Tshisekedi est formel : Kagame, le problème de l’insécurité dans les Grands-Lacs

Alors que la République démocratique du commémorait les 63 ans de  l’assassinat du père de l’indépendance qui dénonçait déjà à l’aube de l’accession du Congo belge, le plan de balkanisation du Congo par la Communauté internationale, mardi 17 janvier 2023 à Davos en Suisse, le Chef de l’Etat a recadré l’espièglerie d’un journaliste rwandais, lors de l’annual Meeting 2023 à Davos en Suisse, sur la sécurité dans l’Est de la RDC en lui rétorquant droit dans les yeux disant : « Le problème de l’insécurité de toute la région des Grands s’appelle le Rwanda ».

Avec toupet, la rwandaise qui posait une question lors d’un panel, imbus d’elle-même avec assurance de donneur de leçon, a indexé la Rdc en affirmant que « Si vous étiez capable de résoudre les problèmes de l’insécurité par vous-même vous l’auriez déjà fait depuis longtemps. Pourquoi vous refuser de collaborer au sein du processus de Nairobi et de Luanda ? Il faut travailler avec ceux qui sont prêts à vous y aider ».

Démontant une à une ces allégations, le Chef de l’Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi n’est pas allé par le dos de la cuillère pour éclairer la lanterne de la journaliste qui n’a pas toute l’actualité et surtout semble ne pas maitriser l’histoire des Grands lacs. Peut-être qu’elle n’est pas au courant du fait que pendant longtemps, la colonie allemande du Ruanda et Urundi a été la 7è province du Congo-belge/Rwanda-Urundi après que l’armée coloniale congolaise, la Force Publique ait vaincu l’armée allemande de l’époque. Ce qui permit l’implantation des populations banyarwandas et barundi dans l’Est de la RDC. Cela bien après la Conférence de Berlin en 1885. Ce ‘transfert’ des communauté venues de l’Est de la RDC est devenu l’épine dans la chaire de la RDC.

Même dans l’histoire récente, particulièrement en ce qui concerne les accords de Luanda et Nairobi, le Chef de l’Etat a clairement démontré à la dame que ces accords comptaient également une feuille de route qui devait s’achever par le retrait du M23 des territoires occupés le 15 janvier 2023, mais c’est une attaque terroriste que le M23 soutenus par le Rwanda va signé sa mauvaise foi après le massacre de Kishishe qui a fait des centaines des morts dans le but de semer la terreur dans la région, faire fuir les autochtones et y installé des tutsi rwandais  prétendant que ce sont des réfugiés congolais.

Kagame au bout du rouleau

Dans sa livraison du 13 janvier 2023, édition n°7933 en page 5 et6 sous le titre « Kagame au bout du rouleau », le Journal a clairement mis en nue la stratégie de diversion du Rwanda qui pivote sur le mensonge et la chosification des bantous tout en faisant des tutsi victimes pourtant ce sont eux les ‘génocidaires du peuple congolais’. Vérité mise en nue, le Rwanda gesticule remuant terre et ciel pour revenir à la diplomatie asymétrique de la communauté internationale, rien à faire, la vérité a fini par triompher : « Rwanda, problème de l’insécurité aux Grands-lacs ». Ce qui le pousse à appliquer la politique de la terre brulée.

La communauté internationale semble ne plus se laisser flouer. Pour preuve, « Washington et Kinshasa soupçonnent un vaste réseau, opérant sous couvert d’une association humanitaire américaine, de financer les milices communautaires banyamulenge. Le FBI et le renseignement congolais ont identifié des flux estimés à plus d’un million de dollars dont une partie est suspectée d’avoir servi à l’effort de guerre aux confins du Sud-Kivu », affirme un analyste de la politique régionale des grands-lacs.

Selon Africa Intelligence, « l’organisation Banyamulenge Mahoro Peace Association (MPA) est soupçonnée par le FBI d’avoir financé à près de 1,5 millions de dollars US les milices opérant en RDC telles que le M23 et Twigwaneho ». Une révélation lève un coin de voile sur l’armement du M23 qui ‘serait’ supérieur à la force onusienne de la MONUSCO.  Comment le comprendre, si plus de la moitié du budget rwandais provient de l’AIDE extérieure, où peut-il trouver de quoi soutenir les groupes armés dont le M23 ?

Quelles pistes de solutions pour une paix durable en RDC ?

A en croire le un diplomate guinéen, Pr Arsène Mwaka « la Région des grands lacs est un cimetière et une poubelle de textes de paix, sans que ces derniers n’apportent des solutions idoines à l’insécurité qui s’est sédentarisée dans la sous-région (Ouganda, Rwanda, Burundi, Rd Congo), marquée par une série d’évènements dramatiques depuis plusieurs siècles et où certains vocabulaires et expressions sont fréquemment utilisés tels que “génocide”, “massacres”, “conflits ethno-politiques”, “conflits transfrontaliers”, “spirales des conflits”, “guerre civile”, “milices”, “bandes ou groupes armés”… ».

C’était lors d’une série de conférences scientifiques à l’intention du public, en présence Président honoraire de la République du Burundi et Président du Conseil des sages de l’Eastern Africa Standby Force (EASF) du Sylvestre Ntibantunganya. C’était au mois de Novembrev2022 à l’université de Kinshasa (UNIKIN), en collaboration avec l’organisation ZOOM DPSD (Dynamique pour la Paix, la Sécurité Parmi les pistes  de solutions pour une paix durable en RDC nombre d’observateurs préconisent la prise en compte des problèmes internes réels des Etats de la région de l’Afrique des grands lacs. Le Pr Arsène Mwaka mettra  en exergue, dans la dynamique des conflits, les interconnexions qui caractérisent l’évolution historico-politique des pays de la région. Donc l’avenir pacifié des Etats de l’Afrique des grands lacs passerait par la prise en compte des racines et des embranchements des conflits récurrents déplorés dans cette région. Seulement si tous jouaient franc jeu ce que le Rwanda, versé dans l’ésotérisme ubwenge, l’art de la diversion et du mensonge très prisé par dans la diplomatie asymétrique entretenue par la communauté internationale pour « braquer les richesses de la RDC avec l’appui des multinationales », comme l’affirme Me Olivier Daniel Sona Seke.

Plutôt que de chercher à tendre un piège au Chef de l’Etat depuis son accession à la magistrature supérieur continue à mener une diplomatie pacifiste et sincère avec ses voisins, le  Pr Arsène Mwaka, Administrateur du Budget de l’Université de Kinshasa et chercheur en sciences politiques mais aussi spécialiste des conflits dans la région des grands lacs, a conclu que « Les conflits en Afrique des grands lacs doivent être pensés comme une complexité. Autrement dit, l’analyse des conflits dans la région des grands lacs doit s’étendre à tous les domaines de la vie en société et pas se focaliser uniquement sur ses aspects militaires ». Donc la diplomatie pacifiste de Félix Tshisekedi ne doit être exclus.

 Contrairement à l’agitation qui caractérise certains dont cette journaliste rwandais, il y a nécessité de faire des analyses froides face à l’urgence de l’action mais aussi les scientifiques congolais quand il y a péril à la demeure. Dans sa stratégie de manipulation de masses, le Rwanda joue également de la provocation. Une  attitude qui a pour conséquence de déstabiliser l’interlocuteur pour créer le désintéressement et l’inaction lorsque le danger semble être écarté. Le meilleur allié dans la recherche de solution dans ce combat asymétrique basé sur le mensonge du royaume des milles collines.

Effectivement, le Rwanda, par sa politique axée sur l’art de la diversion et du mensonge, est le problème de l’insécurité aux Grands-lacs

Willy Makumi Motosia