Turquie : le président sortant Erdogan remporte le second tour de la présidentielle
Le président sortant Recep Tayyip Erdogan a remporté dimanche le second tour de l’élection présidentielle turque, selon des résultats non officiels publiés par l’agence de presse semi-officielle Anadolu.
Après décompte de 99,49 % des votes, M. Erdogan a obtenu 52,10 % des voix, tandis que son concurrent, Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, chef du Parti républicain du peuple (CHP/centre-gauche) et candidat présidentiel du bloc d’opposition, en a obtenu 47,90%, a indiqué Anadolu.
Au premier tour de l’élection présidentielle, le 14 mai, M. Erdogan avait obtenu 49,52 % des voix, tandis que M. Kiliçdaroglu en avait obtenu 44,88 %.
Aucun des deux candidats n’ayant obtenu les 50 % nécessaires pour remporter la victoire au premier tour, un second tour a eu lieu pour la première fois dans l’histoire de la Turquie.
L’Alliance populaire de M. Erdogan, qui est composée du Parti de la justice et du développement (AKP) – le parti au pouvoir – et du Parti d’action nationaliste (MHP), a obtenu lors des élections législatives une majorité de 323 sièges sur 600 au Parlement. L’Alliance de la nation, un bloc de six partis d’opposition, a quant à elle obtenu 212 sièges.
Les deux tours de scrutin ont vu un taux de participation élevé avec près de 54 millions de votants, soit 86,98 % des électeurs inscrits.
M.Erdogan, qui dirige le pays depuis son accession au poste de Premier ministre en 2003, est devenu le premier président exécutif de Turquie en 2018 à la suite du référendum constitutionnel de 2017, qui a transformé le système parlementaire turc en un système présidentiel.
Sous sa direction, la Turquie a accru sa présence dans les affaires régionales, malgré ses différends avec les Etats-Unis et d’autres alliés occidentaux sur des questions comme le conflit syrien et le rapprochement avec la Russie.
La victoire de M. Erdogan survient dans un contexte de difficultés économiques et de crise du coût de la vie. La livre turque a en effet perdu environ 80 % de sa valeur par rapport au dollar américain en cinq ans, et le taux d’inflation est d’environ 50 % dans le pays. M. Erdogan est partisan d’une politique économique peu orthodoxe, consistant notamment à abaisser les taux d’intérêt malgré l’inflation élevée.
Cette crise a encore été exacerbée par les tremblements de terre dévastateurs survenus début février dans le sud de la Turquie, qui ont tué plus de 50.000 personnes et laissé des dizaines de milliers de sans-abris.
Au cours des deux dernières semaines, les candidats ont tous deux fait campagne pour tenter de séduire les électeurs nationalistes. Ils se sont tous deux engagés à se concentrer sur les problèmes liés aux réfugiés et à mettre fin au terrorisme, les résultats du premier tour ayant indiqué une augmentation du soutien populaire aux partis nationalistes.
M.Erdogan a promis un nouveau “siècle turc” s’il était réélu, et a fait valoir que sa réélection était nécessaire pour garantir l’harmonie entre les institutions de l’Etat et maintenir la stabilité dans le pays, son alliance détenant une majorité au Parlement.