Visite d’Etat de Félix Tshisekedi en Chine: Patrick Muyaya salue le nouveau partenariat stratégique
Nouveau partenariat stratégique entre la Rdc et la Chine, le sujet est à l’ordre du jour avec la visite d’Etat du président de la République, Félix Tshisekedi dans l’Empire du milieu. Comment va-t-il s’articuler ? Le ministre de la Communication et Médias est l’invité de la rédaction de Top Congo. Patrick Muyaya répond depuis Beijing en Chine aux questions d’Erick Ambago.
Pourquoi cet accueil particulier de Félix Tshisekedi en Chine ?
Parce que c’est une visite d’Etat et protocolairement parlant c’est le plus haut sommet de la visite d’un chef de l’Etat. Il peut venir pour une visite de travail, pour un sommet, mais là le président Tshisekedi était l’invité spécial du président chinois qui a donné un caractère fastueux à cet événement, parce qu’il y a eu 21 coup de canon qui ont été tirés dans la ville de Beijing, il y a eu le passage des troupes en revue, il a eu cet accueil avec le long tapis rouge, il y a eu le bilatérale, cette signature des protocole d’accord entre les deux parties qui illustrent la nature de la relation que nous voulons globale et stratégique avec la Chine.
Qu’est-ce que cela procure, d’abord cet accueil et la suite ?
Cela augure la nouvelle relation que nous voulons avoir, une relation renforcée, une relation d’Etat à Etat, parce que de par le passé, il y avait comme une collaboration avec un groupement d’entreprises chinoises. Le président de la République veut une coopération forte comme celle qui a permis d’avoir le stade des Martyrs ou le Palais du peuple. C’est dire qu’aujourd’hui nous avons un cadre stratégique de travail avec la commission mixte qui a été relancée et qui permettra aux différents chefs de l’Etat de faire le suivi à un haut niveau de ce qui sera convenu dans les différents MOU sur les mines, l’industrie, le numérique, l’environnement ou l’éducation ou encore dans le secteur de la communication, il y a une volonté claire, commune qui a été exprimée pour travailler ensemble et bien avancé.
Ce partenariat qu’on dit nouveau et stratégique sera battu sur quoi ?
D’abord sur le rapport de respect mutuel entre les deux Etats. Il faut identifier les intérêts communs et travailler comme on travaille avec un partenaire stratégique. Lorsque le président Xi Jinping s’exprimait sur les besoins de la Rdc, il a été complet à la fois sur Kalehe où il a exprimé la solidarité du gouvernement chinois avec une contribution pour que le Gouvernement puisse gérer la question dans les efforts qui sont en cours. Il a parlé de la situation à l’Est avec la nécessité que la paix puisse revenir, parce qu’on ne peut pas véritablement parler du développement sans la paix. Mais que par la suite, il faut travailler notamment au plan militaire pour renforcer la formation de nos militaires qui sont à Kitona et voir un peu plus loin dans le cadre des équipements liés à ce secteur. Parce que le président Xi pense que la Rdc doit être en mesure de faire la montée en puissance de son armée pour répondre aux impératifs de sécurité qui s’imposent à elle.
Parlant de l’armée, qu’est-ce que la Rdc va obtenir de la Chine ?
J’ai parlé de ce programme de formation, mais il y a des discussions plus spécifiques qui auront lieu entre le VPM de la Défense et son homologue chinois, qui permettront de dresser des cadres de collaboration sur cette question.
Ce partenariat est gagnant-gagnant ?
Evidemment. C’est le principe même du partenariat. On n’est pas dans un rapport où certains doivent gagner, l’autre doit gagner beaucoup et l’autre ne doit pas du tout gagner. Et c’est ça qui a motivé le président de la République d’initier ce processus de discussions des contrats qui ont été signés avec des entreprises chinoises. Pour vous dire, ce n’était pas ça l’objet des discussions et c’est très réducteur pour une visite d’Etat de mettre deux chefs d’Etat à discuter des questions des entreprises qui sont du reste prises en charge. Il y a des cadres qui ont été définies pour régler ces questions. Ici, on a discuté des principes, comment la relation peut être portée à un niveau supérieur, comment cela doit se concrétiser à travers une commission mixte où les ministres et les différents responsables des secteurs respectifs vont travailler à implémenter ce qui a été convenu.
Quand vous parlez d’un partenariat stratégique, ça veut dire qu’il y avait un partenariat qui n’avait pas marché ?
Je ne dirais pas que ça n’a pas marché. Il ne faut pas réduire, alors que là c’était des entreprises privées, même si c’est des entreprises chinoises où l’Etat intervient, c’est un accord entre le groupement d’entreprises chinoises. On a eu des difficultés, parce que les intérêts de la République n’étaient pas prélevés à ce niveau. Nous avons lancé des commissions qui vont travailler et qui permettront aujourd’hui, par exemple pour la question de la SICOMINES, d’entrer dans le vif du sujet. Aujourd’hui, c’était de dire, en plus du rapport qui existe, il faut aller plus loin parce qu’il y a des besoins mondiaux aujourd’hui qui nécessitent une vraie synergie entre la Rdc et la Chine. C’est ce qui a aussi fait l’objet des discussions.
Qu’est-ce que la Rdc apporte dans ce partenariat ?
La Rdc par exemple a son potentiel : on peut produire l’électricité, les aliments, des batteries, parce les ressources viennent de là.
Ce partenariat sera évalué régulièrement ?
Evidemment, parce qu’il y a une commission mixte. Elle définira les délais des discussions et ça sera fixé dans les semaines qui viennent par mon collègue des Affaires étrangères car c’est lui qui sera chargé de faire tout ça.
Le reste de la visite ?
Je ne saurais pas détailler les autres étapes du programme, même si nous serons avec vous. L’idée c’était de voir non seulement la Chine entant qu’institution, mais aussi la Chine comment elle se développe dans sa partie la plus moderne, la plus récente, des exemples qu’il faut prendre là-bas. On a parlé des discussions avec Huawei avec mon collègue du Numérique. Ça sera aussi l’occasion pour le président d’y être. Mais le président Xi a dit à Tshisekedi qu’il y avait un besoin d’aller plus loin, parce que la Chine est un pays immense où il y a plusieurs opportunités. C’était la première visite et non la dernière pour le temps qu’il est à la tête de la Rdc. Il n’est pas exclu qu’il revienne en Chine régulièrement.
Les gens se plaignent des problèmes des visas, d’ouverture des comptes bancaires, est-ce que ça va être réglé ?
Le président de la République l’a soulevé. Il a été porteur des revendications formulées par les Congolais et le président chinois a été très attentif. Ces questions pourront faire l’objet des discussions techniques au niveau de la commission mixte. C’est là que les problèmes vont se régler.
Propos rendus par Jean-Marie Nkambua