Boma, première capitale de l’Etat Indépendant du Congo, où s’est tenue la réunion présidée par le professeur Tony Mwaba Kazadi, ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, à l’attention du corps inspectoral scolaire de la Province administrative du Kongo-Central, réunissant toutes les trois provinces éducationnelles.
Témoins de l’événement, Mme Christine Nepa Nepa, M. Jacques Odia Musungayi, Mme Carole Kiatazabu Itambo et M. Papy Mangobe, respectivement, Secrétaire général, Inspecteur général de l’EPST, ministre provinciale en charge de l’Education du Kongo-Central et Directeur national du SECOPE.
Premier à prendre la parole, le Maire de Boma, M. Mbutuyibi Kuakula Senghor, qui a tenu à souhaiter la bienvenue à la délégation du ministre Tony Mwaba Kazadi, avant de lui présenter la carte postale de ce qui a été la première capitale de ce pays en 1885. La Ville de Boma est constituée de 3 communes, 17 quartiers dont la population au 31 mars 2022 est estimée à plus de 400.000 habitants.
Ensuite, c’est l’Inspecteur général de l’EPST, M. Jacques Odia Musungayi qui a de prime abord souhaité au nom du corps inspectoral du Kongo-Central la bienvenue et les meilleurs voeux pour la nouvelle année 2023.
Ensuite, il a peint un tableau peu reluisant du corps inspectoral du Kongo-Central qui n’est pas présentable au point où l’on a trouvé dans une école un Chef d’établissement, Médecin de son état, qui est Préfet des études.
Jacques Odia a également déploré la situation non viable des infrastructures scolaires, la fusion des classes dont les élèves sont de différentes filières, manque des rapports des Inspecteurs, déficit d’équipements et matériels scolaires ou didactiques, la sous qualification des enseignants…
Face à toutes ces difficultés, Jacques Odia, s’adressant au ministre a indiqué :”La stratégie face à tout ce tableau peint reste entre vos mains. Voilà pourquoi je vous remets la parole pour nous entretenir”.
Du réveil de la trilogie inspectorale
Prenant le dernier la parole, le ministre Tony Mwaba Kazadi a rappelé le périple qui l’a conduit au Grand Kasaï, Grand Équateur en passant par Kinshasa avant de venir au Kongo Central dans sa thématique :”Le réveil de la trilogie inspectorale”, étant donné que cette année scolaire a été dédiée à l’Inspection scolaire, a rappelé le professeur Tony Mwaba Kazadi.
”J’ai tenu seul à présider cette séance, parce que le réveil du sommeil dans la vie d’un homme, c’est une seule fois. Et lorsque quelqu’un resterait en sommeil après cette campagne de réveil, nous le mettrons dans le cercueil et le conduirons au cimetière qui signifie soit la retraite ou la révocation”, a déclaré le professeur Tony Mwaba Kazadi, avant d’entrer dans l’exégèse pour expliquer ce que dit la loi au sujet de l’Inspection scolaire qui est ”le bras séculier du ministre”. Cela veut dire, a-t-il expliqué, qu’il s’agit du reflet et de l’image du Ministre, a-t-il démontré.
Pas confondre la gratuité avec les conditions d’apprentissage
C’est là qu’il est revenu sur la gratuité de l’enseignement primaire qui n’est pas comprise par certaines personnes, voire les intellectuels.
Beaucoup confondent la gratuité de l’enseignement primaire avec les conditions d’apprentissage ou socioprofessionnelles des enseignants. La gratuité veut dire, a-t-il poursuivi, la suppression de tous les frais payés jadis par les parents pour la scolarité de leurs enfants au cycle primaire dans les établissements scolaires publics.
A côté de la gratuité, il y a la problématique de la qualité de l’enseignement. Et pour y veiller, le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique ne dispose que d’un seul instrument. Il s’agit de l’Inspection scolaire qui a une triple mission : Former, contrôler et évaluer, a insisté Tony Mwaba Kazadi.
Pour lui, cette mission n’est pas remplie par les Inspecteurs scolaires. Pour preuves, a-t-il démontré :”Il suffit de voir comment les enseignants qui viennent manifester au Cabinet, de quelle manière ils s’expriment, a déploré Tony Mwaba Kazadi qui a du mal à trouver un enseignant capable de tenir dans un débat pendant plus de 2 minutes pour se rabattre en lingala.
De même, a-t-il ajouté, il faut regarder le niveau des finalistes qui sortent des humanités dont l’expression en français laisse à désirer. Pour le patron de l’EPST, c’est le produit du travail de l’Inspection qui n’est pas à l’oeuvre, a fustigé le n°1 de l’EPST.
Pour compter sur la qualité de l’enseignement, il faut que l’on ait le programme à jour, le contrôle, …
C’est ce qui arrivait dans le temps avec les anciens Inspecteurs, lors de leurs descentes dans les salles de classe, faisaient trembler les enseignants qui éprouvaient de la panique, une fois contrôlés par quelqu’un qui n’avait que son papier et son stylo.
Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, où les Inspecteurs disent à leurs familles : ”Je ne vais pas au travail, mais je vais chercher l’argent ”. Raison pour laquelle, on a trouvé là où les Inspecteurs sont passés, l’absence des rapports ou les rapports trouvés, indiquaient ”Actualisés”.
A l’EPST, on n’a pas besoin de la police. L’EPST a sa police qui est l’Inspecteur scolaire, a indiqué le ministre, avant de préciser :”Ainsi, pour y arriver, je me rappelle de cet adage latin :”Il est de meilleure politique criminelle que la loi avertisse avant de punir”.
Voilà pourquoi, il est venu rencontrer son armée qui est l’Inspection scolaire pour lui dire :”Nous sommes en guerre et pour cela, vous devriez vous mettre debout pour combattre contre les antivaleurs. Parce que ne pas combattre les antivaleurs équivaut à une désertion punie en temps de guerre, comme une haute trahison, dont la peine est la peine capitale”.
Là-dessus, le ministre de l’EPST a rappelé que ”l’armée ne va jamais en grève. De même, à l’Inspection scolaire, on ne peut pas avoir des Inspecteurs qui vont de revendications en revendications jusqu’au point de grever. Or, à l’Inspection scolaire, c’est le sacrifice, la passion. Et c’est dans ces conditions que nous découvrons certains d’entre vous qui peuvent aller plus loin, contrairement à ceux qui ne veulent que de l’argent”, a rappelé le Ministre Tony Mwaba Kazadi.
A ce sujet, le professeur Tony Mwaba a rappelé dans quelles conditions, il a fermé une école à Kasa-Vubu, à Kinshasa pour non viabilité, alors que c’est le travail de l’Inspecteur.
Des constats
Avant de les réveiller, le professeur Tony Mwaba Kazadi est revenu sur quelques constats qu’il a faits : très faible production des Inspecteurs dans tous les modules ; très faible contribution à la banque d’ITEMS à cause à cause de la faible maîtrise de la technique de composition et d’analyse des items ; tripatouillage des rapports d’inspection. Attiré par le moindre effort, l’Inspecteur reprend ses rapports d’il y a deux ans, trois ans derrière et leur donne la date du jour, comme s’ils venaient d’être produits; monnayage du contrôle des dossiers des finalistes; la tolérance des mercenaires dans les salles de l’Examen d’Etat ; favoriser la tricherie par la mise dans une même classe des élèves d’une même option pour collaborer ; absence de cotation des enseignants, l’absence du contrôle des documents administratifs et des dossiers pédagogiques des enseignants,…
A ce propos, le Ministre Tony Mwaba a appelé le corps inspectoral à se réveiller pour s’engager contre ces antivaleurs.
Comme père de famille, le Ministre Tony Mwaba a fait observer qu’il est conscient des difficultés que rencontrent les inspecteurs dans l’accomplissement de leurs tâches, notamment le problème de mobilité surtout dans les milieux ruraux.
Là-dessus, il a déclaré s’être déjà engagé pour l’augmentation exponentielle de la prime pour fonctions spéciales dont l’engagement est effectué. D’ores et déjà, à partir du mois de mois d’avril, tout ceci sera pris en charge par l’Etat congolais.
A ce sujet, il a fait savoir que le ministère de l’EPST ne paie pas. Il a déjà engagé. Le dossier est déjà passé au ministère du Budget, il ne reste que sa liquidation au niveau du ministère des Finances. A Kinshasa, une partie a été payée et il reste l’arrière-pays, a-t-il rassuré.
D’ores et déjà, il a signalé la préparation de l’engagement de la prime d’itinérance dont les travaux seront finalisés sous peu par l’Inspecteur Général. Aussi, le Ministre entrevoit la revue à la hausse des frais de fonctionnement pour l’Inspection Provinciale Principale et l’Inspection de Pool actuellement plafonnés à actuellement, à 400.000 alors qu’ils étaient à 175.000 FC par mois.
Le Ministre a engagé également des démarches auprès des partenaires pour financer les moyens de locomotion. C’est notamment les démarches qui sont en voie d’être achevées avec le BeCeCO pour l’acquisition des motos.
Que les inspecteurs se mettent au travail
Il a exhorté tous les Inspecteurs à se mettre au travail en dépit des difficultés qui peuvent subvenir.
”Dès notre retour, il faut que les choses changent. Surtout avec la signature de la Nouvelle Convention scolaire signée avec les Confessions religieuses. Cette Convention a une disposition qui charge le PROVED qui, en cas de dérapage dans le chef des enseignants ou des Chefs d’établissements scolaires conventionnés, fait une réquisition qui, après 72 heures, si elle n’est pas observée par la Coordination, frappe. C’est justement pour rétablir l’autorité de l’État qui a la charge de la régulation de l’éducation dans notre pays.
Avant de conclure, le professeur Tony Mwaba Kazadi est revenu sur les innovations qu’il a apportées notamment en ce qui concerne l’identification des enfants, des établissements scolaires publics mécanisés et des établissements scolaires privés.
A l’issue de cette séance de travail et se livrant à la presse, le Ministre Tony Mwaba Kazadi a déclaré : ”l’objet de la rencontre d’aujourd’hui était de rappeler à l’Inspection scolaire sa mission qui se résume à la trilogie : former, contrôler et évaluer.
Si la qualité de l’enseignement est au rabais aujourd’hui, c’est parce que l’Inspection Scolaire ne fait pas son travail”, a-t-il déclaré avant d’insister sur le rôle de l’inspection scolaire qui est ” L’instrument entre les mains du Ministre qui permet de relever la qualité de l’enseignement et de veiller sur la consolidation et la pérennisation de l’enseignement primaire”.
A ce sujet, il a indiqué :”Aujourd’hui même avec la gratuité, la police du respect des mesures de la gratuité, c’est l’Inspection”, a-t-il déclaré avant de rappeler :”Cette année scolaire à été dédiée à l’Inspection scolaire pour son réveil, et nous venions d’initier une série des rencontres avec les Inspecteurs pour qu’ils se réveillent et qu’ils accomplissent fidèlement et pleinement leurs missions et c’est le tour du Kongo-Central”.
En rapport avec ce qu’il reproche aux Inspecteurs, le ministre a répondu : « C’est la léthargie, ils ne font pas leur travail. Il faut les réveiller, les engager à lutter contre les antivaleurs, à travailler pour relever la qualité de l’enseignement dans nos écoles, à surveiller la mise en oeuvre de la gratuité de l’enseignement primaire dans leurs écoles”, a indiqué Tony Mwaba Kazadi.
Et en ce qui concerne leurs droits, le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique répond : “Leurs droits, on en a parlé effectivement, comme on dit à chaque droit correspond un devoir. On leur a parlé de leurs missions et leurs devoirs. En ce qui concerne leurs droits, il faut reconnaître qu’ils ont besoin des moyens pour travailler. Il y a d’autres, on a déjà engagé, on attend qu’ils soient résolus et ce, avec la mise en pratique du budget 2023. Il y a aussi une équipe qu’on a mise sur place pour évaluer tous les besoins de l’Inspection scolaire de nos jours pour permettre à celle-ci d’accomplir toutes ses missions. Nous sommes en train d’y travailler dans le budget 2023. Nous allons nous battre pour améliorer aussi leurs conditions de travail”, a conclu le professeur Tony Mwaba Kazadi.
Poursuite des visites surprises
Rappelons qu’avant cette grande messe inspectorale, le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, le professeur Tony Mwaba Kazadi, a poursuivi avec ses visites surprises dans différents établissements scolaires de Boma après la cité côtière de Muanda, Province du Kongo-central.
Objectif, veiller sur la qualité de l’enseignement après avoir réussi la consolidation et la pérennisation de l’enseignement primaire.
Première étape, c’est le Complexe scolaire Makaya Lezi. Ici, c’est le Chef d’établissement qui l’accueille. Il est surpris de recevoir le patron de l’Epst à qui le Préfet Masuangi Musuangi Didier-Potain a présenté cette école qui organise trois cycles : maternel, primaire et secondaire.
Aux humanités, le Complexe scolaire organise les Options Latin-philo, Commercial et Gestion et Sciences.
Comme exercices, le ministre et son équipe se sont livrés au contrôle de la matière en cours d’enseignement, les documents administratifs d’agrément et de fonctionnement de l’école, les documents pédagogiques des enseignants et ceux scolaires des élèves, …
Là-dessus, Mme Christine Nepa Nepa et Monsieur Jacques Odia Musungayi, respectivement Secrétaire Général et IG de l’EPST ont fait quelques observations aux chefs d’établissements scolaires et aux enseignants qui n’étaient pas en ordre avant de leur donner des instructions précises dans le but de l’amélioration.
Des instructions pertinentes ont été également données au Directeur et sous-directeur de l’EPST Kongo-Central 1 et Boma pour poursuivre le contrôle de routine.
Deuxième étape, c’est le Lycée Technique Kyesse. Le Préfet Ndoki Ditia surpris pendant la récréation, a reçu la délégation du Ministre à laquelle il a présenté son école, fondée en 1935 par les Soeurs Franciscaines et organise deux options dont Technique Coupe et Couture et Technique Agricole et Nutrition.
Même exercice avec Mme le SG et l’IG de l’EPST. Un constat malheureux toutefois, les toilettes sont dans un état piteux. Et là, le patron de l’EPST a invité le Chef d’établissement pour qu’avec les frais de fonctionnement, qu’il s’organise pour mettre en état de propreté les lieux d’aisance.