
Il faut un cessez-le-feu rapidement… le plaidoyer du procureur de la Cour pénale internationale depuis la République démocratique du Congo. Karim Khan boucle ce mercredi soir 26 février sa visite dans le pays où son bureau enquête sur des graves crimes commis dans l’Est congolais depuis la résurgence de la rébellion du M23, soutenue par l’armée rwandaise.
Arrivé à Kinshasa lundi 24 février au soir, il a rencontré le président Félix Tshisekedi, des membres du gouvernement, des hauts magistrats et des associations de victimes. Son message est clair : un cessez-le-feu immédiat est nécessaire pour permettre à la justice de faire son travail et restaurer la paix.
Toutes les réunions que j’ai eues étaient confidentielles. Par apport avec les évènements qui se passent à l’Est, mes équipes sont déjà actives depuis le mois d’octobre. Le président Tshisekedi va accueillir une conférence ici à Kinshasa au mois d’avril pour la création d’une Cour pénale internationale spéciale sur la RDC. Donc, nous sommes en train d’envisager une nouvelle approche holistique pour traiter ces cycles de violences que nous voyons en RDC. Ce qui est en train de se passer maintenant à l’Est crée l’insécurité, nous sommes sérieux dans ce que nous faisons, nous devons avoir des résultats ensemble. Je réalise que chaque jour qui passe est pénible pour les populations qui habitent cette zone de conflit, nous devons chercher un cessez-le-feu sans délai. Nous avons besoin de la paix pour créer un espace et le temps pour que ces nouvelles initiatives soient ressenties par les populations. Nous allons faire de notre mieux pour gagner la confiance de la population.
Une enquête en cours pour établir les responsabilités
Si la priorité est d’arrêter les violences, Karim Khan rappelle que l’impunité ne peut pas perdurer. La CPI mène déjà des enquêtes pour identifier les auteurs des crimes en cours.
Je suis ici, nous sommes en train d’enquêter, nous avons une nouvelle approche qui doit prouver toutes les responsabilités et créer de nouvelles structures comme le tribunal pénal international pour le Congo et construire de nouveaux partenariats. Personne ne peut prétendre être irréprochable. Je le dis clairement : Toutes les parties, le M23 et les alliés doivent se conformer à la loi. Nous avançons avec les enquêtes. Vos auditeurs doivent savoir que si nous disons quelque chose, ce que nous y tenons. Ce qui se passe dans l’est de la RDC est inacceptable. Déjà les crimes visés par le statut de Rome sont en train d’être commis. Nous sommes en train d’analyser qui en est responsable. Si nous obtenons les éléments de preuve de qui en est responsable, nous allons agir. Nous avons besoin de l’appui international de sorte que si les juges prennent une décision, qu’elle soit respectée. C’est la seule arme que nous ayons. Nous n’allons pas nous battre avec les armes, pas avec des gros mots pour enflammer les émotions et les passions. Nous allons nous battre avec la Justice pour calmer les choses sans distinction, car toute vie est précieuse.