Trois ans de prison requis contre un prêtre pour critique de l’islam radical
Il s’appelle Custodio Ballester, c’est un prêtre catholique qui est dans le collimateur de la justice espagnole, et plus particulièrement du Parquet de Malaga qui a l’intention de rouvrir une accusation contre lui pour un délit présumé d’atteinte grave aux sentiments religieux et d’islamophobie. « Si je dois aller en prison, j’irai et je ferai le plus d’apostolat possible, parce que la seule chose que j’ai faite c’est défendre la vérité et dénoncer l’erreur », a-t-il déclaré à Zenit. La première question est évidente, qui est Custodio Ballester et pourquoi a-t-il suscité un tel intérêt médiatique ces derniers jours ?
P. Custodio Ballester : Je suis prêtre de l’archidiocèse de Barcelone depuis 25 ans et actuellement je suis vicaire de la paroisse San Sebastian de Badalona.
La Procureure María Teresa Verdugo vous accuse d’un prétendu crime de haine pour avoir dit que « l’islam radical a l’intention de détruire la civilisation chrétienne et de raser l’Occident ». C’est bien cela ?
P. Ballester : Ces déclarations, je les ai faites en avril 2017 dans l’émission « La ratonera », d’Alerta Digital. Lors d’une discussion j’ai fait la supposition qu’en effet l’islam radical a pour intention de détruire l’Europe et donc d’anéantir l’Occident. J’ai aussi supposé que, dans ce milieu islamiste, tout le monde n’est pas capable de commettre des actes violents, mais que malheureusement ceux qui s’immolent et emportent avec eux ceux qu’ils considèrent comme des « infidèles » sont considérés comme des saints. Ces déclarations ont suscité l’émoi de l’association « Musulmans contre l’islamophobie » qui a décidé de me dénoncer au parquet pour un prétendu crime de haine. Il faut savoir que cette association de trois ou quatre membres est financée par des fonds publics de la Generalitat de Catalogne. Cette plainte a été acceptée et s’est retrouvée devant les tribunaux de Malaga, car c’est là que se trouve le siège du site web d’Alerta Digital. La procureure María Teresa Verdugo, a demandé la peine maximale et le plus grave dans tout ça c’est que la procureure ne s’est à aucun moment présentée pour m’interroger, ni le rédacteur en chef d’Alerta Digital, ni l’autre prêtre, le père Jesús Calvo, qui sont également poursuivis. Ce qui m’a le plus surpris c’est que ma condition de prêtre les a amenés à me déclarer « principalement coupable pour crime de haine », avec comme argument qu’en tant que prêtre, si je parlais, j’entraînerais les foules. J’avais donc rompu l’égalité devant la loi, parce que si le fait d’être prêtre est une circonstance aggravante, il n’y a pas d’égalité devant la loi.
De nombreuses organisations civiles catholiques ne vous soutiennent, néanmoins, ni la Conférence épiscopale espagnole ni le Vatican ne se sont prononcés clairement. Vous sentez-vous soutenu ? Pourquoi ce silence d’après vous ?
P. Ballester : Cette affaire dure depuis plus de 7 ans, et voilà maintenant qu’elle est portée devant le tribunal provincial de Malaga. Je suis prêt, Jésus-Christ a dit : « il y aura un moment où nous devrons témoigner de la vérité devant les tribunaux ». Et non seulement cela, mais en plus l’Esprit Saint éclairera mes paroles et ma sagesse si bien que les adversaires ne pourront faire face. En tant que prêtre, avec la formation que j’ai reçue, j’ai essayé d’exprimer ce que je pense de l’islam, je suppose que l’islam aura aussi une opinion sur nous. J’ai tenté d’expliquer ma vision et je crois que ça n’est pas punissable, d’autant plus que je n’ai pas fait allusion à tous les musulmans, parce que tous ne vivent pas leur foi de cette manière, et il en va de même pour les catholiques. J’ai fait allusion aux extrémistes radicaux, à l’islamisme violent.
L’accusation requiert trois ans de prison pour vous, avez-vous peur ? Comment vous sentez vous en ce moment ?
P. Ballester : C’est la procureure elle-même qui requiert trois ans de prison pour nous et les peines maximales. Moi, on m’accuse d’islamophobie, le père Jesús Calvo est lui aussi poursuivi et accusé de haine envers le sionisme, et Armando Roble est accusé de nous avoir donné la parole dans l’émission d’Alerta Digital. Je me suis senti très soutenu par des amis prêtres qui me font une confiance toute particulière et qui ont proposé de m’aider si besoin. Il s’avère que la loi, au lieu de défendre le bien et la vérité, finira par être un instrument pour persécuter ceux qui défendent les valeurs et disent la vérité. Tel est le drame des crimes de haine ici en Espagne. Nous devrons comparaître devant trois juges et ils devront donc nous écouter. Le crime de haine juge les intentions, ils devront donc écouter ce que nous avons à dire, la haine n’est pas un fait matériel externe, ils jugent des intentions parce que je ne suis pas allé dans une mosquée pour provoquer, je n’ai parlé que d’intentions, rien de plus et s’ils jugent mes intentions alors on pourra dire que nous sommes dans un régime stalinien ou dans une dictature cubaine comme du temps de Fidel Castro.