Yambi Mama Judith

La nomination de Mme Judith Suminwa Tuluka au poste de Premier Ministre de la RDC suscite plusieurs commentaires de la part des Congolais.

Malgré les positions négatives de quelques rares radicaux phallocrates impénitents, il est heureux de constater que la majorité des Congolais accepte de bonne grâce le choix opéré par le Chef de l’Etat, récemment réélu.

Alors que les personnalités de l’Union Sacrée de la Nation ne tarissent ni d’éloges ni d’encouragements, les prises de positions de deux personnalités de l’opposition attirent spécialement l’attention. Sur les antennes de Top Congo, l’ex-collègue et ancien compagnon de Gouvernement de l’actuelle cheffe de l’Exécutif, le compatriote Christian Mwando Nsimba, député élu du parti « Ensemble pour la République » de Moise Katumbi, a vanté sans complexe les capacités techniques et managériales de la nouvelle Cheffe du Gouvernement ainsi que sa ténacité au travail. L’homme de Moba n’a pas non plus été avare de quelques conseils pertinents, notamment en matière de contrôle des finances.

Un autre opposant, venant cette fois du F.C.C, s’est également prononcé positivement sur les possibilités d’actions de la première locataire de la « villa de la Primature », choisie par Fatshi. Thomas Luhaka, parce qu’il s’agit de lui, va jusqu’à prodiguer quelques conseils à Mme la Première Ministre. Je m’en voudrais d’occulter, en plus de deux personnalités citées ci-haut, Mme Dominique Munongo, l’intransigeante gardienne de la culture katangaise, qui n’a pas non plus manqué des mots d’encouragements envers notre Première Ministre. Il y a, dans ces trois attitudes républicaines, des preuves incontestables de la maturation progressive de la démocratie congolaise. J’interprète ces trois discours, venant des membres éminents de l’Opposition, comme des encouragements adressés par anticipation au futur Gouvernement de la République. C’est aussi un message adressé à ceux qui rêvent de la dislocation facile de la RDC. Il est encourageant de constater qu’il y a encore, dans la classe politique congolaise, des personnalités qui pensent que ce qui nous unit devrait, en toutes circonstances, peser plus lourd que nos contradictions politiciennes.

Pour sa part et comme il se doit, le résidu du parti historique ABACO n’a pas manqué d’afficher son total appui. D’ores et déjà, les Congolais se réjouissent de quelques brides d’options politiques échappant des prises de paroles de ceux qui sortent des consultations de l’hôtel du Gouvernement ; notamment sur la réduction de la taille du Gouvernement et du train de vie des institutions, ainsi que sur le choix basé sur la compétence.

La grande déception et la honte proviennent des extrémistes anti-kasaïens primaires, ultra actifs sur les réseaux sociaux. Dorénavant installés dans l’imbécilité dont parle Huberto Ecco ; ils attribuent, à Mme la Première Ministre, un père Luba du Kassaï. Quelle est l’intention derrière ce mensonge éhonté alors que les origines du géniteur de la Mama Judith, l’Ambassadeur Suminwa, sont localisées chez les Ndibu du Kongo-Central ? Embarqués dans une folie plus aggravée, certains s’empressent d’attribuer la nationalité belge à la nouvelle cheffe du Gouvernement. Que faire pour convaincre que l’on ne combat pas le tribalisme par une idiotie plus bête encore ?

Pour ce qui me concerne, je proclame humblement, mais ouvertement ma confiance en la personne de Mme Judith Suminwa Tuluka. Je pressens qu’elle nous fera l’honneur, en marchant sur les pas de Mbuta Kasavubu pour ce qui est de la rigueur, de l’honnêteté en matière de gestion des finances publiques et des biens de l’État.

Pour le moment, mesurée et retenue comme toute Mama Mukongo qui se respecte, Mme la Première Ministre n’a parlé que de la paix, de la sécurité et de sa volonté politique à mener le pays vers le développement.

Souhaitons qu’elle sache puiser, dans la culture Kongo, les valeurs du dialogue et de la conciliation pour réunir autour d’une même table tous les Congolais épris de paix, partisans du maintien de l’unité nationale et de l’affirmation de notre souveraineté.

A ceux qui cachent leur complexe vis-à-vis de la femme sous des critiques fallacieuses et non argumentées d’incompétence ou d’absence d’autorité, je les renvois au témoignage de Christian Muando Nsimba, pour le cas où ils ne sauraient pas lire et apprécier un curriculum vitae.

Personnellement, je dis : Longonya, Mokakoswa, yambiiii Mama Judith, Nzakomba azala na yo mpe na biso banso. Bana ya Congo mobimba tozali sima nayo mpe ya Tata Mokonzi mpo na n’tombwana ya Ekolo na biso R.D.C.

Jean-Pierre Kambila Kankwende