Un expert appelle à mettre terme aux ingérences de l’Algérie
Les liens entre l’Algérie et le Mali semblent actuellement atteindre un niveau de tension inédit, établissant ainsi une période de relations bilatérales particulièrement délicate. L’ingérence d’Alger étant la principale raison du mécontentement, qui n’est pas limité au Mali, mais s’étend également à d’autres pays africains, notamment le Maroc.
Mercredi, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako avait été convoqué par le ministère malien des Affaires étrangères pour des « actes inamicaux » et « une ingérence » d’Alger dans « les affaires intérieures » du Mali, selon la diplomatie malienne. Elle lui reproche notamment d’avoir tenu des réunions avec des séparatistes touaregs sans la participation des autorités maliennes.
De plus, l’ambassadeur du Mali en Algérie a été rappelé, vendredi, pour consultation à Bamako par « principe de réciprocité », a indiqué un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères. Cette décision survient dans un contexte de montée de tension et des récents développements entre les deux pays.
Abbas El Ouardi, professeur de droit public à la FSJES de Rabat et directeur général du journal africain des sciences politiques, analyse cette situation en indiquant qu’elle témoigne d’une tendance constante selon laquelle l’Algérie persiste dans ses interventions dans les affaires intérieures des pays voisins. Cette ingérence a été précédemment observée avec le Maroc, la Mauritanie et également avec la Tunisie.
« On perçoit qu’elle adopte une position antagoniste envers le Maroc à travers son unité territoriale. Ainsi, l’Algérie semble actuellement en déclin, devenue, de facto, isolée et non acceptée au niveau régional. Cela confirme que le déclin diplomatique de l’Algérie est l’élément caractéristique de cette phase, et qu’elle s’embourbe dans un marasme, témoignant des hostilités au sein de la région pour saper sa stabilité et sa sécurité », souligne l’expert dans une déclaration à Hespress FR.
Dans cette perspective, il rappelle que le Maroc persiste dans son engagement en faveur de la non-ingérence, témoignant ainsi de son opposition affirmée aux interventions dans les affaires intérieures des États.
« L’isolement diplomatique prolongé de l’Algérie n’est pas fondé sur des considérations opposées par principe, mais plutôt en raison de ses actions imprévisibles et de ses tentatives de perturber la sécurité intérieure des pays, créant des foyers de tension. Il s’agit également d’une tentative de déstabiliser les États d’Afrique du Nord en ouvrant la porte à l’inconnu », précise notre interlocuteur.
Et d’ajouter: « La communauté internationale doit assumer sa responsabilité face à ces interventions inacceptables et provocantes de l’Algérie, et condamner avec fermeté ses ingérences flagrantes par le biais de l’imposition de sanctions et l’activation du cadre juridique international qui régit de tels agissements irresponsables, en violation de la légalité internationale ».
Selon Abbas El Ouardi, nous observons actuellement une politique à travers laquelle la junte militaire affirme de manière explicite son orientation opposée, tout en défiant ouvertement la légalité internationale. « Il est crucial que les Nations Unies, le Conseil de sécurité et toutes les puissances internationales prennent conscience de la délicatesse de la situation actuelle. Il devient impératif d’interrompre de manière naturelle et significative cette tentative de déstabilisation que l’Algérie tente de susciter à travers ses interventions », insiste le politologue.