troubles, qu’ils soient internes ou externes à l’établissement carcéral concerné.

N’excluant pas l’hypothèse d’une main noire tendant à saper les efforts du Gouvernement, lorsqu’il a été observé une autre tentative maitrisée à Bunia en date du 07 septembre 2024, le Président de la République a recommandé la vigilance accrue de la part de nos forces de défense et de sécurité.

Aux membres du Gouvernement, il a exigé la discipline et la cohésion. « Je voudrais souligner, en faisant mienne le rappel à l’ordre de Mme la Première Ministre sur ce sujet, que l’action gouvernementale doit être coordonnée et ordonnée. L’individualisme n’est pas un atout, au contraire nous payons tous le prix des dérapages populistes individuels.

Cet état des choses est inacceptable et ne devrait plus se répéter en matière de gestion de crises », a – t – il précisé.

La Première Ministre a été engagée à y veiller scrupuleusement et à faire respecter cette cohésion.

Dans le cadre du parachèvement de la réforme du système pénitentiaire déjà amorcée, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières et le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux ont été invités à lancer immédiatement, autour des acteurs du secteur, une réflexion sur la possibilité de créer un Service National du Renseignement Pénitentiaire.

Ce dernier devrait être capable d’anticiper et de prévenir de telles tragédies à l’avenir et aura notamment pour missions de coordonner efficacement la surveillance et la sécurité au sein de nos établissements pénitentiaires.

Rappelant ses instructions données au Ministre de la Justice lors de la cent-trentième réunion du Conseil des Ministres tenue le 22 mars 2024, le Président de la République a demandé le point sur la situation des principaux établissements pénitentiaires de la République Démocratique du Congo caractérisés par une surpopulation carcérale récurrente en dégageant les perspectives du dépeuplement urgent.

Le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux est appelé à fournir un rapport sur l’évolution de la situation pré-rappelée au prochain Conseil des Ministres.