Tirant les leçons du passé et de la position du Parlement: Tshisekedi rejette tout dialogue avec les groupes armés 

Avant de se retirer des endroits qu’ils occupaient illégalement, les terroristes du M23 avaient présenté quelques conditionnalités, notamment la nécessité de tenir un dialogue politique entre leur mouvement et le pouvoir de Kinshasa. Demande que le président de la République, Félix Tshisekedi qui animait un point de presse conjoint avec le président de la Confédération suisse a complètement rejeté.

Pour le chef de l’Etat, il n’est pas question ici de dialogue politique avec les groupes armés. Il n’en sera jamais question. Tout simplement, parce qu’on sait comment ceux qui nous déstabilisent procèdent. Et d’expliquer que c’est au moyen de ce genre de dialogue qu’ils profitent de la situation pour infiltrer des éléments qui plus tard vont créer des revendications fallacieuses et justifier l’agression de la Rdc.

« Nous n’allons pas le faire, parce que nous avons retenus les leçons de passé d’une part, aussi, il y a une nouvelle donne. Le Parlement a pris une position claire là-dessus, il ne sera plus question de négocier avec des groupes armés qui utilisent des moyens militaires contre la Rdc. Ce qui va se passer, c’est le désarmement et la démobilisation tout simplement. Si ces gens sont congolais, ils vont accepter de regagner la vie civile et non plus s’adonner à leurs activités », martèle-t-il.

Le président Félix Tshisekedi qui répondaient aux questions d’un journaliste suisse, a indiqué que la situation des déplacés de guerre reste toujours précaire. « C’est vrai qu’il commence à y avoir des retours, mais c’est encore timide, parce que le retrait des terroristes du M23 se fait assez lentement », explique-t-il, avant d’ajouter que nous ne sommes pas encore à un rythme rassurant pour les populations qui en ce moment vivent dans des conditions infrahumaines.

Ce retour se fait timidement, mais nous espérons que dans les semaines à venir, il va d’accélérer. Pourquoi ? Parce que nous avons répondu à une lettre du Secrétaire général de la communauté d’Afrique de l’Est qui nous demandait pour la prolongation de la Force régionale et qui faisait un certain nombre d’observations.

« Nous sommes conscients que dans les jours à venir, ce processus prendra un rythme assez plus rapide, dans la mesure où il y a la force angolaise qui va très bientôt se déployer pour suivre le processus de désarmement et de cantonnement du M23, et à partir de ce moment-là, nous ne pensons pas que ça sera encore nécessaire de garder les forces qui composent aujourd’hui la Force régionale : Ouganda, Burundi, Sud-Soudan et du Kenya », précise le chef de l’Etat, qui pense que parce qu’à ce moment-là, le groupe du M23 sera pré-cantonné à Kitshanga où se trouve une base de la Monusco et aussi une piste d’aviation.

Après le cantonnement, ajoute-t-il, ces forces seront déplacées vers un site que nous sommes en train d’aménager, près de la ville de Kindu où ils iront en cantonnement. De là, nous les préparerons à s’introduire dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire. « Nous sommes dans cette dynamique. Nous n’avons pas de raisons de panser que cela posera un problème », soutient-il.

Félix Tshisekedi est convaincu que son pays est victime de l’agression de la part de son minuscule voisin. A l’en croire, le M23 a été manipulé par le Rwanda dans le but de déstabiliser la région pour des intérêts qui n’ont rien à avoir avec l’insécurité du Rwanda. Parce que ce prétexte du soutien de la Rdc aux FDLR est fallacieux. Les FDLR est une force résiduelle aujourd’hui qui est un danger que pour la Rdc, parce qu’ils sont devenus des coupeurs de routes qui n’ont plus de revendications politiques contre le Rwanda. C’est plutôt pour des intérêts autres que le Rwanda nous a fait cette guerre. « Si ceux qui ont fait cette guerre soutenue par le Rwanda sont des Congolais comme ils l’affirment, ils devraient normalement accepter de rentrer dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion et rentrer à la vie civile », insiste Fatshi.