Vivement la 4ème République ? En vérité, en vérité, Julien Paluku plaide pour un dialogue national !

Au point où le Congo en est, il ne sert à rien de le soupçonner de quoi que ce soit de malveillant. Cet homme d’État a une lecture pragmatique des enjeux… Il a choisi la date du 8 décembre 2024 pour intervenir dans le débat suscité par la re-visitation de la Constitution. Son postulat est simple : “le contexte actuel s’y prête et pour cela, il faudrait que des intelligences dont des anciens gouverneurs, anciens présidents des assemblées provinciales, anciens présidents des chambres parlementaires, des anciens premiers ministres, chefs de gouvernements et d’autres intelligences qui ont eu à exercer le pouvoir d’état à des niveaux différents depuis 1960 soient associés à cette réflexion d’ici le mois de janvier 2025 pour qu’ils donnent leur lecture de l’expérience de la gestion d’un état afin de ne pas laisser ce travail à des néophytes qui risquent de se retrouver dans une sorte d’élucubrations conceptuelles avec le risque de pondre un texte non adapté aux réalités conceptuelles”.

Expérience et expertise des “anciens”

De façon à la fois claire et nette, Julien Paluku mise sur l’expérience et l’expertise de ces femmes et de ces hommes ayant gouverné autrefois le pays. Il souhaite les voir impliqués dans l’auscultation de l’état de la Nation congolaise de 1960 à ce jour, et cela avant de procéder à la re-visitation de la Constitution assimilable à une médication.

Même sans le manifester ouvertement, ils sont nombreux à être du même avis au sein de l’Uns, Udps compris. Et ils sont légion, les acteurs politiques à détenir cette expérience et cette expertise mais à se sentir exclus pour une raison ou pour une autre.

La question, à partir de cet instant, est de savoir si l’initiative de Julien Paluku sera comprise dans certains cercles eux-mêmes “encerclés” par la rancune, les rancœurs, l’exclusionnisme sur fond du messianisme, du tribalisme, etc.

Discours de Joseph Kabila en 2010 et Felix Tshisekedi en 2020

Au fait, cette proposition rejoint celle exprimée le 18 novembre 2023 dans le Groupe WhatsApp “MOI PRÉSIDENT” sous la dénomination “ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA RÉPUBLIQUE”. La veille de la campagne électorale a été préconisée “l’initiative, une fois l’investiture du Président de la République élu consacrée le 24 janvier 2024, de la convocation des «États Généraux de la République» (EGR en abrégé) avec pour objectif premier la re-fondation nationale, et ce dans la perspective du *Centenaire de l’Indépendance le 30 juin 2060”.

Nous avons énuméré au point 3 les dix actions de base. Elles vont de la certification des frontières nationales à l’ adaptation de la Constitution aux nouvelles exigences, en passant par le recensement général de la population congolaise, la mise en place d’un Appareil sécuritaire intégré ; la mise en place d’un Appareil judiciaire intégré ; la certification des ressources naturelles ; l’ adoption du dollar américain comme monnaie nationale jusqu’en 2060, année du Centenaire de l’Indépendance ; l’ instauration d’une culture nationale en instituant le Ministère de la Culture (à différencier du Ministère des Arts et Lettres) en deuxième poste ministériel après le Premier ministère) ; l’ instauration du fédéralisme sur base des 26 provinces comme forme de l’Etat et l’ instauration du régime parlementaire ou du présidentiel comme régime politique.

Nous avons considéré au point 5 que “Au terme des EGR, le pays pourra se doter d’un Programme de Gouvernement Consensuel (PGC) sous forme de loi et dont tous les régimes issus des élections à venir vont appliquer les grands axes ou grands projets d’État : autoroutes, chemins de fer, ports, aéroports, centrales hydroélectriques, usines de production d’eau, cités résidentielles, unités agroalimentaires etc.”, axes se chevauchant sur plusieurs mandats…”

Nous l’avons voulu comme un Programme Quarantenaire.

Toutefois, au point 7, il est clairement révélé que “L’intérêt de l’initiative est pour la Génération aux affaires depuis le 30 juin 1960, et dont le bilan est loin en deçà des espoirs escomptés, de participer à l’ OEuvre de Réparation Nationale ; l’objectif étant de permettre à la Nouvelle Génération en gestation d’hériter d’un Congo rendu gouvernable en prévision de l’échéance 2060.

Et nous nous sommes appuyés sur les discours de Joseph Kabila de 2010 à l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendance et de Félix Tshisekedi de 2020 à l’occasion du Soixantenaire de cet événement, discours préconisant une réflexion exhaustive pour faire réussir à la RDC son second Cinquantaine (2010-2060).

Chaque dialogue a sa dynamique

Par pragmatisme, nous avons conscience du fait que pour y parvenir, il est impératif de réunir dans un premier niveau “les animateurs, encore en vie et actifs, des Institutions de la République entre 1960 et 2018 (Présidents de la République, Présidents de l’Assemblée nationale, Présidents du Sénat, Premiers ministres, Ministres sectoriels, Présidents des Cours et Tribunaux et Procureurs généraux de la République, selon les juridictions”, en y ajoutant “les Secrétaires généraux de l’Administration publique, les Gouverneurs des provinces (Territoriale), les Ambassadeurs (Diplomatie), les Magistrats (Justice), les Officiers supérieurs de l’Armée et de la Police, les Chefs des Services de Renseignements, les Mandataires publics auprès des entreprises du Portefeuille”.

Au deuxième niveau, il a été question de “réunir les animateurs de la Société civile (Patronat, Syndicats professionnels, ONG, Confessions religieuses, Asbl, mouvements pro-démocratie etc.”.

Ceci au point 12.

Tandis qu’au point 13, il est indiqué : “Les acteurs sélectionnés pour les deux niveaux se réunissent PAR CORPS OU PAR CORPORATION pour échanger autour des expériences vécues pendant l’exercice de leurs mandats. Ils dressent les points positifs et points négatifs et émettent des initiatives appropriées, domaine par domaine.

A y regarder de près, les deux initiatives (Julien Paluku en 2024) et “MOI PRÉSIDENT” en 2023) se rejoignent dans ce qu’il y a d’essentiel : la re-fondation du Congo en faisant participer les compatriotes qui, depuis 1960, ont fait et font le Congo.

Les inquiétudes de Julien Paluku sont fondées : “ne pas laisser ce travail à des néophytes qui risquent de se retrouver dans une sorte d’élucubrations conceptuelles avec le risque de pondre un texte non adapté aux réalités conceptuelles”.

Naturellement, le cadre indiqué est le dialogue national, terme qui effraie une certaine catégorie de “conseilleurs”. Ils n’y trouvent que partage du pouvoir. Les mêmes à faire semblant de l’oublier : autant que Joseph Kabila pour l’ordre institutionnel issu du dialogue de Sun City, Félix Tshisekedi est le produit de l’ordre institutionnel issu du dialogue du Centre Interdiocésain catholique.

Conséquence : chaque dialogue ayant sa dynamique, le Chef de l’Etat, au lieu de jouer solo, aurait choisi cette voie de la sagesse qu’il aurait épargné le pays d’une crise inopportune autour de la re-visitation de la Constitution…

L’option du Centenaire, pour un presque octogénaire qui ne serait probablement pas là en 2060, procède simplement d’une intention désintéressée !

PROCHAINEMENT : Monsieur le Président, vous avez dit dans votre discours sur l’état de la Nation: “…ce n’est que le début ” ! Doit-on déduire : depuis 2019 ?

Omer Nsongo die Lema