Les députés des pays francophones se réunissent au Canada pendant que deux États voisins de la République Démocratique du Congo, notamment l’Ouganda et le Rwanda (le pays de la Secrétaire générale de l’OIF), tuent dans le Grand-Kivu et la Grande Orientale.
Pour Vital Kamerhe, le président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo, il n’y a pas meilleure tribune que la 49ème Session de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) pour dénoncer l’hypocrisie du Rwanda et appeler les États francophones à désapprouver et dénoncer le silence assourdissant de la Communauté internationale face au génocide perpétré sur le territoire de la République Démocratique du Congo par les armées ougandaise et rwandaise, actuellement en appui aux terroristes du M23, à l’origine de plus de 10 millions de morts depuis trois décennies, selon les évaluations des experts de l’ONU, et des millions de déplacés internes. Rien que les dernières interventions de ces deux armées ont provoqué le déplacement de près de 500.000 personnes.
Faisant part d’un drame humanitaire, Kamerhe n’a pas manqué de fustiger comment Louise Mishikiwabo, la Secrétaire générale de l’OIF, a parlé lundi de tous les conflits armés à travers le monde sans citer la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo, faisant part de la détermination du Parlement national d’amener l’OIF à activer la diplomatie parlementaire en vue de déboucher sur des mesures coercitives et des sanctions contre Kampala et Kigali.
Le speaker n’a pas non plus omis de regretter la faible participation de la RDC, représentée par 10 parlementaires (8 députés et 2 sénateurs) contre une quarantaine pour le Canada et autant pour la France, et absente aux travaux de deux commissions.