Invité par nos confrères de Radio France Internationale, le porte-parole du gouvernement Congolais, Patrick Muyaya, a passé au peigne fin la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
Le ministre de la Communication et médias qui confirme la percée de l’ennemi à Bweremana et Minova au Sud-Kivu, parle d’une dynamique de la guerre qui joue aussi en faveur de l’armée loyaliste.
Patrick Muyaya indique qu’il y a détermination “claire” des Forces armées de la RDC de s’assurer de défendre l’intégrité territoriale et la protection des populations civiles. Il dit resté confiant quant à la victoire finale des FARDC.
Le porte-parole du gouvernement Congolais appelle cependant à un changement du narratif dans la qualification de l’agression dont est victime la Rdc.
“L’ennemi dont l’armée parle, aujourd’hui c’est un ennemi qui est connu. C’est l’armée rwandaise. Ça ne vaut même plus la peine de parler du groupe terroriste M23 qui n’existe pas. C’est l’armée rwandaise qui opère. Référez-vous au dernier rapport du groupe d’experts des Nations unies qui parlent à la fois, des équipements utilisés mais aussi, le nombre de militaires envoyés sur le terrain. C’est illustratif juste de la volonté criminelle du président rwandais de maintenir cette partie de la République Démocratique du Congo dans des pillages et cela doit cesser absolument”, a-t-il martelé.
Prenant le taureau par les cornes, Patrick Muyaya a dénoncé les massacres des jeunes assimilés aux résistants patriotes Wazalendo dans les zones sous occupation de l’armée Rwandaise. Ceci dénote, selon le porte-parole du gouvernement, une volonté de semer la terreur au sein de la population civile. Ces exécutions sommaires, devraient, estime-t-il, pousser la communauté internationale à prendre des mesures “plus fermes, plus fortes” contre le Rwanda.
Réitérant l’appel du chef de l’État Félix Tshisekedi devant le corps diplomatique accrédité en RDC, Patrick Muyaya a plaidé pour des “actions concrètes” de la part des pays amis du Congo-Kinshasa, notamment de la nouvelle administration Américaine, pour s’assurer de la cessation de l’aventure “criminelle” du pays de Paul Kagame.
“Tout ceci se passe sous la barbe de la communauté internationale. Et, c’est illustratif justement de la nécessité pour elle d’agir plus énergiquement dès lors que le processus de Luanda a été publiquement saboté par le président rwandais, qui sans gêne d’ailleurs, revendique les actes terroristes posés par les terroristes du M23”, note avec insistance Patrick Muyaya.
Répondant à une question sur l’échec du processus de Luanda, Patrick Muyaya a, sans détour, responsabilisé l’homme fort de Kigali, qui, affirme-t-il, refuse de consacrer la mort de “son fils préféré” (ndlr: les M23) pour garder la main sur les ressources de la RDC.
“Le sort du groupe terroriste M23, et de tous les autres groupes armés, avait été réglé (…). Aujourd’hui, dans le cadre de Luanda, tout était prévu pour qu’on revienne à la paix. Celui qui a choisi délibérément de saboter ce processus, de mettre ce processus au point mort, s’appelle Paul Kagame et il est urgent que la communauté internationale puisse tirer des conséquences de la manière la plus ferme pour que, il rentre sur la table et que le processus puisse aboutir “, affirme Muyaya.
Le porte-parole du gouvernement Congolais affirme donc la fermeté de Kinshasa, celle de ne pas céder aux humeurs du président Rwandais, tout en dénonçant l’attitude des pays africains, qui refusent à l’ONU d’inscrire la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC dans son agenda 2025.