Un entrepôt de la CENI calciné à Bukavu, Sesanga lapidé à Kananga et des journalistes intimidés à Addis-Abeba : Pour la CASE, tout est fait pour saboter un processus électoral déjà troublé

La Commission africaine pour la supervision des élections (CASE) à travers son président Simaro Mbayo Ngongo constate qu’à quatre mois de la tenue formelle des élections présidentielles en République Démocratique du Congo, le gouvernement ne fait qu’empirer le climat politique et sécuritaire dans le pays.

Après l’assassinat du député national Chérubin Okende Senga le 13 juin 2023 à partir de la Cour Constitutionnelle et dont les enquêtes sont volontairement plombées jusqu’à ce jour; l’insécurité organisée a ciblé le député Delly Sesanga, président national du parti politique ENVOL et candidat déclaré à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023. L’attaque à coups de projectiles dont il a été victime le samedi 29 juillet à son arrivée à Kananga jusqu’à le blesser à la tête dénote que le régime de Kinshasa a choisi d’étouffer toute activité politique d’obédience opposée. Cet incident vient empirer la situation des droits de l’homme avant la tenue des élections et met en péril les chances d’apaisement et de cohésion nationale.

La CASE déplore que les militants du parti présidentiel soient toujours à l’avant-plan des troubles politiques depuis leur prise de pouvoir au point de s’en prendre aux journalistes en mission, dans la suite de l’honorable Sesanga.

La CASE est aussi préoccupée d’apprendre que des cadres hauts placés du régime faisant partie de la délégation présidentielle en provenance de Russie, ont brutalisé et gourmandé des journalistes en transit dans un aéroport étranger, à Addis-Abeba (Éthiopie). Les journalistes Louis France Kuzikesa et ses confrères d’actualité.CD parmi lesquels Will Cleas Nlemvo, régulièrement menacés par le pouvoir du Président Félix Tshisekedi qui y ont reconnu la présence du professeur Tshilumbay, déclarent avoir perdu téléphones et bagages arrachés et emportés.

5. Ce comportement débordant qui contredit toutes les déclarations de bonnes intentions du Président Félix Tshisekedi sur la démocratie en RDC, sont d’une violence extrêmement grave aux effets de totalitarisme cruel.

La CASE craint que la montée en puissance de la nervosité de fin mandat Constitutionnel au sein du parti présidentiel et des militants pro-Tshisekedi n’hypothèque les chances de consolidation de la paix en période électorale. L’intolérance et l’exclusivisme manifestés par l’UDPS sont un chauvinisme inguérissablement risqué.

Ces événements insoutenables se produisent au moment où l’entrepôt de la CENI/Sud-Kivu a été calciné par un incendie inexpliqué. Plusieurs kits électoraux y ont été perdus. Tel un signe indien, la Centrale électorale congolaise ne fait qu’engranger des obstacles techniques et spirituels inédits, ce qui démontre qu’elle persévère diaboliquement dans une aventure sans lendemain.

La CASE appelle les partis politiques de la majorité et de l’opposition, la Société Civile dans toute sa diversité et les forces vives de la Nation à la vigilance et à la prudence. Le comportement va-t-en-guerre du parti présidentiel ne rassure plus personne et ne garantit nullement de meilleures perspectives de paix pour le pays.

La CASE invite le Président de la République à prendre des mesures nécessaires et surtout, à discipliner le parti présidentiel dont les agissements belliqueux et excessifs n’épargnent ni les clergés, ni les leaders de l’opposition avec leurs familles, ni les journalistes ni personne.

Un parti au pouvoir ne peut se spécialiser dans la propagation de la violence lorsqu’on sait que les élections qui approchent sont ouvertes à tous. D’autre part, les services de sécurité devraient rapidement élucider les circonstances de l’incendie de Bukavu qui est susceptible de justifier amèrement le fiasco électoral de l’équipe Kadima.