Un Sahraoui des camps de Tindouf, portant la nationalité algérienne, jugé en Espagne pour terrorisme
Mardi dernier s’est ouvert, au tribunal central de l’Audience nationale à Madrid, le procès d’un Sahraoui originaire des camps de Tindouf accusé d’actes terroristes, d’affiliation à la nébuleuse terroriste Daech et de diffusion de propagande jihadiste. Arrêté en mars 2022, ce Sahraoui, détenteur de la nationalité algérienne, entretenait des liens étroits avec l’ex-membre du Polisario et ex-émir de l’«Etat islamique au grand Sahara» (EIGS), Adnane Abou Al Walid Essahraoui, abattu en 2021 au Mali.
L’Audience nationale de Madrid, tribunal qui tient déjà en mains de lourds dossiers de crimes de guerre, tortures, viols, etc. contre le chef du Polisario, Brahim Ghali, a ouvert, mardi 23 mai, le procès d’un Sahraoui originaire des camps de Tindouf, poursuivi pour «actes de terrorisme» et «partage de la propagande jihadiste» sur les réseaux sociaux.
Détenteur de la nationalité algérienne, le concerné, M.A.M. de ses initiales et répondant au pseudonyme d’Ismail, a été interpellé en mars 2022 par la police espagnole.
Son arrestation est le fruit de l’étroite coopération en matière de sécurité entre Rabat et Madrid. En effet, c’est grâce à des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) à son homologue espagnole que ce terroriste a été arrêté et confondu quant à son affiliation à Daech.
Cette coopération sécuritaire est un exemple, entre autres, de l’importance du rôle que joue le Maroc dans la lutte contre le terrorisme non seulement sur son territoire, mais aussi en Europe et au-delà.
Il s’est aussi avéré que le mis en cause entretenait des liens étroits avec l’ancien membre du Polisario devenu chef de Daech au Sahel, Adnane Abou El Walid Essahraoui, ex-émir de l’«Etat islamique au grand Sahara» (EIGS), abattu dans une frappe de l’armée française au Mali en août 2021.
Adnane Abou El Walid Essahraoui était le nom de guerre de Lehbib Ould Ali Ould Joumani, né en 1973 à Lâayoune, au Sahara marocain, et qui a fait ses armes au sein des milices du Polisario à Tindouf, avant de devenir chef de la branche de Daech au Sahel.
Selon la presse espagnole, l’affaire de ce terroriste sahraoui détenteur d’un passeport algérien «a des ramifications dans un autre pays européen, où l’un de ses acolytes de nationalité algérienne a été interpellé».
Cette dernière interpellation, ajoutée à l’actuel procès à Madrid du terroriste sahraoui, contre lequel le parquet espagnol a requis quatre ans et demi de prison ferme, mettent une nouvelle fois à nu les liens qu’entretiennent les milices du Polisario, sous protection du régime algérien, avec les différentes branches terroristes qui essaiment et ensanglantent le Sahel en particulier et l’Afrique subsaharienne en général.
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