Transport en commun à Kinshasa : les prix de la course ont doublé voire même triplé
Les tarifs du transport en commun à Kinshasa ne sont plus du tout respectés. Selon les destinations, les prix de la course ont doublé voire même triplé, et chaque conducteur fixe le prix à sa manière. La grille tarifaire de l’Hôtel de Ville n’est plus respectée. Pour quitter le rond-point Lemba Super jusqu’au Boulevard du 30 Juin, la course coûtait il y a quelques temps, 1500 francs congolais contre 3500 Francs congolais actuellement. Le trajet Kintambo Magasin-UPN coûtait 1500 francs, il est passé à 2500 francs congolais. Tout ceci se fait au grand dam de la population.
Selon une enquête réalisée par l’ACP, se déplacer à Kinshasa grâce au transport en commun par le temps qui court nécessite beaucoup d’argent. Les prix ont doublé, voire même triplé. Les conducteurs ne tiennent même plus compte de la grille tarifaire de l’Hôtel de Ville. Le matin, ils fixent un prix, l’après-midi un autre et le soir aussi un autre prix. Les principales victimes de cette situation, c’est la population qui en souffre énormément.
«Avant, on payait 1000 FC pour une course de transport. Aujourd’hui, on paie 3000 FC pour quitter le centre-ville jusqu’à Sans-fils. Ce tarif peut aller à 5000 ou 6000 FC. On ne tient plus le coup», témoigne Clarisse Kibala, Habitante de Kinshasa.
Les passagers sont aux abois et ne savent plus où donner de la tête. Ils en appellent à l’intervention des autorités.
«Nous souffrons beaucoup de ce phénomène d’augmentation du prix de transport à Kinshasa. Le matin vous pouvez payer la course à 2000 FC, à midi à 3000 FC et le soir parfois c’est 5000 FC. C’est très difficile pour des gens qui quittent leurs maisons le matin et viennent en ville à la recherche de survie. C’est une situation difficile pour les gagnepetits, lorsqu’ils doivent payer le soir un tarif de 5000 ou 6000. S’il a 10.000 Francs comment peut-il nourrir sa famille ? », s’intérroge Branly Mbangu, Habitant de Kinshasa.
Les conducteurs des taxis, taxi-bus qui se sont transformés en service de l’hôtel de ville de Kinshasa chargé de la grille tarifaire évoquent certaines raisons dont l’état d’impraticabilité des routes, les embouteillages. Ils expliquent également cette anarchie par le versement journalier fixé en dollars américains par les propriétaires des véhicules.
«L’Etat a fixé le tarif de transport à 800 FC. Si aujourd’hui le tarif a augmenté à 2000 FC ou 3000 FC, c’est à cause de l’état des routes qui ne sont plus bonnes, puis la tracasserie des policiers de roulage. Tout policier de roulage qui est sur la chaussée exige toujours l’argent», pense Guy Mananga, Chauffeur taxi bus.
De l’autre côté, les conducteurs des taxi-moto disent de ne pas être concerné par la grille tarifaire de l’hôtel de Ville. En établissant cette grille, les motos n’ont pas été prises en compte.
«Logiquement le tarif d’une course à moto ne peut pas être fixe. Nous fixons le prix selon la distance à parcourir. Par exemple, je ne sais pas fixer le prix pour quelqu’un qui me demande de le déposer à Magasin. Je calcule la distance, et je fixe le prix de la course. Il n’y a pas de tarif fixe. Si le client va à l’UPN, dois-je lui demander 2000 FC ou 1000 FC ? Chez les conducteurs des véhicules taxis, le tarif est fixé, mais pas chez les taxis motos, le tarif n’est pas fixé», estime Charles Tshiteya, Conducteur taxi moto.
La grille tarifaire de transport en commun se fixe à l’hôtel de ville, entre les autorités de la ville et l’association des chauffeurs du Congo (ACCO). Selon la règle officielle, les prix du transport sont revus quand le prix du carburant augmente ou baisse de 10%. Malgré que leur association soit impliquée dans la fixation du prix du transport en commun, les chauffeurs eux ne respectent pas ce tarif. L’ACCO n’a aucun pouvoir pour les sanctionner. Ils s’en remettent aux autorités.
«L’association des chauffeurs ne réprime pas. Elle est là pour la sensibilisation et l’encadrement. La répression revient à l’autorité policière. Si nous sensibilisons un conducteur et qu’il ne nous écoute pas, c’est aux services du ministère de transport de venir arrêter les récalcitrants», souligneHenry Lisumbu, Mandataire national de l’association de chauffeurs du Congo.
L’Hôtel de Ville de Kinshasa a un nouveau locataire intérimaire. En attendant qu’il se penche sur ce dossier pour le moins épineux, les kinois eux continuent de galérer.