Après la tentative d’évasion au Cprk: Désengorger et construire de nouvelles prisons

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C’était une nuit cauchemardesque que les pensionnaires du Centre pénitencier et de rééducation de Kinshasa, ex -prison de Makala et les riverains de cette maison carcérales ont vécu la nuit de dimanche à lundi dernier à Kinshasa. Des coups de feu ont crépité depuis 2 heures du matin jusqu’aux petites heures à l’image d’un film hollywoodien.

Des détenus qui ont tenté de s’évader ont été repoussés par des tirs de sommation et à balle réelle qui ont provoqué une panique généralisée au sein de ce Centre pénitencier. Les images publiées dans les réseaux sociaux de cette scène macabre ont donné froid au dos à plus d’une personne. Un véritable carnage au Cprk où les corps sans vie étaient entassés dans la cour à la grande désolation des autres détenus qui ont crié à un piège leur tendu par ses gestionnaires qui auraient coupé de manière intentionnelle l’énergie électrique, fait très rare vécu sur place et pendant que la pluie arrosait la capitale.

Le bilan provisoire donné par le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Jacquemain Shabani est très lourd : 129 morts dont 24 tués par balles et les autres par bousculades et étouffement à cause de la surpopulation de cette maison carcérale. Des femmes violées, des magasins où sont gardés la ration alimentaire pillés, l’infirmerie et le greffe complètement incendiés. Vite ce bilan quoi que provisoire est contesté par les organisations de défense des droits de l’homme qui exigent une enquête internationale et indépendante pour élucider les vraies causes et les conséquences de cette tragédie humaine.

Des mesures s’imposent

Après cet incident malheureux, beaucoup de questions sont posées pour savoir comment en est-on arrivé là et comment faire pour éviter que des pareilles situations ne se reproduisent. Si les causes réelles de cette situation ne seront connues qu’à l’issu des enquêtes qui se poursuivent encore, par contre les mesures à prendre pour les éviter sont déjà proposées par les observateurs avertis.

Il s’agit d’abord de désengorgement des prisons à cause de leur surpopulation. En effet, l’ex-prison de Makala, construite pour une capacité d’accueil de 1500 personnes regorgent à ce jour plus de 15 000 personnes. Et chaque semaine, les magistrats envoient des prisonniers. Il en est de même pour d’autres prisons disséminées à travers la République confrontées à un sur nombre de ses pensionnaires. L’opération amorcée par le ministre d’État à la Justice, Constant Mutamba, celle de désengorgement des prisons devra se poursuivre.

C’est dans ce cadre que le patron de la Justice a décidé au lendemain des incidents survenus au Cprk d’interdire d’y acheminer des détenus sauf sur sa dérogation. Question de libérer l’espace et permettre aux détenus d’être hébergés dans des conditions acceptables. Et pour que les maisons carcérales ne connaissent plus de surpopulation, il faudra aussi éviter les arrestations arbitraires qui consistent à emprisonner des personnes pour des faits bénins.

Il est démontré que le ¾ des détenus dans les maisons carcérales sont les faits des petits problèmes qui peuvent se régler entre les parties en conflit. Malheureusement, certains magistrats véreux se complaisent à déférer les prévenus directement dans des prisons pour se faire de l’argent pour l’obtention de la liberté provisoire. Et puis, il faut non seulement réhabiliter les maisons carcérales dont la majorité est dans un état de délabrement très avancés, mais aussi construire de nouvelles maisons dans les périphéries des villes et cités.

Ceci épargnerait les riverains des effets collatéraux en cas d’évasion ou tentative d’évasion comme l’ont vécu les habitants des communes de Bandalungwa, Selembao, Bumbu et Ngiringiri la nuit de dimanche à lundi dernier. Sans oublier de procéder à la séparation des détenus. C’est-à-dire séparer les détenus très dangereux de ceux moins dangereux pour éviter certains comportements maladroits. Les réformes engagées par le Gouvernement dans le cadre de la justice surtout en ce qui concerne les conditions d’hébergement des détenus ne doivent pas être un simple slogan, mais une réalité.

RSK

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