En dépit des évolutions positives tant au niveau des perspectives de la croissance qui se situe au-dessus de 6% et du taux de change où il est constaté une appréciation importante, Mme le Gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Malangu Kabedi Mbuyi pense cependant qu’il est nécessaire de maintenir une politique monétaire restrictive, parce que notre pays fait encore face à des fortes pressions inflationnistes qui sont les résultats entre autres des chocs internes et externes auxquels l’économie fait face.
C’est depuis le 18 septembre 2023, sous la présidence de M. Malangu Kabedi Mbuyi, Gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), que le Comité de politique monétaire s’était réuni, et avait décidé de maintenir les niveaux du taux directeur de la BCC et des coefficients de la réserve obligatoire. Ainsi, il revenait au Gouv’ de la BCC d’expliciter ces mesures, pour une meilleure compréhension de la population. C’est ainsi que ce lundi, au siège de la BCC, elle s’est exprimée via quelques organes de presse, pour dire que le Comité de politique monétaire a jugé que les évolutions, aussi bien au niveau de notre économie que de l’économie internationale montraient qu’il était nécessaire de garder une politique monétaire restrictive au niveau de la Banque centrale du Congo.
Voilà pourquoi le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir le taux de la Banque centrale à 25% et le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vie en monnaie nationale à 10%. Le CPM a aussi insisté sur le fait qu’il était nécessaire de maintenir des politique macro-économiques saines et coordonnées, de manière à réduire de façon ordonnée des tensions inflationnistes qui s’observent encore au niveau de notre monnaie, malgré les évolutions positives qu’on a vues au cours des deux derniers mois.
Un cadre macroéconomique stable et de bonnes perspectives de croissance
A en croire Malangu Kabedi Mbuyi, le maintien du taux directeur et du coefficient de la réserve obligatoire, est une mesure de politique monétaire, parce que c’est le signal pour garder la politique monétaire restrictive. « Au niveau des indicateurs macroéconomiques, nous avons observé des résultats positifs. Nous constatons globalement que le cadre macroéconomique reste stable et les perspectives de croissance sont bonnes cette année. Nous nous attendons à ce que la croissance reste au-dessus de 6% », explique-t-elle.
Et d’ajouter que lorsque nous prenons les indicateurs importants de la stabilité macroéconomique comme l’inflation et le taux de change, nous constatons que par rapport au mois de juillet qui était un mois de fortes pressions où l’inflation avait dépassé le 5%, nous constatons qu’au mois d’août, l’inflation s’est située à 0,8% et au mois de septembre, à 0,5%. Nous voyons une évolution positive, soit une baisse des pressions inflationnistes dans le pays.
Et de poursuivre, si nous prenons le taux de change, nous constatons qu’il y a une appréciation importante. « Lorsque nous prenons la situation de septembre, comparée à celle de juillet, ceci c’est le fait des mesures prises par la Banque centrale au cours du 3ème trimestre, conjuguées aux mesures prises au niveau des finances publiques et la coordination de deux. Je peux vous dire qu’aujourd’hui, le marché parallèle a démarré avec un taux de 2547 Fc/1 dollar, alors que le marché interbancaire avait démarré avec un taux de 2487 Fc/1 dollar. Vous pouvez voir que nous sommes dans la zone de 2487, 2547 Fc qui n’a rien à voir avec le taux de 1600, 1700 Fc qu’on a observé au mois de juillet », souligne-t-elle.
Comme pour dire que le marché commence à intégrer l’impact positif des mesures prises au niveau des finances publiques, de la politique monétaire entre les mois de juillet et de septembre.
Pour Mme le Gouverneur Malangu Kabedi Mbuyi, tout ceci, ce sont des évolutions positives. Cependant, il est nécessaire de maintenir une politique monétaire restrictive parce que notre pays fait encore face à des fortes pressions inflationnistes qui sont les résultats entre aux des chocs internes et externes auxquels l’économie fait face. Le maintien du taux directeur et du coefficient obligatoire, c’est un signal du maintien d’une politique monétaire restrictive. « La prochaine réunion du CPM aura lieu en décembre. Entre temps, la BCC continue à observer les évolutions internes et externes, analyser les indicateurs macroéconomiques pertinents. Si entre maintenant et décembre il s’avère qu’une décision soit prise, une réunion extraordinaire du Comité de politique monétaire peut se tenir de manière à pouvoir faire des ajustements nécessaires », précise-t-elle.
Entre-temps, nous continuons à utiliser ces instruments de manière à agir sur la demande des devises pour réduire les pressions, à travers la gestion de la liquidité et agir au niveau de l’offre pour mettre les devises à la disposition du marché lorsqu’il ne faut. La BCC reste et restera vigilante, manipulant ces instruments de manière à réaliser l’objectif qui lui est assigné, de contribuer à la stabilité des prix.
JMNK