« Radioscopie d’un voyage étrange », c’est le titre d’une nouvelle tribune de l’Ambassadeur André-Alain Atundu Liongo, Président national de CDR, dans laquelle il indique que le Président Macron est arrivé à Kinshasa à un moment où se pose, de façon lancinante, l’opportunité et la pertinence d’organiser les élections dans les circonstances actuelles. Devraient-elles passer avant et malgré l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale sans garantie pour la fin de la guerre et la paix ? Et Atundu de se demander, ne faudrait-il pas d’abord chercher à consolider ces valeurs démocratiques, aujourd’hui menacées, en octroyant aux troupes congolaises les moyens performants, comme en Ukraine, pour espérer chasser du territoire national tous les terroristes et consorts qui ne cherchent qu’à exploiter la situation à l’Est pour piller la Rdc en toute impunité et installer au centre de l’Etat et de l’Armée leurs complices de M23 aux motifs divers ? Tout ce questionnement, selon le PCA honoraire de la Snel SA amène à la conclusion que la finalité du voyage du Président Macron est de relancer le processus diplomatique et non de fournir les armes pour mettre fin à la guerre confirmant ainsi ses propos lors de sa conférence préparatoire à l’Elysée. Seul le temps et donc l’avenir pourront nous révéler graduellement les dessous de ce voyage troublant dont l’opinion congolaise espérait beaucoup, peut-être à tort. De ce point de vue, serait-il insensé de penser que le voyage du Président servait plutôt à préparer aussi bien l’arrivée de la délégation du Conseil de sécurité que l’opinion congolaise à avaler la pilule ?
Radioscopie d’un voyage étrange
Après les clapotis politico-médiatiques provoqués par les propos du Président Macron lors du point de presse avec son homologue congolais et par son passage inédit dans une guinguette à Bandalungwa, le moment est peut-être venu d’interpréter les scories de l’histoire et de faire une lecture métaphysique des faits pour tenter et d’en déterminer la dynamique et de comprendre le sens des évènements.
L’absence d’un communiqué conjoint prête à débat ; est-ce le signe d’une absence d’accord ou plutôt un profond malentendu entre les délégations des 2 Présidents.
Certains esprits avisés et fouineurs attribuent cette omission protocolaire à la nécessité de cloisonner certaines initiatives stratégiques sensibles pour en assurer l’efficacité en vue de sauvegarder les intérêts essentiels de la France avec les protagonistes sous-jacents mais réels dans cette guerre qui oppose la République Démocratique du Congo et le Rwanda et consort.
D’où les non-dits volontaires et des sous-entendus présumés dans le chef du Président français.
Ses propos, en réalité, destinés à masquer certains secrets d’alcôve auraient répondu à cette logique incomprise par l’opinion nationale.
Dans cet ordre d’idées, comment ne pas se pencher sur la chronologie du voyage du Président Macron en Afrique Centrale notamment auprès des Présidents Lorenço d’Angola et Sasou du Congo, ou s’étonner de l’absence des experts militaires dans la suite du Président français. Cette chronologie répond-elle simplement à une rationalité géographique du voyage ou au-delà, à une exigence politique ; que se sont dits auparavant ces acteurs majeurs du drame congolais pour que le périple du Président Macron se clôture à Kinshasa ?
Si l’annonce d’une aide humanitaire a été sans doute appréciée particulièrement par les populations du Kivu, l’opinion nationale, qui attendait une position plus tranchée assortie de sanctions et de fourniture d’un armement performant, est restée sur sa faim, d’autant plus qu’apparemment l’Ituri n’était pas concerné.
Serait-ce dû au fait que la République Démocratique du Congo n’a pas suffisamment relever les liens des multinationales dans cette guerre dont la dimension internationale n’a pas été épinglée à l’occasion du passage du Président Macron à Kinshasa. Ou à cause de l’efficacité des lobbyistes de Kagame aux Etats-Unis et dans l’Union Européenne.
Le Président Macron est arrivé à Kinshasa à un moment où se pose, de façon lancinante, l’opportunité et la pertinence d’organiser les élections dans les circonstances actuelles.
Devraient-elles passer avant et malgré l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale sans garantie pour la fin de la guerre et la paix.
D’aucuns prétendent, pour s’étonner, que Kinshasa n’a servi que de tribune au Président Macron pour proclamer sa foi en la démocratie et aux valeurs qu’elle véhicule pour pousser les dirigeants congolais à nouer un dialogue positif avec le Rwanda et les territoires de M23.
Mais à quoi servirait cette profession de foi faute de fournir à l’Etat congolais un armement performant qui lui permette de sauvegarder et de promouvoir ces valeurs face aux hordes sans foi démocratique ni loi constitutionnelle.
Ne faudrait-il pas d’abord chercher à consolider ces valeurs démocratiques, aujourd’hui menacées, en octroyant aux troupes congolaises les moyens performants, comme en Ukraine, pour espérer chasser du territoire national tous les terroristes et consorts qui ne cherchent qu’à exploiter la situation à l’Est pour piller la République Démocratique du Congo en toute impunité et installer au centre de l’Etat et de l’Armée leurs complices de M23 aux motifs divers.
Tout ce questionnement amène à la conclusion que la finalité du voyage du Président Macron est de relancer le processus diplomatique et non de fournir les armes pour mettre fin à la guerre confirmant ainsi ses propos lors de sa conférence préparatoire à l’Elysée.
Seul le temps et donc l’avenir pourront nous révéler graduellement les dessous de ce voyage troublant dont l’opinion congolaise espérait beaucoup, peut-être à tort.
Le Président Macron, qui est à toutes les manœuvres, pouvait-il satisfaire sans conséquence aux attentes des Populations congolaises – sanctions et fourniture d’armes – ce serait une révision radicale et déchirante vis-à-vis de ses parlementaires de la Communauté internationale, notamment l’ONU dont il ne pouvait ignorer l’arrivée programmée à Kinshasa d’une délégation du Conseil de Sécurité.
De ce point de vue, serait-il insensé de penser que le voyage du Président servait plutôt à préparer aussi bien l’arrivée de la délégation du Conseil de sécurité que l’opinion congolaise à avaler la pilule.
Delà à le considérer comme un fourrier, des esprits cartésiens n’hésitant pas à franchir le pas pour conclure que la République Démocratique du Congo a tout intérêt à compter d’abord et surtout sur ses propres forces et sur les accords bilatéraux comme avec l’Angola.
Car pour l’ONU le dialogue avec le Rwanda et le M23 s’impose, tandis que les négociations politiques sont préconisées dans l’éventualité du non-respect du délai constitutionnel dans l’organisation des élections.
Les conclusions asymptotiques des deux parties sur la suite des évènements ne sont pas là pour démentir mon assertion.
Cette façon de procéder ne vise-t-elle pas à provoquer une réaction populaire de lassitude contre le Président Tshisekedi pour le contraindre au dialogue et aux négociations.
Que Dieu préserve la République Démocratique du Congo des partenaires douteux et indécis dans la lutte que même le Président Tshisekedi en vue de bouter dehors les agresseurs et leurs complices tout venant.
Fait à Kinshasa, le 16 mars 2023
Ambassadeur André-Alain ATUNDU LIONGO
Président National de CDR