Toujours pas de nouvelle du Sahraoui espagnol enlevé le 30 avril par le polisario
Un Sahraoui de nationalité espagnole est kidnappé par le polisario avec la complicité de l’Algérie à la frontière avec le Maroc depuis plus de 5 jours. La milice aurait torturé l’Espagnol dans une prison selon une association de défense des droits de l’Homme.
Le groupe séparatiste du polisario mène depuis plusieurs jours une campagne d’arrestations et de tortures visant toute personne montrant des signes de défiance ou de désaccord avec sa politique et sa stratégie dans les camps de Tindouf.
Ces camps situés en Algérie mais dirigés de facto par le polisario, sont organisés comme un Etat dans l’Etat, une sorte de région décentralisée de l’Algérie où le polisario, une milice armée séparatiste du Maroc, est maitre ultime.
Disparu le 30 avril, le militant espagnol Mohamed Salem Souid Malanaine, aux mains de la « police » du polisario à la frontière avec le Maroc, l’homme a subi de sévères séances de torture, selon les informations récoltées par l’association sahraouie de défense des droits de l’homme (Asadeh).
« La seule nouvelle que nous ayons est qu’il a été torturé au moment de son arrestation et emmené dans une prison appelée Dahbia dans les environs de Rabouni et les visites sont toujours interdites car ils allèguent qu’il est en phase d’interrogatoire », indique l’association.
Selon Asadeh , l’homme qui a été enlevé alors qu’il devait conduire sa famille dans les camps de Tindouf, « est le neveu du coordinateur du Mouvement sahraoui pour la paix (MSP), dans la région de Dakhla et Río de Oro, Abdallahi Berray ».
Le MSP, un parti politique dissident du polisario créé en 2020 est devenu le bête noire de la milice aux commandes des camps de Tindouf et qui se présente comme le « représentant du peuple sahraoui », craignant la fin de la pensée unique ainsi que du règne sans partage d’un groupe armé connu pour les pires crimes contre l’humanité depuis 1976.
L’Asadedh qui a lancé l’alerte au sujet de l’enlèvement de Mohamed Salem Souid, a indiqué qu’il était « militant anti-corruption », ce qui suppose qu’il s’est érigé contre les détournements des aides internationales envoyées au polisario, utilisées pour financer l’achat d’armes à l’Iran et à acheter des propriétés en Espagne et dans les pays d’Amérique latine.
L’association a aussi alerté sur la complicité de l’Algérie dans cet énième enlèvement. Le Sahraoui d’origine espagnole a été enlevé et détenu « sous les yeux des militaires algériens au contrôle d’entrée de la ville algérienne de Tindouf qui l’a remis aux membres de la sécurité du Polisario après avoir tenté de se réfugier dans ce poste militaire le 30 avril 2023 ».
Dans une lettre adressée à Jorge de Lucas Cadenas, consul général d’Espagne à Oran en Algérie, l’Asadedh a demandé la protection consulaire pour la victime du polisario.
La même lettre de l’association sahraouie de défense des droits de l’homme, a ajouté que « face à ces graves événements contre notre population sans défense dans les camps de Tindouf, nous exigeons l’intervention immédiate des autorités consulaires espagnoles pour savoir où se trouve Mohamed Salem, ainsi que la solidarité de tous les civils la société et les organisations qui défendent les droits de l’homme ».
« Nous tenons la direction du polisario et les autorités algériennes responsables de ces outrages contre notre population en commettant ces actes ignobles contre des civils sans défense sur leur territoire », a ajouté l’association, affirmant que les Sahraouis en Algérie vivent « une nouvelle vague de répression sans précédent dans la zone contre les opposants au front polisario ».