763 millions d’adultes ne savent toujours pas lire et écrire: L’Unesco tend la perche au système éducatif congolais

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Le chef de bureau et Représentant de l’UNESCO en RDC, Isaias Barreto Da Rosa a réaffirmé ce mercredi 06 septembre 2023 à Kinshasa, au cours de la conférence de presse hebdomadaire des Nations unies, le soutien et l’accompagnement au secteur éducatif congolais de cet organisme des nations unies. L’objectif étant l’intégration d’un nombre important d’enfants âgés de 6 à 11 ans non scolarisés.
proclamée par l’UNESCO en 1965 journée internationale de l’alphabétisation, chaque 8 septembre, depuis 1967, cette journée est célébrée à travers le monde, pour rappeler au public, notamment aux décideurs, l’importance de l’alphabétisation en tant que facteur de dignité et de droits humain. Cette célébration de sensibilisation, vise à mettre en évidence l’importance de l’alphabétisation pour les individus, communautés et sociétés et permet d’afficher les réalisations et de réfléchir aux moyens de relever les défis restants. Etant donné que l’alphabétisation fait partie du « programme de développement durable à l’horizon 2030 » de l’ONU, l’objectif de la commémoration chaque année du 8 septembre est donc de promouvoir l’alphabétisation en tant que partie intégrante de l’apprentissage tout au long de la vie. La lutte contre l’analphabétisme a pour but de donner accès à tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité. L’une des cibles de ce programme est de veiller, d’ici à 2030, à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter.
Pour cette année en exercice 2023, dans son allocution, le chef de bureau et Représentant de l’UNESCO en RDC a salué la mise en œuvre de la mesure de la gratuité de l’enseignement de base en expliquant que sa conséquence directe est d’atteindre la scolarisation de tous les enfants au cycle primaire.

Alphabétisation pour l’autonomisation et l’épanouissement de l’apprenant

Rien ne sert de rappeler que la maîtrise de l’écrit donne à l’individu accès aux informations les plus basiques de la vie courante, conditionne aussi bien sa participation à la vie politique, à la vie sociale, économique et impacte sur sa culture. En cette ère de la mondialisation, l’accès à l’information n’est plus seulement l’apanage d’une élite mais un besoin au même titre que manger, se vêtir ou se loger. Ainsi donc, la journée internationale de l’alphabétisation est célébrée chaque 08 septembre dans le monde pour,comme le dit le thème de cette année « Promouvoir l’alphabétisation pour un monde en transition, bâtir les fondations de sociétés durables et pacifiques».
Depuis 1946, l’UNESCO œuvre à la réalisation d’une vision de l’alphabétisation pour tous basée sur la conviction que l’acquisition et l’amélioration des compétences tout au long de la vie. L’accès à l’alphabétisation fait donc partie intégrante du droit à l’éducation et procurent une grande émancipation et d’immenses bénéfices.
Selon des recherches, il est démontré que l’alphabétisation a un impact sur la santé, puisqu’on estime que plus le niveau d’instruction de la mère est élevé plus son nourrisson a de chance de passer l’âge de 5 ans.

Une alphabétisation en conformité avec la culture locale

De nombreux pays dans le monde connaissent des taux d’analphabétisme importants, particulièrement dans les pays en voie de développement. Cette impossibilité de lire et d’écrire un énoncé simple qu’est l’analphabétisme vient également de la mise en marge de certaines cultures dans ces pays que l’on a voulu « civilisé » par la colonisation.
Même si l’analphabétisme est généralement liée au fait d’avoir été privé d’enseignement scolaire, par conséquent l’analphabétisme est rare dans les pays où l’école publique est gratuite et obligatoire, le fait de mépriser les cultures locales des apprenants est aussi à la base de l’alphabétisme en berne dans certains pays.

La langue étant le véhicule de la culture, l’alphabétisation se trouve sur un champ miné dans les régions du monde où par complexe, on méprise les langues locales. Le fait d’apprendre dans sa propre langue ou même apprendre à lire et à écrire dans l’alphabet de sa langue, favorise mieux l’apprentissage que les faire dans les langues étrangères.
« Les parents et enseignants qui vont jusqu’à punir les élèves qui s’expriment en lingala à l’école (langue locale à Kinshasa),les traitant avec mépris de ‘lingala phones’, leur bloquent l’accès à la meilleure des voies d’acquisitions des informations, la langue maternelle », prévient un pédagogue, enseignant de la 1ère année primaire depuis plus d’un quart de siècle.

L’alphabétisation est donc le moteur du développement durable, autorisant une plus grande participation au marché du travail, améliorant la santé et la nutrition des enfants et des familles, réduisant la pauvreté et élargissant les possibilités offertes dans la vie. L’approche de l’UNESCO dans le domaine de l’alphabétisation continue d’évoluer de concert avec l’évolution de la définition du lettrisme dans un monde de plus en plus numérisé. Approcher l’alphabétisation dans le respect des langues locales permet de « bâtir les fondations de sociétés durables et pacifiques», tranche le vieil enseignant paraphrasant le thème de l’année.
Le chemin reste erncore long pour l’alphabétisation car, en dépit des progrès réalisés à l’échelle mondiale, 763 millions d’adultes ne savent toujours pas lire et écrire.

Willy Makumi Motosia

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