A l’Udps, la compétence de présenter la liste des candidats revient au président et non au SG du parti !

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A l’article 22, les statuts disposent respectivement aux sous-points 5, s’agissant du président ou de la présidente du parti : Il (elle) s’investit et s’implique dans le processus électoral national conformément à l’article 10 des présents Statuts” et au sous-point 6 : Il (elle) nomme les délégués du Parti à la structure électorale nationale et y transmet la liste des candidats investis par le Congrès ou la Convention Démocratique du Parti”.

L’article 10 a pour libellé : ” L’UDPS se fixe comme objectifs la conquête, l’exercice et la conservation démocratiques du pouvoir en vue de réaliser son projet de société…”

Quel est le problème réel ?

Normalement, dès l’instant où la Cour constitutionnelle prenait acte de son serment d’investiture en qualité de Président de la République, Félix Tshisekedi perdait sa qualité de président national de l’Udps.

En effet, l’article 96 de la Constitution consacre l’incompatibilité entre la fonction de président de la République et celle de président du parti.

Il est bon de rappeler que la veille de son investiture, Félix Tshisekedi avait établi une procuration en faveur de Jean-Marc Kabund en qualité de président intérimaire, poste inexistant dans les statuts de l’Udps.

Lorsque des voix s’étaient levées pour dénoncer la violation de ces statuts, les ” radicaux ” du parti, vent debout, avaient soutenu le contraire. Ils n’y avaient trouvé aucun inconvénient.

Avec la déchéance de JM Kabund, le problème s’est corsé en ce que l’article 27 dispose : *En cas de décès, de démission, d’empêchement définitif du Président du Parti, le Président de la Convention Démocratique du Parti assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours desquels il est tenu de convoquer une session extraordinaire du Congrès en vue d’élire un nouveau Président du Parti ; élection à laquelle il ne peut faire acte de candidature”.

Or, depuis l’investiture de Félix Tshisekedi en qualité de président de la République et après l’épisode de ” président intérimaire”, l’article 27 n’a jamais été actionné.

Ainsi, le vide juridique n’a pas été comblé.

Jusqu’à ce jour, l’Udps n’a pas, à proprement parler, de président national statutaire, c’est-à-dire de personne compétente pour engager le parti dans le dépôt des candidatures auprès de la Ceni ! A moins de l’existence d’un acte notarié confiant au secrétaire général l’exercice des prérogatives reconnues au président national, Augustin Kabuya n’est pas juridiquement habilité à engager l’Udps devant la Centrale électorale, ni même dans la plateforme Union sacrée de la nation.

D’ailleurs, la loi électorale est claire à son article 9. Elle prévoit “une lettre d’investiture du candidat par son parti politique ou par son regroupement politique”, charge assurée par le président national ou un mandataire.

Il va de soi que le mandataire doit être muni d’une procuration délivrée et signée par le responsable statutaire n°1.

S’il s’avère que le secrétaire général de l’Udps ne détient pas cette procuration, la conséquence logique est la disqualification pure et simple de la liste des candidats aux législatives introduite à la Centrale électorale par Augustin Kabuya. La Cour constitutionnelle n’aura de choix que de l’invalider.

On espère que les choses ont été bien faites.

Faut-il déjà noter que les choses ne se font pas dans les règles, s’agissant du congrès dont l’une des attributions fixées à l’article 17 est, aux sous-points 7 et 8 de ” *Désigner et investir le candidat du Parti à l’élection présidentielle” et de ” *Désigner les candidats du parti aux élections à tous les niveaux sur proposition de la Commission Electorale Permanente du Parti (CEP)”.

L’une des raisons avancées pour s’en passer est le risque de noyautage par les adversaires politiques de Félix Tshisekedi !

Dans l’entendement des anti-congrès, la crainte est de voir les participants sanctionner plutôt négativement les candidats à tous les niveaux. Dont celui pour la présidentielle.

Cet argument est tellement tiré par les cheveux qu’il suscite le doute.

Moralité : la conquête, l’exercice et la conservation du Pouvoir étant l’objectif premier de tout parti politique, l’Udps – l’un des rares sinon le seul à rappeler dans ses statuts le Manifeste de la Nsele en tant que acte fondateur du Mpr – a l’obligation morale de se comporter en pilote de la démocratie ainsi que de ses deux piliers (État de droit et Droits de l’homme).

Être pilote, c’est un engagement fort de faire arriver à destination et dans les bonnes conditions l’avion, le bateau, le train, l’auto ou la moto.

Ne pas y parvenir pour cause de non-respect des règles établies, c’est du suicide collectif assumé.

Le relever n’est pas une provocation. Au contraire.

Plus que le devoir de tout partisan, c’est le devoir de tout citoyen…

Omer Nsongo die Lema

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