Visite du Procureur de la CPI à Panzi : Est-ce le début de la fin du “sexe de la femme comme champ de bataille au Congo » ?

Le Procureur général de la CPI, Karim Khan, a rencontré les survivantes des violences sexuelles à Panzi, ce mardi 30 mai 2023. Ce haut avocat et défenseur des droits de l’homme a promis de “travailler pour que ces crimes ne puissent pas se répéter”. Est-ce venu la fin du “sexe de la femme comme champ de bataille”, comme l’a déploré la gouverneure honoraire de la Tshuapa et unique femme candidate à la Présidentielle 3n 2018 (Année du Prix Nobel de Denis Mukwenge), Marie Josée Ifoku, l’initiatrice du mouvement de pression contre les violences faites à la femme et aux faibles ?

Karim Khan, Procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) a rencontré lundi 29 mai, les survivants des violences sexuelles prises en charge à l’hôpital Panzi à Bukavu (Sud-Kivu). Horrifié par les récits et l’état déplorable de celle-ci, le Procureur a promis de “travailler avec passion et énergie pour que ces crimes ne puissent pas se répéter”, a dit Karim Khan. Les victimes des violences sexuelles venues de différents coins du Sud-Kivu ont brandi au PG de la CPI des messages réclamant justice et réparation. Les violences armées dans l’Est du pays ne fait qu’accroitre les cas d’abus sexuel dans cette partie.

Bien que le rapport mapping soit le soubassement principal où se fonde l’appel à l’instauration d’un Tribunal pour les crimes et exactions en Rdc, la genèse de ce qui convient d’appeler génocide congolais est le déclenchement de la révolte des Banyamulenge qui a conduit à la guerre d’agression rwando-ougandaise sous le label AFDL en 1996.

La première guerre du Congo, comme on le désigne, est ce conflit intervenu à la fin de 1996 à 1997, au terme duquel le président zaïrois (actuellement RDC), Mobutu Sese Seko, a été chassé du pouvoir par la coalition tutsie, sous masque de ‘rebelles soutenus par des États étrangers, notamment le Rwanda et l’Ouganda’.

Le porte-parole de l’AFDL, le rebelle Laurent-Désiré Kabila, après s’être auto proclamé chef de l’Etat du Zaïre qu’il change le nom du pays en République démocratique du Congo, deviendra président de la République. Cette guerre se traduit par le début des massacres pour la population et pose les jalons de la deuxième guerre du Congo qui s’ensuit rapidement en 1998. Et l’AFDL muté en RCD, puis CNDP et finalement M23. Comme toujours depuis l’agression rwandaise de la RDC, le Rwanda débaucha des ‘chefs de guerres congolais’, qu’il utilisera comme ‘apparents’ mais c’est ‘le Rwanda qui agresse le Congo’ comme le dira Laurent Désiré Kabila, le ‘Porte-parole de l’AFDL’. Dans l’objectif de ‘dépeupler le Kivu pour la remplacer par une population allochtones rwandophone’, comme le clame les ‘résistants patriotes  Mai-Mai’, les suppôts de Kagame perpétuent des massacres et autres atrocités inimaginables dans un silence coupable de la Communauté internationale, jusqu’en 2010 où le Conseil de sécurité initie la cartographie des crimes en RDC, le Rapport Mapping que Kagame mettra tout le lobbying des prédateurs des richesses du bassin du Congo, en bouclier contre l’application des résolutions du dit rapport

Le Rwanda récidive avec la 2ème guerre du Congo, et son lot de massacres impunis

La deuxième guerre du Congo est un conflit armé qui se déroule sur le territoire de la République démocratique du Congo (RDC, anciennement Zaïre) de 1998 à 2002, avec une fin formelle le 30 juin 2003.

Cette date marqua le terme des enquêtes du Conseil de sécurité. La 2e guerre ‘impliqua neuf pays africains, et une trentaine de groupes armés, ce qui en fait la plus grande guerre entre États dans l’histoire de l’Afrique contemporaine. Elle est aussi surnommée la « grande guerre africaine » ou encore la « (première) guerre mondiale africaine » peut-on lire sur internet. Mais par paradoxe, elle est aussi nommée, « deuxième guerre de libération nationale » en lieu de deuxième ‘holocauste’ nationale.

Ce conflit a engendré de nombreux massacres et violations des droits de l’homme et entraîné, selon les sources, “le décès de 183 000 personnes” selon des démographes européens à “environ 4 à 4,5 millions de personnes principalement de famine et de maladies”, selon un rapport de l’International Rescue Committee. Des millions d’autres ont été déplacées de leurs terres ou ont trouvé refuge dans les pays voisins.

Le conflit se poursuit dans le Nord-Kivu avec la guerre du Kivu qui a débuté en 2004. Toujours sous l’indifférence de la Communauté internationale et la traîtrise des affairistes politico-militaires nationaux.

Mais depuis un temps, sous le leadership de Félix Antoine Tshisekedi, la diplomatie est en offensive pour dénoncer l’agression rwandaise et l’attitude belliqueuse et expansionniste de Paul Kagame.

Cette nouvelle dénonciation de l’agression du Rwanda finit par aggraver les tensions entre les deux pays voisins. Mais selon l’analyste politique congolais Evariste Iragi, la réticence du M23 à respecter les résolutions de Luanda serait la principale cause de ces tiraillements politiques. Le temps est plus que venu pour mettre un terme à l’holocauste congolais, avec la visite en RDC de PG de la CPI, l’on estime que bientôt la fin du plus grand génocide de l’histoire humaine avec plus de 12 millions de morts.

 Willy Makumi Motosia