Transport maritime: des experts africains soulignent l’importance d’une flotte marocaine pour stimuler le commerce intra-africain
Des experts africains ont commenté les enjeux de l’économie maritime telle que prônée par le roi Mohammed VI pour stimuler, à partir de la façade atlantique sud du Maroc, les échanges commerciaux avec les pays de l’Afrique de l’Ouest.
Commentant le discours prononcé par le Roi le 6 novembre 2023 à l’occasion de la Marche verte, l’économiste sénégalais, Moubarack Lo, estime dans une déclaration pour Le360 que «la façade atlantique de l’Afrique a besoin d’une autoroute maritime» et que le Maroc «a exprimé un engagement pour réaliser cet important projet via une flotte maritime».
Moubarack Lo s’est exprimé en marge des travaux de la 15ème édition des MEDays qui s’est tenue du 15 au 18 novembre à Tanger sous l’égide de l’Institut Amadeus. «Aujourd’hui, ajoute-t-il, nous avons des problèmes au niveau du fret, un secteur que seul le transport routier assure» et ce n’est pas suffisant.
Selon cet expert en économie, «il faut une flotte de mer et de par sa position le Maroc possède les moyens pour réaliser cette ambition qui va devoir servir l’Afrique, car le transport de mer peut devenir un puissant outil d’investissement».
Pour sa part, Abdelhafid Oualalou, vice-président de l’Institut marocain des relations internationales, met l’accent sur le développement des infrastructures en Afrique afin de faciliter l’essor économique et le commerce intra-africain. Celui-ci ne dépassant pas 15% pour le moment. «Cela est dû à la faiblesse des infrastructures, des aéroports, des ports et des télécommunications», souligne-t-il en notant que le Maroc est devenu un pays émergent qui s’est doté notamment de Tanger Med et prochainement du port atlantique de Dakhla.
Abdou Souleye Diop, président de la Commission Afrique à la CGEM, a d’abord évoqué le contexte difficile que traverse le monde, indiquant que malgré la crise le Maroc «à un rôle moteur et majeur à jouer en permettant une complémentarité de chaines de valeurs avec les autres pays du continent en Afrique pour créer la croissance».
La CGEM cherche «à établir et à concrétiser des chaines de valeurs industrielles après avoir réalisé une étude», poursuit-il. En 2024, a-t-il annoncé, la CGEM prépare la tenue d’un Forum auquel seront invitées les petites et moyennes entreprises d’Afrique, en vue de leur présenter les résultats de cette étude.
Pour rappel, le roi Mohammed VI a émis le vœu, le 6 novembre dernier, de voir la façade atlantique du Maroc «devenir un haut lieu de communion humaine, un pôle d’intégration économique, un foyer de rayonnement continental et international». Et d’ajouter qu’il veille «à doter nos Provinces du Sud des services et des infrastructures indispensables à leur développement économique».
En outre, a précisé le Roi, «pour assurer une connexion fluide entre les différentes composantes du littoral atlantique, nous nous attachons à mettre à disposition les moyens de transport et les stations logistiques nécessaires. Cela inclut aussi de réfléchir à la constitution d’une flotte nationale de marine marchande, forte et compétitive».
Par Mohamed Chakir Alaoui et Abderrahim Ettahiry