Des voix s’élèvent de partout en République démocratique du Congo, pour dire non à l’audit du fichier électoral de la CENI par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), pilotée par Louise Mushikiwabo, membre à part entière du FPR. Ce refus catégorique des Congolais a été accentué par la situation d’agression de la Rdc par Paul Kagame, qui utilise à volonté ses bras séculiers du M23.
Même si la CENI a toujours fait auditer son fichier par l’OIF, cette fois-ci, le contexte ne pouvait pas permettre à cette structure de mener un travail en toute indépendance. Et même si cet audit avait eu lieu, il perdrait en crédibilité à cause de suspicions qui pèsent lourdement sur l’OIF. D’ailleurs, et c’est le cas de le dire, certains Congolais estiment qu’elle est gérée par Kagame en personne. Il vous souviendra que le Rwanda n’est pas un pays francophone.
C’est plutôt par des subterfuges et autres mensonges que le Rwanda a obtenu la gestion de la Francophonie, pour ne pas toujours voir la France comme pièce maîtresse du génocide ayant endeuillé le pays de mille collines. Si déjà le contexte est ainsi établi, l’attitude de l’OIF, ou le refus de cette institution qui a été incapable de condamner l’agression rwandaise, ne gênerait personne.
C’est dans ce sens qu’il faut apprécier la réponse d’Hervé Barraquand, Directeur de cabinet de la Secrétaire générale de l’OIF adressée à Denis Kadima. « Vous avez bien voulu solliciter le concours de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour le déploiement d’une mission exploratoire dans le cadre de l’audit du fichier électoral en amont des élections générales du 20 décembre 2023 en République Démocratique du Congo », dit-il, avant d’ajouter que la Secrétaire générale me charge de vous remercier pour l’intérêt manifesté par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à collaborer avec l’OIF.
Et de poursuivre : en réponse à votre demande, l’OIF a déployé, du 23 au 28 avril dernier, une mission exploratoire à Kinshasa, aux fins d’évaluer le contexte global de préparation et de déroulement du processus électoral et d’identifier les domaines où l’OIF pourrait apporter un appui. Comme la mission vous l’a expliqué, la durée impartie par votre institution pour l’opération d’audit externe du fichier électoral (15 au 20 mai) rend très difficile la réalisation de cet exercice impossible.
« Tirant conséquences de ce qui précède, je porte à votre connaissance que l’OIF ne sera malheureusement pas en mesure de répondre favorablement à votre demande visant à accompagner la CENI dans l’audit du fichier électoral », termine-t-il.
Nombreux sont ceux-là qui voient en cette réponse la main de Louise Mushikiwabo, connaissant bien l’opinion des Congolais. Et ce, même si le délai proposé par Denis Kadima est tout à fait fondé, considérant le fait que la CENI a des contraintes qu’il faille respecter. C’est en fonction de ces contraintes que la CENI n’a pas voulu que la mission de l’OIF puisse s’éterniser en Rdc.
Pour le reste, il appartient donc à la CENI de lancer un appel d’offre international, afin de recruter une autre structure qui viendrait pour auditer le fichier électoral de la Centrale électorale. Quoi de plus normal, surtout lorsqu’on veut jouer la carte de la crédibilité vis-à-vis d’une opinion aussi sceptique que douteuse.
Sinon, d’autres pays africains ne recourraient plus à l’audit externe, parce qu’à l’interne, il y a des compétences. Mais comme certains Congolais ont la mentalité tournée vers l’Occident, c’est ce que le blanc a certifié qui est bon, normal et consommable. Ainsi, tout audit qui serait effectué par une structure interne, ne serait jamais crédible.
JMNK