Visite d’Etat du président Fatshi en Chine « Le contrat chinois n’était pas à l’ordre du jour »
« L’objectif de la visite d’Etat en Chine n’était pas de négocier la convention sino-congolaise », n’ont cessé d’insister Christophe Lutundula, Patrick Muyaya et Nicolas Kazadi, respectivement Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et Francophonie ; ministre de la Communication et médias et ministre des Finances. L’objectif de la mission était de relancer la coopération entre les deux pays. Disons que ça faisait longtemps depuis que la coopération était en veilleuse avec la Chine, un des principaux acteurs à l’échelle mondiale, et premier investisseur en Rdc. Si en toile de fond il y avait quelques différends qui ont été traités avant d’aller en Chine, le principe de partenariat multiple triangulaire a été mis en exergue.
De retour à Kinshasa après qu’ils aient accompagné le président de la République qui effectuait une visite d’Etat en Chine, et après la réunion des pays de l’Afrique de l’Est à Bujumbura (Burundi) et le 10ème sommet de la CIRGL à Luanda (Angola), il revenait à Christophe Lutundula, Patrick Muyaya et Nicolas Kazadi, respectivement Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et Francophonie ; ministre de la Communication et médias et ministre des Finances, de venir donner les grandes lignes à la presse.
Dans son intervention luminaire, Christophe Lutundula n’a cessé d’affirmer que nous ne sommes pas partis en Chine pour des négociations portant sur des contrats. Le président de la République a souhaité que l’on travaille pour rééquilibrer les choses dans le rapport gagnant-gagnant. « La Chine nous a soutenu dans cette agression que nous fait subir le Rwanda. Au conseil de sécurité, la Chine a toujours défendu la cause congolaise. Nous sommes pendant la période de la transition énergétique. La Chine est intéressée par les minerais stratégiques à travers la fabrication des batteries électriques. Il y a un espace de partenariat qu’il convient de consolider », dit-il.
Voilà qui explique que parce qu’il y a guerre, il faut renforcer les piliers économiques, la valorisation de nos ressources naturelles. De ce point de vue, un pays ne s’arrête pas. Ce ne pas parce qu’on est en guerre qu’on ne pense pas au développement socioéconomique.
Les principes de base de notre partenariat avec la Chine et les autres
Christophe Lutundula souligne que la Rdc est un pays ouvert et non offert. Ceci procède de son histoire et de sa géographie. Et ce, sans oublier sa place stratégique, parce que regorgeant des richesses naturelles. « Nous travaillons et coopérons avec d’autres partenaires qui vont travailler comme des partenaires traditionnels », insiste-t-il.
Aucune des générations d’hier et d’aujourd’hui ne cédera 1 cm du pays pour servir d’économie de peuplement, c’est le 2ème principe. Valoriser nos matières premières, un autre principe qui se justifie, parce qu’il n’est plus question de servir de réservoir des matières premières. Nous attendons de nos partenaires que les investissements se fassent dans l’exploration, l’exploitation, la production et la commercialisation, soit dans la chaîne de valeur.
Le principe gagnant-gagnant n’a pas été oublié par Lutundula, qui expliquent que les partenaires arrivent avec leur technologie, la Rdc a la main d’œuvre ; ils ont leur compte et nous aussi nous travaillons pour l’amélioration des conditions de vie de la population.
« C’est à partir de ces principes que nous avons discutés. On a signé des memoranda d’entente. Il ne suffit pas de signer les instruments juridiques, martèle-t-il, il faudra des projets précis à soumettre à nos partenaires », note-t-il.
Qu’attendre de toutes les rencontres ?
C’est la question qui a été posée à Christophe Lutundula qui n’a pas manqué de mot pour expliquer que depuis que le président Lourenço a été désigné par l’Ua comme facilitateur, il n’a pas eu l’occasion de réunir la CIRGL. Il était nécessaire, faisant la médiation, qu’il réunisse ses pairs de la CIRGL.
« Nous sommes à mi-parcours avec les processus de Luanda et de Nairobi. On n’a pas encore obtenu des résultats escomptés. Des instances ont déclaré leur soutien à la feuille de route de Luanda. C’était nécessaire qu’il y ait une évaluation au niveau de la CIRGL. Tout le monde a constaté qu’il y a une fausse accalmie. Il fallait donner du souffle nouveau pour que ce qui a été convenu se réalise. Et là-dessus, le président de la République a rassuré ses homologues que la Rdc ne refusait pas que le M23 s’intègre », précise-t-il.
Et de donner quelques éléments qui sont sortis du communiqué de Luanda : il faut programmer le retour des Congolais déplacés chez eux et il faut programmer le retour de l’administration congolaise.
A l’en croire, ces processus sont en marche. Il y a des embûches et c’est normal, mais on est déterminé à aller de l’avant. « A Luanda, la CIRGL a félicité l’Angola qui va déployer ses troupes pour sécuriser le lieu du pré-cantonnement. Elle a aussi salué la décision de la Sadc de se déployer en Rdc, elle a approuvé la décision prise par l’UA d’organiser le sommet de coordination à Luanda.
Jean-Marie Nkambua