UMA: L’Algérie veut former une alliance maghrébine contre le Maroc

L’Algérie continue ses manigances contre le Maroc et son plan de créer un Maghreb sans l’un des ses principaux membres dont l’importance de sa présence se reflète sur l’homonymie. Après avoir instigué des rencontres de chefs d’Etats de la région sans convier le Maroc, les dirigeants algériens essayent de les convaincre de former une alliance contre Rabat.

La diplomatie algérienne touche le fond depuis l’accession au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune. La politique étrangère de l’Algérie n’est jamais tombée aussi bas et le pays n’a jamais été aussi mis à l’écart que depuis 2019. Même lorsque le pays était dirigé en autopilote alors que l’ancien président Abdelaziz Bouteflika qui ne s’était jamais remis de son AVC, la diplomatie algérienne se portait mieux qu’aujourd’hui.

Les lubies du président Tebboune et ses acolytes, les généraux au pouvoir, de morceler le Maroc et de devenir une « super-puissance » régionale en mettant à ses pieds tous les pays du Maghreb, n’a pas fini de surprendre la communauté internationale.

Doués dans le machiavélisme plus que pour servir les intérêts du pays, les dirigeants algériens ont concocté une stratégie visant à mettre le Maroc sur le banc de touche de son environnement naturel prétextant que l’Union du Maghreb serait dans le « coma », alors même que c’est l’Algérie qui empêche l’intégration de la région en finançant une organisation séparatiste.

Lors d’une conférence de presse mardi 26 mars, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a dévoilé les intentions de l’Algérie sans révéler le plan initié, semble-t-il, par Abdelmadjid Tebboune, confirmant toutefois l’objectif de monter une alliance contre le Maroc.

« L’UMA est dans le coma » a tenté de justifier Ahmed Attaf, affirmant que l’institution « n’a aucune activité, ni même un secrétaire général avec les prérogatives d’un secrétaire général ».

Selon lui, l’Algérie tenterait de « combler le vide », expliquant que « l’UMA existe, mais elle est dans le coma, toutes ses institutions n’ont pas été dissoutes, les conventions ne sont plus en vigueur vu les circonstances, mais elles sont là », et que le projet « ne signifie pas créer une alternative à ce qui existe ».

Sans expliquer les raisons des rencontres initiées par l’Algérie, reprenant tous les membres de l’Union du Maghreb arabe sans le Maroc, le ministre algérien a révélé qu’en effet, le projet d’Abdelmadjid Tebboune serait de faire accepter aux dirigeants de la région de « combler le vide » laissé par le royaume.

Le président Abdelmadjid Tebboune souligne dans toutes ses rencontres avec les dirigeants ou les ministres des Affaires étrangères maghrébins, que l’Afrique du Nord est l’unique région qui n’a pas de cadres de discussion et n’a pas de position commune vis-à-vis des questions internationales, a relaté la presse algérienne.

Et par questions internationales, le président algérien parle en effet du Sahara, le seul dossier qui divise et empoisonne les relations des pays maghrébins, puisqu’ils ne veulent pas prendre parti pour le Maroc de peur de froisser l’Algérie, ou a contrario, ne veulent pas se prononcer contre le Maroc pour ne pas être assimilés à des pays soutenant le terrorisme et le séparatisme.

Ces pays du Maghreb connaissent de toute évidence le poids d’une décision pareille, et protègent leurs cartes en essayant de jouer dans la zone grise. Des pays comme la Tunisie, qui ont longtemps observé une neutralité « positive » dans le dossier, ont dû concéder des démarches contre les intérêts du Maroc après les chèques à blanc signés par les militaires algériens.

La Mauritanie également fait l’objet d’une campagne de séduction algérienne pour permettre plus tard de réclamer des mouvements contre le Maroc. C’est ainsi qu’Abdelmadjid Tebboune a « tenté de leur (les pays du Maghreb, NDLR) faire accepter l’idée de combler ce vide », notamment début mars avec des rencontres entre les responsables algériens et leurs homologues de Tunisie, de Libye et de Mauritanie.

Attaf a confirmé le projet de Tebboune, a indiquant que le président algérien a « proposé une formule » et que sa mission à lui en tant chef de la diplomatie, lorsqu’il a été envoyé en visite dans les pays maghrébins « comme envoyé spécial du président », était d’expliquer aux dirigeants de ces pays ce dossier et cette formule algérienne.

Le 3 mars, le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, ont répondu à l’invitation d’Abdelmadjid Tebboune. Les participants à la réunion « ont examiné la situation dans la région du Maghreb et souligné la nécessité d’unifier et d’intensifier les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires, au service des intérêts des peuples des trois pays », selon un communiqué de la présidence algérienne.

A l’issue de cette réunion, ils se sont mis d’accord pour organiser des rencontres maghrébines tripartites, sans le Maroc, tous les trois mois, dont la première se tiendra en Tunisie après le mois de Ramadan.

La réunion a été marquée par le refus de participation du président mauritanien Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, qui s’était pourtant rendu la veille à Alger pour les travaux du 7e sommet du Forum des pays exportateurs de gaz.

La Mauritanie, en ne répondant pas à l’invitation de l’Algérie visant à créer un Maghreb sans le « Maghreb » (le Maroc, NDLR), se positionne comme un pays ne voulant pas prendre parti ni entretenir la rivalité entre Rabat et Alger depuis que l’Algérie a affiché de manière claire sa défiance au Maroc en rompant ses relations diplomatiques.

Nouakchott est déjà impliqué comme 4ème partie dans le conflit autour du Sahara et se positionne comme « neutre », le pays qui partage des frontières avec le Maroc et l’Algérie ne veut pas s’attirer les foudres de l’un ou de l’autre bien que le dossier du Sahara ainsi que sa genèse montrent que l’Algérie a créé le polisario et tente de séparer le Sahara du Maroc.

Mais lors de la conférence de presse du ministre algérien des Affaires étrangères, ce dernier a semblé confiant lorsqu’il a été interrogé au sujet de la non-participation de la Mauritanie et sa réticence à entrer dans le jeu algérien, en répondant qu’il fallait « suivre l’actualité ».

Ahmed Attaf n’a pas donné de réponse claire, mais les efforts affirmés et pesants de l’Algérie pour « séduire » la Mauritanie ces dernières semaines, notamment avec l’inauguration d’une route liant Tindouf à Zouerat, ne laissent personne douter des intentions d’Alger.